Excursion dans Death Valley

Voici la huitième journée de l’US Summer Trip.

Il est 5h du matin et nous nous trouvons à l’entrée du Plaza, sous les milliers d’ampoules qui en constituent le plafond. Il fait tellement chaud là-dessous que l’on commence quasiment à transpirer !

Nous attendons un bon quart d’heure. Jack regarde sa montre et commence à s’inquiéter de ne pas voir le guide arriver. Les minutes passent et son anxiété grandit. Au fond de moi, je ne désespère pas, j’ai la foi. Je lui dis mais cela ne le rassure pas.

Quelques minutes plus tard, un mini-van arrive : c’est notre guide ! Il s’excuse de son retard et nous annonce que nous serons les seuls lors de cette visite guidée :

G : Nobody is crazy enough to do Death Valley on the hottest summer day !
M : Well, we are :)

Breakfast at the gas station

Nous sortons de Las Vegas puis nous arrêtons à une station service : notre guide en profite pour faire le plein, nettoyer le pare-brise et vérifier ses niveaux tandis que nous allons acheter de l’eau.

Si c’est le jour le plus chaud de l’été et que l’on se retrouve dans le désert, mieux vaut avoir quelque chose à boire.

Comme nous n’avons pas déjeuné, je commence à faire la queue devant la dame de la station qui se trouve près de la machine à café. Tout le reste du groupe se met derrière moi, tout le monde me dit ce qu’il veut. Coffee and mulberry muffins pour faire original.

La dame – noire et avec un sacré tour de taille – n’a pas l’air pressée du tout, elle sert un café, laisse tomber une cuillère, passe un coup de serpillère… les minutes passent et je me demande quand est-ce qu’elle va croiser mon regard pour que je lui annonce la commande.

Je lui glisse un petit mot. Elle m’annonce alors que c’est un self-service et que l’on paie en sortant… C’est la première fois que c’est en self-service. EPIC FAIL !

Road trip

On rejoint le mini-van et c’est parti pour quelques heures de routes. Notre guide est plutôt sympathique. Il est Mormon et comme on en voit assez rarement, on en a profité pour lui poser plein de questions relatives à ses croyances par rapport aux autres religions. On a appris pas mal de choses en discutant.

Pas mal de route mais attention, de la route de compétition ! Dans le désert de la Death Valley, qui fait partie du désert de Mojave, vous avez droit à une route en macadam tout simplement sublime, rien à voir avec le tape-cul entre San Francisco et Yosemite National Park. D’ailleurs, je vous le prouve :

Nous passons sur la Old Spanish Trail, une route commerciale historique de 1900 kilomètres qui relie la Californie au Nouveau Mexique en passant par les montagnes, déserts arides et canyons du Nevada, de l’Utah et du Colorado.

C’est l’une des routes commerciales les plus dures à emprunter, découverte par les Espagnols au 17ème siècle.

Pas mal de panneaux avec des virages bizarres. Lake Manly, autrefois un lac, est aujourd’hui asséché.

J’ajoute que nous avons rencontré plusieurs cyclistes dans la Death Valley et je peux vous dire qu’à 10h du matin, il fait déjà bien chaud dehors, même à l’ombre. On en a croisé dans des montées de plusieurs kilomètres, bien pentues. Des fous !!!

Badwater

Badwater est le point le plus bas en Amérique du Nord avec une altitude de 86 mètres sous le niveau moyen de la mer.

Le site est constitué de plusieurs flaques d’eau salée. Cette eau est imbuvable à cause du sel, d’où son nom.

Mine de rien le soleil commence à taper. J’ai mis un t-shirt sans manche et je crois que j’ai bien fait. On se passe un peu de crème solaire histoire de ne pas revenir brûlés.

A partir de ce point, on apprécie vraiment la clim lorsque l’on revient dans le mini-van.

Golden Canyon

Lorsque l’on arrive à Golden Canyon, on comprend tout de suite d’où vient son nom : la roche a une jolie couleur dorée.

Cela m’a immédiatement fait penser aux films The Hills Have Eyes d’Alexandre Aja.

C’est typiquement le genre de canyons que l’on retrouve dans les films (au pluriel car il y en a eu deux).

Zabriskie Point

Mythique, cela valait bien une photo !

Dante’s View

Dante’s View est le haut sommet près du bord des Black Mountains sur le côté Est de la Death Valley. De là, on peut voir l’une des plus belles vues. Cela se trouve à 1 670 mètres de hauteur et la montée est plutôt raide.

On peut voir des miles à la ronde les salt flats et les dunes de sable au Nord et au Sud. A l’Ouest, on peut voir les montagnes sans vie le long de la vallée.

Très impressionnant, la vue est vraiment magnifique. On se croirait sur une planète inhabitée, quasiment sans vie.

The snake

En redescendant de Dante’s, nous sommes tombés nez à nez avec un serpent. Notre guide a immédiatement stoppé le mini-van pour y regarder de plus près.

Curieusement, personne n’a voulu s’approcher sauf notre Mc Guyver de guide évidemment.

Le serpent était rouge et faisait à peu près 80 cm de long. Il ne bougeait plus et avait sûrement été heurté par une voiture. Vivant ou pas, moi je ne touche pas aux serpents, surtout au fin fond de Death Valley !

Furnace’s Creek

Furnace Creek – anciennement connu sous le nom “Tabitha” ou “Coyote Rock” par les indiens Shoshone et Paiute qui vivaient là – est une oasis virtuelle dans Death Valley avec un hôtel, un saloon, de la verdure… c’est un peu le retour à la civilisation et à la fraîcheur !

Quitte à être dans l’Ouest américain, autant en profiter. J’ai donc commandé un buffalo burger. Pas mal du tout. Je ne regarderai plus jamais le manuel de 3ème pareil lorsque j’aborderai la séquence sur les Indiens ;-)

Mention spéciale aux brumisateurs qui bordent le saloon, c’est vraiment très agréable de pouvoir se rafraîchir un peu le visage.

Rhyolite Ghost Town

Restaurés et rafraîchis, nous reprenons la route et passons à Hell’s Gate qui offre un joli panorama puis rejoignons Rhyolite Ghost Town. Cette ville fantôme affiche les vestiges d’une époque disparue.

On se croirait vraiment dans un western. Mention spéciale à la Bottle House, constituée uniquement de bouteilles en verre. L’ambiance est vraiment très étrange, c’est comme si on quittait l’époque moderne pour revenir 200 ans en arrière, au temps des pionniers.

Goldwell Open Air Museum

Le Goldwell Open Air Museum est un site de sculptures en plein air près de la ville fantôme de Rhyolite.

Il a commencé en 1984 avec la création et l’installation d’une sculpture majeure : The Last Supper par l’artiste belge Albert Szukalski, qui est une interprétation fantomatique du Christ et de ses disciples adossés contre l’Amargosa Valley.

Pour créer ses silhouettes de fantômes, Szukalski a recouvert des modèles de plâtre mouillé et les a disposé comme les disciples du tableau The Last Supper de Léonard de Vinci.

Lorsque le plâtre a séché, les modèles s’y sont extirpés, laissant la chape de plâtre rigide derrière eux. Szukalski a ensuite recouvert les silhouettes de fibre de verre pour les rendre imperméables aux intempéries.

Szukalski a aussi créé Ghost Rider, une silhouette en plâtre se préparant à monter sur une bicyclette.

Hugo Heyrman a ajouté Lady Desert: The Venus of Nevada, une sculpture d’une femme de 25 pieds de hauteur en blocs de béton rose, basée sur l’idée de pixel. Dre Peters a créé Icara, une version féminine d’Icare sculptée à la main. David Spicer a conçu Chained to the Earth, un assemblage de pierres en rhyolite (roche volcanique de couleur assez claire : rosée ou grise.

C’est une roche à structure microlitique présentant des minéraux visibles à l’œil nu : quartz, feldspaths et amphibole. La rhyolite est l’équivalent volcanique du granite). Sofie Siegmann a ajouté Sit Here!, un canapé multicolore qui se trouvait dans un musée de Las Vegas et qui a été déplacé à Goldwell.

Là attention, c’est sérieusement spooky ! Cela m’a immédiatement fait penser aux deux films cultes de Rob Zombie : Houses of the 10 000 Corpses et sa suite The Devil’s Rejects.

C’est tout à fait l’ambiance du bled sudiste un peu paumé et dans lequel il peut se passer n’importe quoi. Même le gars qui tenait la maison-musée (en pleins travaux à ce moment-là – sans clim !!!) ressemblait au Captain Spaulding avec ses favoris blancs, sa chemise à carreaux et sa salopette. S’il avait eu une carabine et un rocking-chair, on se serait cru dans un album de Lucky Luke !

A noter que vers 15h, il faisait 125°F, ce qui équivaut à 52°C. A cette température, on ne transpire même plus. L’air est très sec dans le désert et lorsqu’on l’on respire, on est proie à une sensation très bizarre.

C’est comme si l’air ne contenait pas d’oxygène mais juste de la poussière. Si je devais dresser un parallèle, je dirais que c’est un peu comme respirer dans une pièce empoussiérée : on essaie de capter l’oxygène tout en essayant de ne pas inspirer trop de poussière.

Beatty Museum

Nous arrivons ensuite dans la petite ville de Beatty, qui possède quelques magasins et hôtels, une station service et un musée. Nous nous arrêtons pour faire une visite rapide du musée où l’on peut apercevoir des artefacts sur l’histoire naturelle, culturelle et économique de la région.

Le musée est gratuit mais très hétéroclite et au final pas très intéressant à moins d’être passionné par les vieux fusils ou les outils utilisés il y a 150 ans.

Amargosa Opera House

Nous nous arrêtons dans une ville minuscule appelée Death Valley Junction afin de visiter Amargosa Opera House and Hotel.

Marta Becket (née en 1925) est une actrice, danceuse, chorégraphe et peintre qui a joué pendant 40 ans dans son propre théâtre, the Amargosa Opera House à Death Valley Junction en Californie. Elle commence sa carrière à New York.

Mariée en 1962, Marta et son mari décident de passer une semaine de vacances en camping dans la Death Valley. Un matin, ils constatent que le pneu de leur caravane est crevé. Un ranger les dirige alors vers Death Valley Junction pour réparer leur pneu.

Alors que son mari est avec le garagiste, Marta explore les bâtiments environnants. Elle marche le long des colonnades de l’Amargosa Hotel, continue jusqu’au bout puis passe le coin, découvrant un large bâtiment sur le côté.

Elle regarde par un petit trou de la porte : c’est un théâtre, elle n’en croit pas ses yeux ! Le jour suivant, ils proposent au maire de louer le théatre pour 45 dollars par mois.

Marta donne sa première représentation le 10 février 1968 devant douze adultes et enfants. Il y aura 3 représentations par semaine pendant de nombreuses années, attirant touristes et gens du coin.

Un jour, alors qu’elle faisait le ménage, Marta a une révélation et commence à peindre les murs du théâtre. Cela lui prend 4 ans. Puis le plafond, qui lui prend 2 ans. Elle finit les peintures en 1974.

Je vous le recommande : les peintures du théâtre sont absolument prodigieuses. C’est même bluffant de constater que peintre n’était pas son métier à la base. Beaucoup de talent ici.

Nous avons de plus en plus de mal à respirer. C’est une chappe de plomb qui s’abat sur nous dès que nous sortons du véhicule. Très sérieusement, sans la clim et les 5 litres d’eau que nous avons bu chacun, il est très difficile de supporter la chaleur dans Death Valley.

Back to Las Vegas

Tout autour de la Death Valley, on trouve des petits rassemblements de caravanes, petites bicoques, motels… c’est vraiment comme dans les films américains. En fait nous sommes tellement habitués à voir cela dans les films que l’on a une impression de déjà-vu en le voyant de nos propres yeux. Cela fait penser aux road-movies comme Thelma & Louise, Paris-Texas ou un film de Tarantino.

Retour à Las Vegas où nous arrivons vers 18h30 si mes souvenirs sont exacts. Nous repassons par le strip et notre guide nous reconduit à notre hôtel, ce qui lui fait faire un détour vu que la grande majorité des pick-up des excursions se fait sur le Strip uniquement et pas Downtown.

Voyant que nous sommes français, il insiste sur la différence entre l’Europe et les USA au niveau de la conception du pourboire. A mon avis, il a déjà dû emmené des français et ne rien toucher, ce qui ne m’étonnerait pas du tout !

The Plaza Pool

Après une journée dans le désert, nous n’aspirons qu’à une seule chose : s’hydrater !!! On a commencé par l’extérieur, en testant la piscine qui se trouve au 5ème étage du Plaza.

Excellente petite piscine dans laquelle nous avons barboté au moins une heure. Un petit truc sympathique : en sortant de la piscine, vous pouvez obtenir une serviette toute chaude en demandant à la jeune fille qui travaille près du bassin. Super cool.

En plongeant, j’y ai perdu la carte qui permet d’ouvrir la porte de ma chambre… ce dont je me suis rendu compte au 16ème étage, devant ma porte. J’ai donc dû y retourner et convaincre la demoiselle, qui avait bien retrouvé une carte flottante, que c’était la mienne. Cela n’a pas été long, elle me l’a donné quasi-immédiatement. Sympa.

Fremont Street

Nous sommes une nouvelle fois allés nous promener dans Fremont Street pour écouter quelques morceaux de rock, trouver où manger (je ne me rappelle plus où d’ailleurs) et regarder la piscine du Golden Nugget dans laquelle il y a un toboggan sous-marin qui passe à travers un bassin de requins.

Le plus drôle, c’est que tout est transparent donc on voit les gens descendre du toboggan et passer entre les requins, c’est pas mal du tout.

En face de la piscine, se trouvent de charmantes demoiselles en mini-mini-jupes qui possèdent leur table de jeu. Elles sont face à la piscine et dos à la baie vitrée du hall d’entrée, ce qui attire pas mal de regards gens vers la piscine. Je regrette un peu de ne pas savoir jouer à tous ces jeux de hasards (qui n’en sont pas du tout en fait).

Une bonne journée, une bonne soirée, bref que du bon !

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9 pensées sur “Excursion dans Death Valley”

    • Merci Anne ! 117 photos pour cet article… celui-là m’a pris vraiment beaucoup de temps à écrire… mais je pense avoir été complet :)

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  1. Une question : Zabriskie Point : en quoi c’est mythique ?

    Et vous avez pris combien de poids pendant le séjour ? Parce que les salades, les burgers et les fries, ce ne sont pas des portions de petit joueur quand même …

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    • Zabriskie Point est le titre d’un film des années 70 dans lequel des étudiants se croisent dans Death Valley au moment des troubles contestataires des années 60 et la musique de ce film est en partie créée par Pink Floyd.

      Pas pris trop de kilos je pense, je dirais un mais qui sera rapidement éliminé. On a aussi pas mal marché tous les jours donc je pense que cela a aussi joué. Autrement, c’est vrai que la nourriture que l’on trouve aux Etats-Unis est beaucoup plus sucrée/salée que chez nous.

      A ce sujet, j’ai l’impression que leur Coca-cola contient plus de sucre. J’ai bu un coca dans l’avion, j’ai dû redemander de l’eau pour éliminer tout le goût sucre qui me restait dans la bouche !

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