Le Parlement Européen réforme la directive sur le droit d'auteur sur Internet photo

Le Parlement Européen réforme la directive sur le droit d’auteur sur Internet

Réforme de la directive sur le droit d’auteur sur Internet

Le Parlement européen a donné son aval à la directive sur le droit d’auteur, un ensemble de lois controversé destiné à mettre à jour le droit d’auteur en Europe à l’ère de l’internet.

Les députés ont voté à 348 en faveur de la loi et 274 contre. Une proposition de dernière minute visant à supprimer la clause la plus controversée de la loi – connue sous le nom d’article 13 ou «filtre de téléchargement» – a été rejetée de près par cinq voix seulement.

La directive va maintenant être transmise aux États membres de l’UE, qui disposeront de 24 mois pour la traduire en droit national. La directive sur le droit d’auteur est en préparation depuis plus de deux ans et a fait l’objet d’un lobbying acharné de la part des géants de la technologie, des détenteurs de droits et des activistes des droits numériques.

Julia Reda, eurodéputée du parti pirate allemand qui a beaucoup dirigé l’opposition à la directive, a déclaré que c’était “un jour sombre pour la liberté de l’internet”. Andrus Ansip, vice-président de la Commission européenne et grand défenseur de la loi, a déclaré qu’il était un «grand pas en avant» qui unifierait le marché numérique européen tout en protégeant la «créativité en ligne».

Les détails de la législation devront être décidés par les différents États membres de l’UE, mais la loi aura probablement un impact considérable sur le fonctionnement d’Internet en Europe et au-delà. Comme nous l’avons vu avec le GRPD, la législation de l’UE sur la protection des données, la législation européenne peut influencer la politique américaine.

Les partisans de la directive ont déclaré qu’elle équilibrerait le terrain de jeu entre les géants américains de la technologie et les créateurs de contenu européens, en donnant aux détenteurs de droits d’auteur le pouvoir sur la manière dont les plates-formes Internet distribuent leur contenu.

Les critiques disent toutefois que la loi est vague et mal conçue, et finira par restreindre la façon dont le contenu est partagé en ligne, ce qui freine l’innovation et la liberté d’expression.

La nouvelle police d’Internet: la “taxe sur les liens” et le “filtre de téléchargement”

Les clauses les plus controversées de la directive sur le droit d’auteur – l’article 11 ou la “taxe sur les liens” et l’article 13 ou le “filtre de téléchargement” – sont restées en grande partie intactes.

L’article 11 permet aux éditeurs de facturer des plateformes telles que Google Actualités lorsqu’ils affichent des extraits d’articles d’actualité, tandis que l’article 13 (renommé Article 17 dans la version la plus récente de la législation) donne à des sites tels que YouTube de nouvelles obligations pour empêcher les utilisateurs de télécharger du contenu protégé par le droit d’auteur.

Dans les deux cas, les critiques disent que ces lois bien intentionnées créeront des problèmes. L’article 13, par exemple, pourrait conduire à l’introduction de «filtres de téléchargement» qui analyseront tout le contenu de l’utilisateur avant son téléchargement sur des sites afin de supprimer les éléments protégés par le droit d’auteur. La loi n’appelle pas explicitement de tels filtres, mais les critiques disent que ce sera inévitable, car les sites cherchent à éviter les pénalités.

Les défenseurs de la directive disent que les allégations selon lesquelles l’article 13 «tue les mèmes» sont des exagérations et que la législation prévoit des protections pour la parodie. Mais les experts affirment que tous les filtres introduits seront probablement source d’erreurs et inefficaces.

Ils notent également que, compte tenu du coût de déploiement de cette technologie, la loi pourrait avoir l’effet inverse de son objectif: consolider accidentellement la domination des géants américains de la technologie sur les espaces en ligne.

Les effets possibles de la taxe sur les liens sont également difficiles à prévoir. La loi est principalement axée sur des services tels que Google Search et Google News, qui diffusent des extraits d’articles de presse. Google a déclaré que si les journaux choisissaient de facturer des licences pour ce matériel, ils seraient forcés de supprimer le contenu affiché dans Google News.

Les groupes du monde de la musique, de l’édition et du cinéma ont célébré l’adoption de la loi. “C’est un vote contre le vol de contenu”, a déclaré Xavier Bouckaert, président de l’European Magazine Media Association, dans un communiqué de presse. «Les éditeurs de toutes tailles et les autres créateurs auront désormais le droit de définir des termes et des conditions pour que les autres utilisateurs réutilisent leur contenu à des fins commerciales, ce qui n’est que juste et approprié.»

La plupart des gens craignent au contraire que leur expérience du Web ne soit affectée, car la législation aura également un impact considérable sur les hommes d’affaires.

«Quiconque développe une plate-forme avec des utilisateurs de l’UE impliquant le partage de liens ou de contenu est confronté à une grande incertitude», a déclaré Tal Niv, vice-président du droit et de la politique du dépositaire de codes GitHub, dans un communiqué. “Les conséquences sont notamment l’impossibilité de développer les fonctionnalités attendues par les internautes et l’obligation de mettre en oeuvre un filtrage automatisé très coûteux et inexact.”

Message de George Orwell

Cela va conduire à encore plus de chiffrement des réseaux… et c’est George Orwell (ou bientôt George TORwell!) qui adresse un important message à tous les utilisateurs des Internets !

The concept of a society is based on the quality of its mercy

[BILLY HAYES (Brad Davis), in the prisoner’s dock, addresses the Court; as he speaks, a Turkish translator drones underneath his voice level.]

So now it’s time for me to speak. What is there for me to say ? When I finish, you’ll sentence me for my crime.

So let me ask you now : what is a crime ? What is a punishment ? It seems to vary from time to time, from place to place. What’s legal today is suddenly illegal tomorrow because some society says it’s over. Now what’s illegal yesterday is suddenly legal because everybody is doing it and… you can’t put everybody in jail. I’m not saying this is right or wrong. I’m just saying that’s the way it is.

Lire la suite

Politiques conjoncturelles et structurelles photo

Politiques conjoncturelles et structurelles

I – Les politiques conjoncturelles

A – Définition

Une politique conjoncturelle est une politique à court-terme, son action est donc limitée dans le temps. C’est l’ensemble des interventions de l’Etat susceptibles de modifier à court-terme l’évolution de l’économie.

L’objectif est de maintenir les 4 grands équilibres du carré magique : croissance, stabilité des prix, emploi et équilibre extérieur.

Une politique de relance à pour objectifs la croissance et l’emploi.

Une politique de rigueur a pour objectifs la stabilité des prix et l’équilibre extérieur.

B – Les différents instruments

  • politique monétaire : taux d’intérêts (pour la relance, baisse des taux – pour la rigueur, hausse des taux)
  • politique budgétaire : dépenses publiques, investissements publics, grands travaux
  • politique fiscale : impôts
  • politique sociale : revenus de transferts
  • politique de revenus : SMIC, indexation des salaires sur les prix

C – Les deux grands courants de pensée

Les politiques de relance s’inspirent de deux courants de pensée : les keynésiens et les libéraux.

1 – Les keynésiens

Les keynésiens sont partisans de l’Etat-Providence et prônent une politique de relance par la demande, la demande anticipée des entrepreneurs formant la demande effective (demande de consommation et demande d’investissement).

Les buts sont l’amélioration de l’emploi et de la croissance. La relance par un déficit budgétaire fonctionne avec le multiplicateur d’investissement. Ce déficit sera résorbé par les impôts à long terme.

L‘intervention de l’Etat est nécessaire lorsque l’économie de marché est défaillante : il faut aider les marchés “myopes” (la myopie des marchés fait référence aux imperfections) comme par exemple les biens collectifs. On parle d’équilibre de sous-emploi. L’Etat intervient pour essayer d’atteindre le plein emploi.

La politique monétaire doit jouer un rôle d’accompagnement. Il n’y aura pas de relance si la politique monétaire n’engendre pas une hausse de la demande.

Limites :

  • endettement cumulatif : effet boule de neige
  • inflation
  • dégradation de la balance commerciale (1982 : hausse des importations)
  • fuite des capitaux flottants

2 – Les libéraux

Position des libéraux en général :

  • partisans d’une relance par l’offre
  • Etat-gendarme
  • importance du marché auto-régulateur qui assure l’équilibre
  • partisans de la main invisible
  • baisse de la fiscalité
  • équilibre budgétaire
  • protection sociale allégée
  • politique monétaire stricte

Pour Jean Baptiste Say (1767-1832), “l’offre crée sa propre demande” : c’est la loi des débouchés. Pour lui, une crise durable est impossible.

La loi des débouchés de Jean-Baptiste Say
La loi des débouchés de Jean-Baptiste Say

Jean-Baptiste Say est un économiste qui considérait l’entrepreneur comme essentiel en économie. Selon lui, l’entrepreneur dirige l’entreprise et initie la production de biens et services. Cela le place au cœur de ce qu’on appelle la loi de Say.

Dans la première étape de la loi de Say, l’entrepreneur demande des services productifs. Il achète le travail des employés, utilise le capital des investisseurs et exploite les terres des propriétaires fonciers. Ces fournisseurs de services productifs sont essentiels, car leur interaction avec l’entrepreneur crée trois types de revenus : les salaires pour le travail, les intérêts pour le capital, et les rentes foncières pour l’utilisation de la terre.

Chez Say, l’entrepreneur ne gagne pas de profit direct. Les revenus générés (salaires, intérêts, rentes) sont utilisés pour acheter les biens et services produits, ce qui soutient la consommation et l’investissement. Les travailleurs et fournisseurs consomment, tandis que les capitalistes réinvestissent leurs intérêts.

Selon Say, le marché s’équilibre de lui-même : la valeur créée par un produit génère des revenus, qui à leur tour créent une demande pour ce produit. Ainsi, l’offre crée sa propre demande, ce qui maintient le marché en équilibre.

Laffer : théoricien de l’offre.

Pour Milton Friedman et les monétaristes :

  • le symptôme majeur de la crise est l’inflation. Il faut mettre en oeuvre une politique de lutte contre l’inflation.
  • une politique d’expansion monétaire keynésienne (crédit facile) favorise le développement de l’inflation. En effet, Friedman constate que la masse monétaire augmente plus vite que l’activité économique. La cause de l’inflation est donc une accroissement anormal de la quantité de monnaie par rapport au volume de la production.
  • Milton Friedman est donc pour une politique monétaire stricte : théorie quantitative de la monnaie.
  • il remet en cause la courbe de Phillips (qui était keynésien)

Les keynésiens luttent contre le chômage même si l’inflation apparaît. Friedman veut d’abord lutter contre l’inflation : pour lui, l’inflation est gênante car elle remet en cause la possibilité d’un calcul économique rationnel.

Il critique donc la politique de relance par la demande parce que les agents économiques ne prennent pas conscience de l’effet inflationniste des mesures keynésiennes.

Face à la demande, les entreprises vont produire jusqu’à ce qu’elles réalisent que leurs recettes sont dévalorisées par l’inflation. Les salariés vont connaître une hausse de salaire alors que leur pouvoir d’achat baisse à cause de l’inflation. Les agents économiques comprennent que la hausse de leur rémunération est compensée par celle des prix et vont modifier leur comportement.

Pour Friedman, la relance keynésienne est une tromperie des agents économiques. Le but des monétaristes est d’instaurer la confiance en faisant baisser l’inflation : les produits nationaux seront alors plus compétitifs, augmentant le solde de la balance commerciale, entraînant ainsi une hausse de la croissance et de l’emploi. C’est la politique de désinflation compétitive.

Lire la suite

Attention au fossé – aux inégalités et à la crise de la représentation en démocratie.

Démocratie et inégalités

Alexis de Tocqueville (1805-1859) est un sociologue français, auteur de De la démocratie en Amérique, publié en deux tomes (1835 et 1840).

Il croît observer à travers les enquêtes faites en Amérique un phénomène inéluctable : l’égalisation des conditions sociales, qui entraîne la naissance d’une “société démocratique”.

Les inégalités que connaît la France actuellement sont compatibles avec la démocratie tocquevillienne.

I – La démocratie selon Tocqueville

A – Démocratie ?

Le terme “démocratie” est habituellement entendu au sens politique : c’est un état politique caractérisé par l’égalité de droits. C’est le gouvernement du peuple, élu par le peuple pour le peuple : le gouvernement où le peuple exerce sa souveraineté.

B – La démocratie de Tocqueville

Pour Tocqueville, la démocratie est un Etat social et non une simple forme de gouvernement. La démocratie marque l’égalisation des conditions mais cela ne signifie pas l’égalisation des situations économiques et sociales : il y a des riches et des pauvres.

Les peuples démocratiques ont une passion pour l’égalité : ils se pensent et se sentent égaux et semblables.

Tocqueville distingue 3 formes d’égalité :

  • l’égalité devant la loi : pas de privilèges
  • l’égalité des chances : méritocratie
  • l’égalité de considération : tous les honneurs sont accessibles à tous

Ce sentiment d’égalité pénètre la société toute entière. Il transforme profondément les relations humaines.

Cette passion pour l’égalité amène le changement social. Le passage à la démocratie sera lent et inéluctable.

L’égalisation des conditions entraîne le rapprochement des niveaux de vie, donc une montée en puissance des classes moyennes. C’est une société qui connaît une grande fluidité sociale car les inégalités ne viennent pas de l’origine sociale.

C – Le meilleur exemple de démocratie selon Tocqueville

Tocqueville pense que les USA sont l’image de l’avenir promis aux autres pays car il n’y a pas d’aristocratie : ” les Américains sont nés égaux avant de le devenir”. En France, la transition entre l’Ancien Régime et la démocratie fut beaucoup plus lent et difficile.

Lire la suite

Evolution à long terme de la population active et des structures sociales photo

Evolution à long terme de la population active et des structures sociales

I – Définitions

La population active totale = population active occupée + personnes à la recherche d’un emploi (chômeurs)

La population inactive = étudiants + retraités + femmes au foyer (sans travail et n’en recherchant pas)

Le taux d’activité = ( population active totale / total des personnes en âge de travailler (17-64 ans) ) * 100

Un secteur d’activité est l’ensemble des entreprises ayant la même activité principale. Les actifs sont classés selon l’activité principale de l’entreprise.

La classification en 3 secteurs d’activités est dûe à Colin Clark (1940) et à Fourastié :

  • secteur 1 : agriculture, extraction, production de matières premières
  • secteur 2 : industrie
  • secteur 3 : services

Le secteur 3 a un sous-ensemble : le secteur informationnel (information, communication).

La loi des 3 secteurs est le phénomène constaté par Colin Clark et Fourastié : la répartition de la population active entre les 3 secteurs évolue toujours de la même façon : l’évolution de la demande et les progrès de la productivité conduisent à un déplacement des actifs du secteur 1 vers les secteurs 2 puis 3.

II – Facteurs expliquant l’évolution de la population active

L’évolution démographique : baby-boom (accroissement de la population) et baby-crack (baisse de la population : accroissement moins rapide)

Le solde migratoire : positif ou négatif

Le taux d’activité des femmes

La durée des études : retarde l’entrée dans la population active

L’âge de départ à la retraite : la loi Auroux de 1982 a fixé la retraite à 60 ans au lieu de 65 ans mais la réforme de 1994 a allongé la durée du travail (passant de 37.5 à 40 ans)

III – Evolution de la structure socioprofessionnelle

A – Les pays industrialisés

La croissance de la population active s’est accompagnée de profondes mutations (déclin de la paysannerie, essor de l’industrie après la révolution industrielle, importance de la classe ouvrière : augmentation du nombre de cols bleus).

Il faudra attendre 1960 pour que les emplois de bureau et le tertiaire progressent (cols blancs). L’extension du salariat (86% de la population en 1997) marque le déclin des professions indépendantes. Notons aussi l’augmentation du taux d’activité des femmes ainsi que l’essor des classes moyennes.

B – Les pays en développement

Connaissent les mêmes mutations que les pays industrialisés et les NPI (Nouveaux Pays Industrialisés) : essor de l’industrie et du tertiaire.

Certains PED connaissent une croissance très importante du tertiaire : les pays les moins avancés (PMA). Cette hypertrophie du secteur 3 n’est pas synonyme de développement mais d’un nombre élevé de fonctionnaires et de petits métiers.

IV – La tertiarisation de l’économie ?

A – Nous sommes dans une société tertiaire

La croissance est plus soutenue dans les services et le commerce que dans les autres secteurs d’activités.

Hausse du nombre de cols blancs.

Hausse de la demande des ménages (tourisme, soins aux personnes âgées…)

Gains de productivité : plus de main d’oeuvre dans le secteur tertiaire (cf. loi des 3 secteurs).

Hausse de la demande de services des entreprises (restauration, entretien, gardiennage, sécurité, publicité, service de recrutement de personnel (chasseurs de têtes), informatique, comptabilité).

Les débouchés sont plus dynamiques.

B – Définition du secteur tertiaire

Le secteur tertiaire est constitué par les services, i. e. les activités ne se matérialisant pas par un bien particulier. C’est un secteur à part entière, hétérogène : ce n’est plus un secteur résiduel.

Ce secteur connaît 2 classifications :

  • services marchands – services non marchands
  • services aux particuliers – services aux entreprises

L’investissement immatériel est considéré comme un service :

  • coût élevé de certains services : la publicité par exemple
  • taille des entreprises : banque (chiffre d’affaire important)

C – Causes de l’évolution du secteur tertiaire

1 – Services aux particuliers

Augmentation du taux d’activité des femmes.

Vieillissement de la population (augmentation de l’espérance de vie). Il existe un créneau dans le domaine de la vieillesse (kinés, gardes, médecins, repas à domicile….)

Augmentation des loisirs (voyages, danse, musique…).

Urbanisation croissante.

Innovations liées au progrès technique (l’informatique et sa généralisation).

Lois d’Engel.

2 – Services aux entreprises ou “le marché de l’externalisation”

Marché de l’externalisation : les entreprise confient de plus en plus de fonctions à des prestataires de service (cantine dans une école par exemple). Ces entreprises se recentrent alors sur leurs activités principales.

  • motivation financière : rapport qualité / prix (maîtrise des coûts)
  • excellence : recours à des spécialistes
  • plus grande souplesse dans la gestion du personnel (contrats de 1 à 2 ans pour éviter le problème des licenciements)
  • adaptation aux fluctuations du marché et aux innovations techniques

Les services rendus aux entreprises sont à finalité industrielle.

D – L’essor des services est-il toujours synonyme de déclin de l’industrie (ou peut-on parler de désindustrialisation) ?

1 – Oui…

  • part représentée par l’industrie dans le PIB et dans la population active
  • baisse du nombre d’ouvriers
  • restructuration d’entreprises : licenciements
  • déclin des grands secteurs d’activité
  • délocalisation : coûts de la main d’oeuvre

2 – Mais…

  • il existe une interdépendance entre les 2 secteurs :
    • le secteur tertiaire rend service à l’industrie : publicité, conseils…
    • le secteur de l’industrie rend service au tertiaire : ordinateurs…
  • il existe une division du travail entre les entreprises industrielles et le secteur tertiaire : marché de l’externalisation.
  • il existe une certaine complémentarité entre les 2 secteurs : illusion de tertiarisation.
  • le commerce et le transport sont le prolongement naturel de l’industrie.
  • les performances des grandes surfaces marquent les gains de productivité de l’industrie. De plus, les grandes surfaces sont aussi source de débouchés pour les produits industriels.

Conclusion : sommes-nous dans une société post-industrielle comme le prédisait Colin Clark ?

Oui, car les services ont dépassé l’industrie dans le PIB et dans l’emploi. Aujourd’hui : importance de la matière grise, des métiers du tertiaire et de la croissance de la demande de services par les ménages (lois d’Engel).

Mais l’industrie continue à jouer un rôle déterminant dans la compétition internationale : elle envahit tous les secteurs (secteur tertiaire, secteur primaire).

Donc il faudrait plutôt parler de :

  • tertiarisation du secteur 2 et 1
  • secondarisation du secteur 3 et 1

Finalement, chacun des 2 secteurs a besoin de s’appuyer sur l’autre pour obtenir des résultats.

Nous sommes aujourd’hui dans une société hyper-industrielle car:

  • la part de la production industrielle est importante
  • les investissements dans l’industrie sont importants (robotisation)
  • les emplois directs diminuent
  • il existe un niveau élevé d’investissement dans les services (banques)
  • la part des services dans l’industrie est importante
Rationalité et esprit du capitalisme photo

Rationalité et esprit du capitalisme

Introduction

Max Weber (1864-1920), sociologue allemand, a écrit l’Ethique Protestante et l’Esprit du Capitalisme en 1905 et a essayé d’expliquer le sens profond du passage d’une société traditionnelle à une société moderne.

Il s’interroge sur les origines du capitalisme, la rationalisation des activités économiques et sociales et la bureaucratie. Le Protestantisme est pour Weber lié à l’esprit du capitalisme.

[toc]

I – La rationalisation des sociétés occidentales selon Weber

A – Rationalité?

Calcul, objectif, contraintes : adaptation des moyens aux fins. Dans les sociétés modernes on accorde de l’importance :

  • aux calculs
  • aux prévisions
  • aux méthodes rigoureuses
  • aux techniques de gestion
  • le droit codifie les relations
  • la loi définit les principes généraux

Weber distingue 2 types de rationalité :

la rationalité par rapport aux fins

exemple : une entreprise a un objectif ( le profit), elle va faire des calculs et s’adapter au contraintes (concurrence).

la rationalité par rapport aux valeurs

exemple : l’éthique protestante

Chaque individu est marqué par des manières de faire et de penser : les hommes ont un éthos. Le capitalisme est avant tout la rationalité appliquée à l’économie (mode de pensée particulier).

B – Rationalisation ?

La rationalisation est un processus des sociétés occidentales qui prône l’extension de la rationalité à l’ensemble du monde social :

  • l’entreprise : taylorisme, techniques de gestion
  • les administrations : bureaucratie
  • la vie politique
  • l’organisation syndicale

Les sociétés modernes sont donc des sociétés rationnelles désenchantées car elles accordent peu d’importance aux croyances, au sacré, aux mythes et au surnaturel.

La rationalisation est le thème central de son interprétation de la société moderne.

C – Les différents types d’action

Weber distingue 4 types d’action.

L’action rationnelle par rapport à un but : l’acteur conçoit clairement le but et combine les moyens en vue d’atteindre celui-ci.

L’action rationnelle par rapport à une valeur : l’acteur accepte tous les risques, non pour obtenir un résultat extrinsèque mais pour rester fidèle à l’idée qu’il se fait de l’honneur.

L’action affective : est dictée immédiatement par l’état de conscience ou par l’humeur du sujet. L’action est définie non pas par référence à un but mais par la réaction émotionnelle de l’acteur placé dans les circonstances données.

L’action traditionnelle : est dictée par des habitudes, des coutumes, des croyances. L’acteur n’a besoin ni de se représenter un but, ni de concevoir une valeur, ni d’être animé par une émotion : il obéit simplement aux réflexes enracinés par une longue pratique.

Les critères utilisés pour bâtir cette typologie sont l’existence ou l’absence de signification donnée par l’acteur à son action.

Pour le sociologue, l’action par rapport à un but et l’action par rapport à une valeur sont les plus intéressantes car elles sont rationnelles.

D – Les 3 formes de domination

1 – Le pouvoir légitime

Le pouvoir légitime est le pouvoir auquel on consent et que l’on ne conteste pas dans son principe. Il existe 3 raisons qui justifient la domination. Selon Weber, il existe 3 types de pouvoir fondés chacun sur une légitimité différente.

2 – Les 3 formes de domination

La domination traditionnelle : (dans les sociétés traditionnelles) : par les habitudes, croyances aux traditions, on obéit à des personnes d’un rang différent (patriarche, seigneur).

La domination charismatique : repose sur la personnalité, les qualités, la confiance d’une personne (prophète, souverain). Jésus et Hitler sont des chefs charismatiques. La seule qualité du chef charismatique est la compétence à persuader ceux dont il cherche à obtenir l’obéissance qu’il possède un ou plusieurs dons extraordinaires.

La domination légale rationnelle : fondée sur la loi, la légalité. Pouvoir dû à des règles établies rationnellement (gouvernement, fonctionnaires). La bureaucratie est l’acceptation de la loi et du droit.

Pour Weber, la bureaucratie représente le mode de fonctionnement des sociétés modernes (processus de rationalisation).

Ceux qui exercent cette domination doivent faire preuve de neutralité : ce sont des agents spécialisés qui agissent de manière impersonnelle. Ils sont nommés par concours et Weber affirme que la bureaucratie n’existe pas que dans l’administration mais aussi dans les grandes entreprises, les partis politiques et les organisations syndicales.

C’est pour Weber la forme d’organisation la plus efficace quant à ses résultats car elle est rationnelle. Elle caractérise les sociétés modernes.

II – Protestantisme et esprit du capitalisme

A – La thèse de Weber

Economie et religion sont deux thèmes étudiés par Weber dans son ouvrage l’Ethique protestante et l’esprit du capitalisme en 1905 et dans lequel il cherche à étudier l’influence que peut avoir la religion dans l’économie.

Weber veut prouver que l’ascétisme préconisé par les protestants entre le 16ème et le 18ème siècle a favorisé l’essor du capitalisme en Angleterre.

La religion protestante produit une certaine éthique et l’intériorisation de cette éthique conduit à un certain éthos.

Weber s’intéresse plus particulièrement au protestantisme puritain (calvinisme). Il existe donc une relation entre religion et changement social. En mettant en pratique cet éthos, les individus ont adapté des comportements favorables à l’essor du capitalisme.

B – Explications

1 – la rationalisation et l’ascétisme religieux

Les protestants doivent avoir une conduite rationnelle :

  • but : accéder au salut éternel
  • rationalité par rapport à une valeur
  • moyen : en menant une vie ascétique rationalisée

2 – la prédestination

Calvin a introduit l’idée de prédestination : le calviniste ne peut savoir s’il sera sauvé ou damné ; de Dieu seul dépend le salut au-delà de la mort.

Pour les catholiques, c’est en fonction de leurs actions qu’ils seront sauvés ou non. Pour les calvinistes, leur conduite sur Terre ne change rien : le protestant est prédestiné. Il faut cependant que sa conduite ne soit pas immorale.

Suis-je un élu ? Le travail sans relâche dans un métier est le meilleur moyen pour dissiper le doute religieux. Le calviniste doit mener une vie laborieuse et austère : la prospérité de ses affaires est le signe de l’élection divine. L’ascétisme protestant est donc l’esprit du capitalisme car deux rationalités sont liées :

  • la rationalité par rapport à une valeur : éthique protestante
  • la rationalité par rapport à un but (économiste) : esprit du capitalisme

3 – la valorisation du travail

Le travail est une forme d’ascèse qui permet de se rapprocher de Dieu, d’éviter de trop s’adonner au plaisir et de ne pas gaspiller son temps.

4 – le métier : une vocation

Le métier a une connotation religieuse de vocation : c’est Dieu qui appelle chaque homme à exercer une activité professionnelle. Ce concept à connotation religieuse valorise l’activité lucrative capitaliste : il s’agit d’une rationalité par rapport à une valeur.

Pour un puritain, l’enrichissement n’est pas une fin en soi, il répond simplement à l’appel de Dieu.

5 – l’épargne

L’ascétisme puritain freine la consommation lorsqu’elle porte sur le superflu et l’ostentatoire. Si la consommation baisse alors l’épargne augmente, de même que l’investissement (E = I).

L’ascétisme protestant a contribué à développer l’esprit du capitalisme : l’enrichissement est un signe que le protestant est promis au salut éternel.

III – L’irrationnalité de certains Pays En Développement (PED)

Les blocages culturels sont souvent évoqués pour expliquer la stagnation de certains PED qui sont encore sous l’emprise d’une pensée magique, irrationnelle ou issue de la tradition. Ils n’ont pas la rationalité nécessaire au développement dans leur culture.

Les modèles de développement capitalistes sont le travail, l’investissement, la recherche du profit, la productivité…

IV – Les Pays En Développement et la bureaucratie

Les dominations importantes dans les PED sont traditionnelles et charismatiques. Or le modèle des pays développés est la domination légale-rationnelle (bureaucratique).

La bureaucratie existe aussi dans les PED mais elle fonctionne sur un modèle clientéliste. L’existence d’une bureaucratie pléthorique est coûteuse pour des pays aux budgets limités.

Le clientélisme est la pratique qui consiste pour le détenteur d’un pouvoir à favoriser des personnes ou groupe de personnes (clientèle) au détriment des autres en échange de la garantie de conserver un pouvoir. Exemple : attribution des postes administratifs en fonction du clientélisme et non du mérite (non rationnel).

La révolution industrielle photo

La révolution industrielle

I – Qu’est ce que la révolution industrielle ?

La révolution industrielle est l’essor général des méthodes industrielles de production. Elle caractérise le passage plus ou moins rapide de la société traditionnelle pré-capitaliste à la société industrielle capitaliste avec la création de classes sociales.

Transformations caractéristiques :

Technique :

transformations agricoles

innovations techniques fondamentales

machinisme, taylorisme, multiplication des usines

progrès technique continu

Economie

capitaux mobilisés en vue du profit

forme capitaliste de production et d’échanges

urbanisation

Finance

montée en puissance de la bourgeoisie

création de sociétés de capitaux (Sociétés Anonymes – S. A.)

Social

formation de la classe ouvrière

séparation propriétaire – salariés

Les caractéristiques du mode de production capitaliste sont le progrès technique continu, la mobilisation des capitaux en vue du profit et la séparation entre les propriétaires des moyens de production et les salariés.

La révolution industrielle est une évolution intellectuelle, économique et sociale à long terme. Il y a eu plusieurs r évolutions industrielles mais c’est surtout la première qui a connu des transformations économiques et sociales importantes.

II – La naissance du système capitaliste

La révolution industrielle est l’évènement fondamental pour l’avènement du capitalisme. On passe d’une société traditionnelle pré-capitaliste à une société industrielle capitaliste.

Lire la suite