L’année 2021 a marqué l’avènement de la réforme Blanquer du lycée, avec pour la première fois la passation de l’épreuve du Grand Oral: les candidats ont deux questions à préparer qui concerne leurs deux spécialités (questions croisées ou non, au choix du candidat).
La préparation au Grand Oral
Pour les enseignants, cela a pris quasiment trois mois de préparation, de mars jusqu’à juin, pour que les élèves trouvent leur question problématisée, ainsi qu’un plan qui tienne la route.
J’ai noté qu’avec le contexte sanitaire très particulier de l’année scolaire ainsi que la très large part de contrôle continu continu (82%), les élèves avaient quasiment tous le bac d’office et le Grand Oral ne représentait alors qu’une variable d’ajustement de leur mention: soit la mention supérieure, soit la stagnation. Difficile dès lors de les motiver pour l’épreuve ou d’espérer qu’ils viennent s’inscrire aux oraux blancs.
L’épreuve du Grand Oral
J’ai cette année été invité comme enseignant spécialiste au jury du Grand Oral. Cela signifie que nous sommes deux enseignants: un enseignant spécialiste d’une discipline enseignée en spécialité de terminale et un autre enseignant lambda qui n’est pas spécialiste.
Le but est que le candidat puisse montrer ses connaissances au spécialiste, tout en vulgarisant suffisamment pour que le non-spécialiste puisse comprendre l’essence de l’exposé. Les deux notent l’éloquence et l’interaction de la présentation du candidat.
En pratique, mis à part les premiers candidats, tous les candidats d’un même jury peuvent connaître la question sur laquelle ils vont plancher puisque c’est forcément la question qui concerne l’enseignant spécialiste. Il est obligé de prendre la question qui correspond à sa spécialité. Dès lors, il y a peu de surprises pour les candidats.
Le cru 2021 a été très particulier car peu d’enseignants pouvaient vraiment dire à quoi allaient ressembler les prestations des candidats. L’épreuve est nouvelle, le nom grandiloquent et la grille d’évaluation assez opaque.
Personnellement, je m’attendais à quelque chose de grandiose, en rapport avec le nom. Il n’en est rien: ce sont juste des oraux, tels qu’on avait l’habitude d’en écouter autrefois, en section littéraire (L).
J’ai eu de très belles présentations, fouillées et structurées, bien argumentées et défendues, mais également des présentations faites à la va-vite, en 3 minutes, sans la moindre cohérence dans le discours, inspirées des anciennes notions du programme précédent (Mythes et Héros particulièrement).