Caesars Palace – Jerk It Out !

Quatre semaines. C’est à peu près ce qu’un professeur de ZEP tient avant de pousser une gueulante dans ses classes pour toutes les choses qui devraient aller mais qui ne vont pas dans le sens du cours. On lève la main avant de parler. On fait ses devoirs. On rend les devoirs en temps et en heure. On n’insulte pas ses camarades.

Au bout de trois semaines, voici ce que l’on se surprend à chantonner tout en montant les escaliers qui mènent à la salle de cours :

Caesars Palace – Jerk It Out

Wind me up
Put me down
Start me off and watch me go
I’ll be running circles around you sooner than you know
A little off center and I’m out of tune
Just kickin this can along the avenue
But I’m alright

‘Coz it’s easy once you know how it’s done
You can’t stop now it’s already begun
You feel it… running through your bones

And you jerk it out
You jerk it out

Shut up
Hush your mouth
Can’t you hear you talk too loud?
No, I can’t hear nothing ’cause I got my head up in the clouds
I bite off anything that I can chew
I’m chasing cars up and down the avenue
But that’s okay

‘Coz it’s easy once you know how it’s done
You can’t stop now it’s already begun
You feel it… running through your bones

And you jerk it out
Jerk it out

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Dialogues ZEP : “on f’zait pas ça l’année dernière !”

Premier dialogue de cette nouvelle année scolaire : je vais chercher mes élèves de cinquième et les salue comme d’habitude en anglais.

M : Good afternoon !
Good afternoon teacher !
– M’sieur vous allez nous parler anglais ?

M : Yes pal, obviously !
– Ah ouais… mais on f’zait pas ça l’année dernière hein…
– C’est clair M’sieur, Madame XYZ elle nous parlait pas en anglais…

M : Well, time for a change people !

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Salle 104 photo

Salle 104

8h10, je serre le frein à main de ma voiture dans le parking des profs, quasi-désert. Je pousse la porte d’un pas léger et me dirige tranquillement vers la salle des profs.

Sourires, bises, poignées de main fermes et sèches : pas de doute, c’est le début de l’année scolaire.

Je glisse mes premiers quarante centimes dans la machine à café en appuyant sur le bouton “thé citron”.

La machine s’étrangle, j’en profite pour me présenter au professeur de techno qui vient d’arriver. On échange quelques banalités, je prends mon gobelet : rien que de l’eau chaude.

Plus de thé dans la machine. Pas de doute possible, c’est bien une machine E.N. !

Back to school

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Etat d'esprit pré-rentrée scolaire 2007 photo

Etat d’esprit pré-rentrée scolaire 2007

Allez, on se motive un peu ! Retour au collège demain vers 8h30, on commence à farfouiller un peu dans les préparations de cours de l’année dernière, en faisant le tri de ce qui peut être réutilisé… j’y ajoute une petite vidéo subliminale inspirée de la méthode Coué :

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Le rejet du baccalauréat

Bac

L’avantage des vacances d’été, c’est que l’on retrouve des gens que l’on n’a pas vu le reste de l’année – ou même depuis plusieurs années.

C’est l’occasion de faire le point, de demander comment vont les enfants, de savoir qui fait quoi.

On éprouve finalement le besoin de combler le vide entre le moment où on les a vus pour la dernière fois et le moment présent. C’est un rituel qui opère chaque année, un peu comme le barbecue que l’on dépoussière.

Il y a pourtant des choses qui étonnent, comme les parcours scolaires par exemple.

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Etude d'une comptine :

Étude d’une comptine anglaise à l’école primaire : “Here we go round the Mulberry Bush”

Introduction

Avec la nécessité d’une part de développer en primaire dès le C.P. l’apprentissage d’une langue vivante étrangère en vue d’améliorer la réussite des élèves dans leur cursus scolaire en collège et en lycée, de les entraîner dans la spirale vitale de la communication dans un monde multiculturel, de susciter le plaisir de communiquer en langue 2 et d’autre part de la récente introduction des missions Innovalo pour favoriser l’innovation pédagogique des enseignants, l’enseignant doit s’adapter à de nouvelles stratégies pédagogiques faisant appel de plus en plus au multimédia.

L’enseignement des comptines répond correctement aux objectifs et exigences cités ci-dessus.

I. Description de la Nursery Rhyme

Cette Nursery Rhyme – connue sous le nom “Here we go round the Mulberry Bush ” – est une ronde composée d’un refrain et de quatre couplets de quatre vers.

A chaque nouveau couplet s’ajoute un nouvel élément (hands – hair – school) : il s’agit d’une structure incrémentale et répétitive qui, à l’aide d’une mélodie lancinante, fait appel à la gestuelle et au schéma corporel des jeunes apprenants.

Cette ronde est d’autant plus appréciée des apprenants qu’elle évoque une routine matinale quotidienne familière, vécue sous forme de gestes rituels: se laver les mains, se coiffer, partir à l’école et dire au revoir.

Voici la comptine:

Here we go round the mulberry bush,
The mulberry bush, the mulberry bush,
Here we go round the mulberry bush,
On a cold and frosty morning.

This is the way we wash our hands,
Wash our hands, wash our hands,
This is the way we wash our hands,
On a cold and frosty morning.

This is the way we brush our hair,
brush our hair, brush our hair,
This is the way we brush our hair,
On a cold and frosty morning.

This is the way we go to school,
Go to school, go to school,
This is the way we go to school,
On a cold and frosty morning.

This is the way we wave bye-bye,
Wave bye-bye, wave bye-bye,
This is the way we wave bye-bye,
On a cold and frosty morning.
Here We Go Round The Mulberry Bush

II. Objectifs visés

“Here we go round the Mulberry Bush” s’adresse à des apprenants de C.P. ou de C.E.1.

Cette comptine pourrait très bien être proposée comme entrée en matière avant d’entamer la matinée, pour se réchauffer après la récréation lorsqu’il fait froid ou encore en guise de transition entre deux activités de type différent.

L’objectif des Nursery Rhymes est de familiariser l’élève aux rythmes et mélodies de l’Anglais par l’intermédiaire d’un matériel sonore spécifique. Ces comptines sont bien adaptées à la mentalité des jeunes enfants de C.P. car elles ont la particularité d’insister sur le côté ludique des apprentissages dans ce lieu pas toujours perçu comme sécurisant qu’est l’école.

Le plaisir de chanter, de danser, d’utiliser son corps, de bouger harmonieusement va de pair avec la découverte parallèle du schéma corporel, mettant en jeu les notions importantes de latéralisation , de respect du rythme et d’intégration sociale au sein du groupe.

Par ailleurs, la découverte sémique de la langue cible faite par le biais du jeu s’imprègne plus facilement dans le subconscient enfantin.

Cette initiation préalable à l’apprentissage par ces rythmes et mélodies permet une mémorisation de bonne qualité aboutissant ensuite à une compréhension finale de la langue.

L’important est d’immerger l’enfant dans le bain sonore, fréquentiel et acoustique de l’Anglais.

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Bilan de l’année scolaire 2006-2007

Et bien voilà que se termine ma première année en ZEP 93. Histoire de passer de bonnes vacances et d’envisager l’année prochaine avec plus de sérénité, je crois qu’il est l’heure de dresser un petit bilan.

Seine St Denis

L’une des plus grandes craintes lorsque l’on est affecté dans l’académie de Créteil, c’est de se retrouver en Seine St Denis, dans le fameux “neuf trois”.

Et bien pour y avoir vécu un an maintenant, ce n’est pas ce qu’on nous bassine à longueur de journée dans la presse ou dans les média.

Tout n’est pas rose (gris plutôt avec tout le béton environnant) mais ce n’est pas non plus le bagne. Le truc, c’est qu’il y a plus de monde qu’ailleurs : la densité de population nationale est de 105 habitants/km² – en Seine St Denis elle est de 5855 habitants/km².

Collège ZEP 93

Pas de moyens ! Oubliez tous vos référentiels antérieurs lorsque vous entrez au collège (du moins dans le mien) : pas de rétroprojecteur, des tableaux à craies, une télévision par étage, des tables mouillées parce qu’il a plu la veille, des tags et dégradations ponctuelles… ne comptez pas trop sur l’équipement.

Les manuels que j’ai utilisé cette année (New Apple Pie 5è) datent de 1992. J’ai moi-même appris sur ce même manuel…

C’est une étrange sensation de revoir les mêmes images et textes d’il y a 15 ans !

Les élèves

Qui dit collège ZEP-APV ex-PEPIV sous-entend implicitement qu’on ne va pas rigoler tous les jours avec les élèves. Ce n’est pas faux.

La majeure partie d’une classe ne connaît pas les règles élémentaires de politesse : lever la main, attendre qu’on leur donne la parole, ne pas jeter d’objets à travers la classe, ne pas insulter ses camarades, ne pas oublier le vouvoiement de rigueur… ils ne connaissent pas cela donc il faut les cadrer d’entrée de jeu.

Une fois que le dressage est accompli (comptez plusieurs semaines, jusqu’à la Toussaint voire après) vous pouvez avoir un semblant de cours correct. Ils vous le feront payer cher le cours d’après d’ailleurs. Déroutant.

Certains élèves sont ultra-scolaires (ils apprennent par coeur, sans grand discernement), d’autres sont là parce qu’il n’y avait rien d’intéressant à la télévision ce jour-là.

Le silence de cathédrale est devenue une légende urbaine et il faut apprendre à composer avec un léger bruit de fond. Déroutant au prime abord.

Il faut avoir un système de punition cohérent et juste : verbes à conjuguer, mots dans le carnet, colles… Les verbes à conjuguer sont très efficaces : une fois qu’ils ont fait quelques verbes aux 8 temps de l’indicatif, ils se tiennent déjà mieux.

Ne pas relâcher la bride avant Noël. Je l’ai appris à mes dépends cette année : il faut exiger et ne rien céder. La classe est un territoire à défendre.

A part cela, on a des élèves absolument attachants, du genre qu’on n’oubliera jamais. Ils sont plus éveillés que dans certaines zones rurales de province et assez dynamiques.

Par contre, le travail à la maison pêche beaucoup parce que très peu ont des parents qui surveillent ce qu’ils font. Beaucoup sont livrés à eux-mêmes donc le travail doit être effectué en classe et là leçon apprise lors du cours.

Solidarité entre collègues

On parle souvent de l’esprit d’équipe et de la solidarité qui existe entre les collègues. Sachez que c’est tout à fait justifié : vous trouverez toujours une oreille attentive pour partager votre frustration ou votre abattement et vous donner quelques conseils.

Bonne ambiance dans la salle des profs, de toute façon tout le monde est confronté aux mêmes situations à un moment ou un autre donc à force, on finit par voir tout l’éventail d’attitudes et de comportements.

Cela aide quand même pas mal d’avoir de bons collègues.

Les perles du bac photo

Humour : les perles du bac

Les épreuves du bac revues et corrigées… ou pas ! Ils sont capables de tout, de tout vous dis-je ! Du meilleur comme du pire mais surtout du plus farfelu.

Et on peut le prouver toutes les semaines, que ce soit en classe, dans les couloirs ou dans la cour de récré.

C’est d’ailleurs avec un plaisir non dissimulé que les profs consultent la liste des perles du bac chaque année : c’est l’occasion de se retrouver tous ensemble à côté du panneau d’affichage surchargé en sirotant un petit café avant d’affronter le round suivant.

D’ailleurs même les élèves (enfin, certains élèves) lisent les perles du bac, histoire de ne pas faire la même bourde le jour de l’épreuve.

Même les publicitaires s’y collent :

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The History Boys

Je viens de regarder The History Boys et je dois dire que je suis tombé sous le charme : c’est un film dans la même veine que Le cercle des poètes disparus mais en moins tragique, avec une atmosphère moins chargée.

Le film raconte la vie d’un groupe d’élèves au lycée de Cutler, dans le nord de l’Angleterre au début des années 1980.

Grâce à leurs excellents résultats en Histoire, Akthar, Crowther, Dakin, Lockwood, Posner, Rudge, Scripps et Timms sont l’objet de toutes les attentions du directeur de l’école qui compte bien les faire intégrer Oxford ou Cambridge.

Pour augmenter leurs chances de réussite, le directeur recrute Irwin avec pour mission d’entraîner ces élèves d’exception aux concours qui les attendent.

L’histoire tourne autour de la pression de l’examen, du contenu des cours de leur professeur de littérature qui sont tout bonnement délirants (scènes de théâtre déjantées, déclarations d’amour avec accompagnements au piano et cigarette à la main…) et de l’homosexualité ou attirance latente de la part des professeurs comme des élèves.

Le rythme est enlevé et il est très agréable de voir ces lycéens évoluer jusqu’à l’examen. J’ai particulièrement aimé le respect des élèves vis à vis de leurs professeurs, leur aisance face aux tâches proposées et l’écoute des autres… cela laisse rêveur !

Je me suis également rendu compte que j’avais eu les mêmes professeurs : le professeur de littérature ressemble physiquement et a les mêmes accents de voix que notre professeur de civilisation à la fac et la professeur d’histoire ressemble trait pour trait à une de mes anciennes collègues britanniques. C’est assez étonnant !

Je vous le recommande en VO, les passages en français sont tout simplement délicieux.

Les Fatals Picards - La sécurité de l'emploi photo

Les Fatals Picards – La sécurité de l’emploi

Non, je ne suis pas devenu fan de ce groupe qui va nous représenter au concours de l’Eurovision 2007… et qui nous fera sûrement perdre parce que pour avoir écouté les paroles, ça ne casse quand même pas trois pattes à un canard !

Cependant, je suis tombé sur une autre chanson, La sécurité de l’emploi, qui – j’en suis persuadé – a été écrite par un prof !

Ecoutez plutôt :

Paroles

Ils sont marrants cette année
C’est difficile de deviner dès la rentrée
Lequel se fera arrêter pour les scoots qu’il aura piqué
Lequel sera incarcéré pour avoir trop dealé

Moi en bon prof, chuis préparé
Un peu de maths et de français, du Kick-boxing du Karaté
Tant pis pour la géographie ce qu’ils connaissent de l’Italie
C’est juste vaguement les spaghettis et Rocco Sifredi

Le programme de cette année
En français faudrait arriver à lire tout un livre en entier
Mais même Dan Brown et Marc Lévy y a plus d’cent mots d’vocabulaire
On sera toujours à lire la préface même après l’hiver

Et mon voisin en me voyant me dira
“Bandes de fainéants, alors vous êtes déjà rentré, vous savez pas c’que c’est d’bosser, avec vos semaines de 20h, vous bossez bien moins qu’un facteur, et dire que je paye tout vos congés, et pis vous êtes même pas bronzé !”
Vite les copies à corriger, 2/3 Prozac, 8 cafés,
Mais j’l’entends quand même dire d’en bas
“Et j’compte même pas la sécurité d’l’emploi”.

C’lui aux lunettes, c’est mon surdoué
Il sait écrire son nom sans fautes, il sait compter, wow !
Bah, c’est pas mal pour un 3ème, il faut savoir s’en contenter
C’est clair qu’un intello pareil, il va se faire racketter

35 élèves, cette année,
J’leur ai d’mandé c’qu’ils voulaient faire comme métier
J’ai 10 Zidane, 15 Amel Bent et 9 Bouba,
Un original qui veut faire vigile et avocat.
Il a dû voir chez Courbet
Que c’était pas mal d’être avocat si jamais t’allais en prison.
Ils croient tous qu’ils auront leur brevet en regardant l’Île de la Tentation
Merci pour tout ce que fait pour eux la télévision.

Et mon voisin, le même qu’hier, me dira :
“Bande de fonctionnaires, alors vous êtes déjà rentré, vous savez pas ce que c’est de bosser, avec vos semaines de 20 heures, vous bossez moins qu’un contrôleur, et dire que je paie pour mon gamin, il a redoublé son CE1”
Vite les bulletins à remplir, 2/3 Prozac, et 8 kirs,
Mais j’l’entends quand même dire d’en bas
“Et j’compte même pas la sécurité d’l’emploi”.

Les directives du ministère
Nous imposent d’faire des réunions plus régulières
On en fait même pour planifier les prochaines réunions
Ou pour décider de c’qu’on peut donner sans risques comme sanctions

Fini les notes, de temps en temps
Faut juste leur envoyer des sms d’encouragement
L’évaluation c’est pas toi qui la fais, eux y’t’disent si t’es cool.
J’préfère quand même qu’ils me donnent des notes plutôt que des coups de boule

Impossible de les faire redoubler
Les pauvres chéris faut surtout pas les perturber
Les programmes faut les simplifier y a trop d’leçons ça les assomme
Ils ont même proposé de donner le bac avec la prochaine Playstation

Et mon voisin, vous l’connaissez, me dira
“Bande de surpayés, vous foutez rien de la journée, vous devez pas être fatigués, avec vos s’maines de 20 heures, vous bossez bien moins qu’un chômeur, et pis pas d’chef et pas d’rend’ment, c’est pas pour c’que vous faites vraiment”
Les parents à rencontrer, 2/3 Prozac, 8 Grand Marnier

Et vu leur investissement, l’année prochaine ira pas en s’arrangeant
Faudra p’t’être songer à les adopter
Venir les lever le matin, le soir les coucher
Et p’t’être dormir à leur place pour qu’ils restent éveillés en classe

La prof de gym n’est pas venue, s’est faite agresser dans la rue, mais bon ils l’avaient avertie, ils veulent pas d’sport avant midi, ils peuvent d’jà pas fumer en classe, et ça déjà c’est dégueulasse,
Entre chaque cours une bière et un joint, c’est quand même pas de gros besoins…

Cette fois-ci c’est décidé, mes gosses iront dans le privé, j’ai beau r’garder à deux fois, j’la vois pas tant qu’ça, la sécurité d’l’emploi.

Au bout du compte…

Notre première année professionnelle se termine (dans deux mois quand même…) et vient l’heure des premiers bilans.

Est ce que le jeu en valait la chandelle ?

Souvent mes amis me disent lorsque je leur décrit mes péripéties d’enseignant : “tu es sûr que tu aimes ce que tu fais ???“.

A chaque fois je me dis que je dois renvoyer une image bien amère de mon métier. On a malheureusement tendance à toujours voir le négatif. Et il y en a beaucoup pour un prof.

Pourtant je suis dans un endroit tranquille. Mais souvent je voudrais juste “enseigner” et pas faire de l’éducation. Je transmets un savoir je ne suis pas là pour élever les gosses des autres, j’ai déjà les miens merci. Pourtant je l’ai voulu ce concours. Trois tentatives. Des centaines de kilomètres à travers la France, des nuits d’hôtel à réviser pour un oral. La déception par deux fois de voir le travail de toute une année s’évanouir à cause d’un jury mal embouché. Puis il a fallu subir l’IUFM et son cortège d’heures perdues (qui ne se rattrapent pas…) et le stress d’être stagiaire. So, was it all worth it ?

Aujourd’hui je suis incapable de donner une réponse. Suis-je seulement attiré par une stabilité matérielle (le sourire de soulagement de mon banquier quand je lui indique ma profession… ^_^). Non bien sûr – j’ai beaucoup de plaisir à enseigner. Tout d’abord parce que j’ai une passion pour la langue Anglaise. Et puis j’aime bien les jeunes. Cette première année m’a amené quelques bonnes surprises et petits bonheurs. Mais pour combien de temps ? Quand je vois certains collègues qui sont là depuis 30 ans … Je suis perplexe sur mes capacités… Enfin comme disait l’autre :

“Jusqu’ici tout va bien….jusqu’ici tout va bien…”

Rendez vous dans 10 ans ?

Réunion parents-profs : enfin des parents !

Hier soir, réunion parent-prof. Enfin, je dis soir mais je devrais plutôt dire après-midi : la réunion commence à 14h30 et se termine à 19h30.

Oui, vous avez bien lu, cela fait 5h de réunion… mais vous voyez tous les niveaux la même journée.

Au premier trimestre, j’avais reçu un seul et unique parent en 4 heures de présence. Aujourd’hui, second trimestre, j’ai dépassé la vingtaine.

Mon arme secrète : la mention sur le carnet de liaison que je voulais voir tous les parents. Très efficace, je le recommande. Evidemment on ne voit jamais les marioles ni les cas désespérés mais plutôt ceux qui font partie de la constante macabre.

Finalement, c’est en voyant les parents qu’on comprend mieux nos élèves. Une fois qu’on apprécie les difficultés que traînent les parents, on voit tout de suite pourquoi nos élèves rament : ils ne font que reproduire le schéma social parental en l’adaptant à leur propre génération.

Du coup on les regarde d’un autre oeil et on regrette de ne pas les avoir vu plus tôt dans l’année, on aurait sûrement adopté une autre stratégie.

Cinq heures de présence et quatre bonnes heures à expliquer aux parents qu’il faut qu’ils surveillent leurs gosses, leur apprendre la méthodologie pour faire leurs devoirs, les conseiller sur la section européenne… J’aime bien recevoir les parents.