I – Qu’est ce que la révolution industrielle ?
La révolution industrielle est l’essor général des méthodes industrielles de production. Elle caractérise le passage plus ou moins rapide de la société traditionnelle pré-capitaliste à la société industrielle capitaliste avec la création de classes sociales.
Transformations caractéristiques :
Technique :
transformations agricoles
innovations techniques fondamentales
machinisme, taylorisme, multiplication des usines
progrès technique continu
Economie
capitaux mobilisés en vue du profit
forme capitaliste de production et d’échanges
urbanisation
Finance
montée en puissance de la bourgeoisie
création de sociétés de capitaux (Sociétés Anonymes – S. A.)
Social
formation de la classe ouvrière
séparation propriétaire – salariés
Les caractéristiques du mode de production capitaliste sont le progrès technique continu, la mobilisation des capitaux en vue du profit et la séparation entre les propriétaires des moyens de production et les salariés.
La révolution industrielle est une évolution intellectuelle, économique et sociale à long terme. Il y a eu plusieurs r évolutions industrielles mais c’est surtout la première qui a connu des transformations économiques et sociales importantes.
II – La naissance du système capitaliste
La révolution industrielle est l’évènement fondamental pour l’avènement du capitalisme. On passe d’une société traditionnelle pré-capitaliste à une société industrielle capitaliste.

III – La naissance des classes sociales
Deux classes sociales naissent avec la révolution industrielle.
Le prolétariat (classe ouvrière) : phénomène social majeur, cette classe sociale va lutter contre la prolétarisation et à l’insertion dans les usines.
Cette résistance a même donné lieu à des révoltes connues sous le nom de “luddisme” en Angleterre, en France et en Allemagne : artisans et compagnons, hostiles au machinisme et à ses conséquences économiques et sociales, brisent les machines qui symbolisent cette prolétarisation qu’ils refusent.
Il faudra que la concurrence de la grande industrie mécanisée entraîne la ruine économique de l’artisanat et du “domestic system” pour que ces travailleurs rejoignent les usines, le “factory system”.
Les capitalistes industriels : à la veille de la révolution industrielle, le manufacturier se confondait souvent avec ses ouvriers de par son style de vie et son niveau de vie.
Après la révolution, la séparation des classes s’est faite : le manufacturier rejoint, dans la hiérarchie sociale, ceux qui, non par leur naissance mais surtout déjà par l’argent, l’avaient déjà précédé aux rangs évidents de la puissance et du prestige (les propriétaires fonciers, les financiers et les marchands).
IV – Les différentes révolutions industrielles
Période | Inventions et innovations majeures | Innovation dérivées – effets d’entraînement | |
---|---|---|---|
1ère R. I. | fin 18ème – début 19ème | Machine à vapeur, machinisme et mécanisation | Métallurgie, boom de l’industrie textile (révolution cotonnière) |
Révolution ferroviaire | 1840-1870 | Locomotive, rails en acier | Transports ferroviaires, sidérurgie |
2ème R. I. | fin 19ème – début 20ème | Moteur électrique, moteur à explosion (pétrole) | Electromécanique, automobile, industries chimiques |
“Révolution scientifique et technique” | lendemains de la Seconde Guerre mondiale | Electronique, physique nucléaire, chimie de synthèse | Energie nucléaire, textiles synthétiques |
3ème R. I. ou révolution informatique | à partir des années 1970 | Micro-électronique, informatique, “révolution biologique” | Bureautique, télématique, robotique et automatisation, bio-technologies |
V – Le rôle de l’Etat dans la révolution industrielle ou le capitalisme-libéralisme
A – La théorie prône la liberté
L’entreprise et le marché jouent un rôle important dans l’industrialisation et le développement du capitalisme. Le 19ème siècle marque l’âge d’or du libéralisme et du capitalisme libéral.
L’économie de marché est l’allocation optimale des ressources. Adam Smith (1723-1790) est favorable à l’entreprise et au marché. Il est pour l’équilibre, l’enrichissement et les lois naturelles.
Il prône l’Etat minimal (Police, Armée, Justice et construction d’édifices publics) et est partisan de la “main invisible” : la somme des intérêts particuliers mène à l’intérêt général.
La main invisible conduit chaque individu, alors qu’il ne travaille que pour son avantage personnel, à travailler inconsciemment de façon très efficace pour la collectivité. Il s’agit d’un processus inconscient qui mène des intérêts particuliers à l’intérêt général.
B – Mais en réalité…
Une économie de marché peut rarement se passer de l’intervention de l’Etat. Même si le marché a joué un rôle décisif dans l’industrialisation et dans le développement du capitalisme, l’Etat est intervenu pour accélérer le processus d’industrialisation :
- pour créer un cadre favorable à l’industrialisation (fiscalité réduite, protection des entreprises naissantes)
- en se substituant aux entreprises privées pour accélérer le “take off”
- pour réglementer et éviter les abus (syndicats en 1884)
Note : au 20ème siècle et surtout après 1945, Keynes et l’Etat providence prennent de l’importance.