Barman au “Rocher” : fin d’un mythe

Et bien voilà : aujourd’hui marque la fin de mon boulot comme barman au Rocher. Vraiment dommage car c’est un travail qui m’a vraiment plu et qui m’a fait connaître pas mal de gens du coin.

J’ai appris à servir correctement – “pas comme à la maison” comme dirait Marc, mon patron ;-) -, à composer des cocktails maisons comme le schmilblick, à me servir d’une caisse enregistreuse et d’un lecteur de carte bancaire, à vider les dernières personnes qui s’accrochent au comptoir au moment de la fermeture, à préparer les verres de mes clients réguliers dès qu’ils franchissent le pas de la porte pour que le verre soit devant eux lorsqu’ils atteignent le comptoir… Bref, j’ai adoré être barman.

En plus les filles m’ont fait les yeux doux tous les jours pendant mon service, ce qui est bien agréable – flatteur même :-). Marc, mon boss, est sûrement l’un des meilleurs patrons que j’aurais jamais : humour, jeux de mots, présence d’esprit et à la fois un côté bûcheur qui force l’admiration et c’est peu dire : Marc ne fait qu’un repas par jour – le petit déj’ – et ne mange véritablement que le dimanche ! Pour faire le quart de ce qu’il fait tous les jours, j’aurais besoin de manger toutes les deux heures au minimum. Sérieusement.

J’ajoute donc une autre casquette à mon petit palmarès : après avoir été coupeur aux vendanges, j’aurais été barman – boulot beaucoup plus speed mais tellement plus enrichissant. Non seulement il y a dialogue avec les clients mais je me suis trouvé quelques copains que j’aurai plaisir à retrouver au bar lorsque j’irai en Bretagne le week-end : Guigui, Cyrill, Fanch et tous les autres. Le seul élément qui changera, ce sera ma place : au lieu d’être derrière le comptoir, je serai devant ;o)

Finalement mes vacances d’été ne se sont pas passées comme prévu : quasiment pas de plage, pas de planche à voile du tout… mais par contre un bon petit boulot qui m’a permis de rencontrer du monde et même de faire quelques expériences enrichissantes, voire plus.

Départ de la Marraine, arrivée du Parrain

Le Parrain Et voilà, après l’anniversaire de ma grand-mère, c’est au tour de ma marraine de quitter la Bretagne pour Arras et mon parrain d’arriver de Béthune – un joli petit chassé-croisé familial en somme, goupillé avec amour. Finalement les trois quarts du mois d’août sont consacrés à la famille.

Mais l’évènement du jour reste l’arrivée de mon Parrain : il fait partie de ces gens qu’on ne peut qu’aimer dès les premières minutes et il a le chic pour vous faire passer du bon temps avec son côté à la fois bourru et amical et ses répliques assassines, toujours dans le ton. Des gens comme ça, on n’en rencontre qu’une poignée dans sa vie alors quand on les a sous la main, il faut savoir en profiter ^_^

Et un plus, c’est un fin amateur de bières – ce qui veut dire qu’il va falloir que j’assure lorsque je tirerai sa mousse au bistrot ce soir. Et oui, il va sans dire qu’il ne va pas se gêner pour venir me chaperonner au Rocher… j’envisage cette soirée avec envie mais aussi avec un brin d’appréhension – va-t-il me faire virer d’un seul coup d’un seul !? Ce serait bien lui ça, heureusement que j’ai prévenu Marc, mon patron. ;-)

Top-models britanniques au Rocher !

La journée d’aujourd’hui a commencé par la mise à jour de WordPress version 1.5.2, sans aucun accroc – comme à l’accoutumée.

Cela m’a poussé à regarder le petit calendrier de la page d’accueil et de constater que je n’ai pas respecté mon rythme de production… et pour cause : d’abord le bar, qui me prend la partie de la nuit que je consacre habituellement au site, à mes scripts etc.

Ensuite, une visite de taille : ma grand-mère et ma marraine ont débarqué à la maison pour deux semaines et il faut les occuper un petit peu.

Du coup, ma présence sur le Net se fait un peu moins visible. J’ai même calculé le nombre de Mo que je peux télécharger tous les jours, histoire de ne pas exploser le quota Wanadoo de 5 Go en deux jours… dur dur de se restreindre lorsqu’on est habitué à l’illimité.

Allez, je m’étais promis de ne pas trop parler du bar mais vu que cela occupe une bonne partie de mes journées (grasse mat’ et sieste) et de mes nuits, il m’est assez difficile de faire impasse dessus.

J’ai eu la chance hier de pouvoir discuter avec les quelques Anglaises qui viennent depuis quelques jours : j’ai littéralement halluciné lorsque j’ai vu débarquer les 3 premières filles accompagnées de leurs amies – que des top-models ou peu s’en faut !

Et visiblement, je n’ai pas été le seul surpris : tout le comptoir s’est retourné sur leur passage et j’essuie depuis trois jours regards envieux et remarques salaces des habitués masculins du bar, sous prétexte que j’ai la tchatche facile en anglais et que j’ai tendance à servir les filles plus rapidement que les garçons. Possible ;-).

Bref, je les sers donc et entame un tour de salle, histoire de rapatrier quelques verres vers le comptoir.

Et là, voilà que je me trouve nez à nez avec deux mannequins qui insistent pour être prises en photo à mes côtés, genre coureur cycliste qui vient de gagner une étape du Tour de France.

Je me prête au jeu et voilà que je sens deux mains me caresser les fesses tandis que celle de droite me plante un baiser plantureux sur la joue.

Sûrement le clou de la saison au Rocher pour l’instant ^_^.

Une soirée réussie : les 25 ans de Morgane ;-)

Je me suis enfin trouvé dans une soirée réussie – aux antipodes des précédentes – pour l’occasion des 25 ans de Morgane hier soir.

Barnum et tentes plantées au fond du jardin, 20 litres de punch dans un tonneau, bière et vodka pomme étaient au programme.

Ayant eu la (mal)chance (?) de finir à 2h après mon service au bar, j’ai retrouvé Morgane et sa fine équipe, dont certains étaient déjà dans un état d’ébriété relativement avancé mais toujours dans la bonne humeur et le bon goût.

Bref, je ne me suis pas ennuyé une seule seconde, contrairement aux soirées habituelles dans lesquelles je me demande toujours ce que je fais là au bout de 20 minutes, et j’ai même réussi à garder mes yeux ouverts jusqu’à 5 heures du matin, score inégalé jusqu’à aujourd’hui. Il n’y a pas à dire, je progresse de jour en jour ;-)

Aujourd’hui, re-guitare à deux dans le jardin, entre deux bolées de cidre et un petit café : Led Zep, AC/DC, Neil Young et Megadeth au programme – la petite difficulté résidant à garder nos guitares correctement accordées plus de 10 minutes d’affilé, vu qu’il faisait bien chaud, ma cuisse droite porte d’ailleurs une petite séquelle rougeâtre après ces quelques heures de guitare/papotage/guitare.

Cette fille est vraiment cool.

guitare sur la plage

Guitare sur la plage

Ovation

Je suis allé jouer de la guitare sur la plage avec Morgane hier soir : on s’est un peu pelé les miches mais c’était vraiment groovy baby : il est rare d’être avec des gens qui sont en mesure de reconnaître ce que je joue, tout simplement parce qu’ils n’écoutent la même chose ou qu’ils ne l’ont tout simplement jamais entendu.

D’où l’importance d’avoir des parents qui vous éduquent les oreilles dès votre plus jeune âge. Ayant été nourri au Trust, Led Zeppelin ou encore Crosby, Still, Nash and Young (parmi tant d’autres), cela a été un véritable plaisir que de jouer avec Morgane – elle maîtrise le blues et peut jouer The Needle and The Damage Done par Neil Young comme personne ^_^

C’était donc une soirée impromptue bien agréable mais la prochaine fois, il faudra que je m’organise un peu mieux : j’ai d’ores et déjà planqué un pull de rechange dans mon coffre de voiture.

La prochaine soirée unplugged se fera chez moi dans le jardin, sous le palmier. Si vous passez dans le Finistère Sud et si vous vous rappelez la pochette du magnifique album Hotel California des Eagles, et bien n’hésitez pas à vous arrêter, il ne manquera plus que les margaritas pour continuer la soirée en beauté ;-)

Allez, voici un peu d’histoire sur The Needle and The Damage Done, qu’on sache un peu de quoi il retourne :

The Needle and The Damage Done concerne la consommation d’héroïne et ses effets à long terme. Young l’a écrite à propos de Danny Whitten, l’un des membres originaux de son groupe Crazy Horse.

En 1971, Young est parti en tournée et a engagé Crazy Horse et Nils Lofgren comme soutien. Lors des répétitions, Whitten était tellement sous l’effet de l’héroïne qu’il ne pouvait même pas tenir sa guitare.

Young l’a renvoyé, lui a donné 50 dollars pour une cure de désintoxication et un billet d’avion pour Los Angeles. À son arrivée à LA, Whitten a dépensé les 50 dollars en héroïne pure, ce qui l’a tué.

“Un schmilblick s’il vous plaît !”

Je crois que j’ai trouvé le cocktail qui m’embête le plus à préparer : le schmilblick.

Déjà, cela prend un temps fou à faire, rien à voir avec un demi avec un sirop, mais jugez plutôt :

  • un demi-doigt de gin
  • un demi-doigt de triple pêche
  • un demi-doigt de triple banane
  • un demi-doigt de triple pomme
  • un demi-doigt de liqueur de cerise
  • une demi-rondelle d’orange avec des glaçons
  • jus d’orange
  • léger coulis de sirop de fraise
  • une paille

Bref, le pur cocktail de diabétique – la couleur a l’air sympa mais le goût !

Ames sensibles s’abstenir… quand je pense que certains ne jurent que par cela.

Enfin, je commence à prendre le coup de main, un peu trop même vu que certains en redemandent !

Sinon je commence à prendre le pli : j’ai déjà les bonnes bouteilles en main lorsqu’arrivent les habitués donc c’est assez positif dans l’ensemble ;-)

Working boy : Matt the bartender, cocktail, Tom Cruise

Working boy : Matt the bartender

Qui l’eût cru ? Je viens de me trouver un job d’été pile à quelques kilomètres de là où j’habite en Bretagne : je suis barman la nuit dans le seul bar-tabac de Port Manech.

En relisant la phrase précédente, j’imagine que ceux qui me connaissent un peu doivent déjà se tordre de rire par terre : bah oui, la nuit c’est pas vraiment la période de la journée pendant laquelle je suis le plus vif et barman, rien ne m’avait prédestiné à cela.

Mais bon, je m’adapte, cela m’aidera à payer mon loyer de septembre :-)

Je reviens un instant sur comment j’ai obtenu le job. D’habitude, je passe mes vacances sur la plage, je fais du vélo, de la planche à voile, un petit coup de pêche sous-marine, petit barbecue en famille – bref, le stéréotype du touriste de base en grandes vacances.

Je tourne avec 3 t-shirts et un jean déchiré en deux mois et je mets un pull les 3 jours où il pleut (oui, j’ai le micro-climat pile au-dessus de ma maison en Bretagne ^_^). Vous l’aurez compris, j’aime bien ne pas faire grand-chose et me ressourcer lorsque je suis en vacances.

Et cette année, je ne sais pas ce qui m’a pris : je suis entré dans la bar du Rocher vers 15h un mercredi en demandant s’ils avaient besoin de quelqu’un pour tenir le bar. On me dit qu’ils ont déjà quelqu’un mais que je peux toujours écrire mon numéro de téléphone au cas où.

Pas de problème, je lâche mon numéro, sort du bar et part à la plage. Je reviens 3 heures plus tard : un message m’attendait sur le répondeur, me disant de rappeler le Rocher.

Ni une ni deux, je passe mon coup de fil à un futur ami et patron : paf, embauché de nuit pour 39-40 heures par semaine. Incroyable : pas de CV, pas de galères pour faire du porte à porte, pas d’entretien.

Bon évidemment, j’ai dû faire de gros efforts pour m’adapter : d’abord la clope, que je ne supporte pas et qui a empesté mes 3 t-shirts.

Ensuite, les noms des cocktails, tous plus farfelus les uns que les autres : je n’ai jamais, au grand jamais, vu autant de personnes mélanger des sirops à de la bière. Pour moi, Nordiste de souche, c’est une hérésie d’ajouter quoi que ce soit à de la bière alors lorsque mon premier client m’a demandé une bière avec du citror (ce qui, je l’ai appris plus tard, s’appelle un twist), je l’ai regardé avec de grands yeux ronds !

Cela fait maintenant une semaine que je fais cela et pour l’instant je tiens le coup donc je suis assez content. Par contre, le dos et les poumons morflent sérieusement.

Allez, plus que quelques semaines… hé, mais qu’est-ce que je raconte moi !? dans quelques semaines ce sera la rentrée ! ;’-(

Double champagne : PLP et CAPES !!!

Champagne !!!

Voilà, c’est aujourd’hui officiel : je suis l’un des heureux lauréats qui ont été admis à non pas un mais deux concours de l’Education Nationale, le CAPLP (Certificat d’Aptitude au Professorat de Lycée Professionnel) qui recrutait seulement 80 personnes cette année et le CAPES ( Certificat d’Aptitude de Professeur de l’Enseignement Secondaire) qui en recrutait 1020.

C’est vraiment un bonheur indicible que de voir son nom sur la liste des admis et assez bien classé en plus !

Mes amis les plus proches sont presque tous et toutes reçus même si je déplore l’absence de Clémence sur la liste des admis – c’est vraiment dommage, on aurait pu avoir une dream team en septembre.

Concrètement, au delà du concours, cela signifie également de petits changements : finie la vie d’étudiant insouciant, bienvenue dans le monde du travail et des responsabilités !

Lire la suite

J’aime jouer ‘live’ en Bretagne

Arrivée en Bretagne sans encombres, malgré la chaleur étouffante dans la voiture : à quand la climatisation de série dans toutes les voitures ?

Comme d’habitude, j’ai dû organiser un véritable déménagement : guitares, ampli, câbles et pédales d’effets, ordinateur, écran… bref, une voiture remplie pour deux mois d’utilisation intensive.

Je me suis offert avant de partir une table de mixage (Behringer UB1204FX-Pro), histoire de pouvoir enregistrer quelques chansons pendant l’été.

Cela fait trop longtemps que j’ai beaucoup d’idées et de matière à création non exploitée alors maintenant que j’ai un peu de temps devant moi, autant en profiter de manière constructive.

Sitôt arrivé, sitôt réquisitionné : ma voisine possède une LiveBox et ne peux accèder à Internet. Mon côté serviable a encore frappé : je lui dis que je passerai y jeter un coup d’oeil dans la soirée.

Funeste erreur qui m’a acculté une bonne partie de la nuit… J’allume son PC, vérifie que sa LiveBox est correctement branchée : connexion impeccable au site de Wanadoo.

Clic de la LiveBox : plus rien. 1er plantage du micro. Conflit entre Avast et Securitoo (solution antivirus & firewall payante de Wanadoo).

Désinstallation d’Avast, de l’hyperthreading, d’un spyware. Plantages à répétition. Un disque dur présent mais 5 disques fantômes détectés par XP. Graveur de DVD non reconnu et ports USB qui ne fonctionnent pas. Merci la Camif !

Bref, une bonne soirée de perdue, cela faisait longtemps – presque un an jour pour jour en fait, date à laquelle la même voisine avait acheté son premier PC à crédit (les fameux NetUp).

Elle m’a donné rendez-vous demain car elle veut que je contacte la hotline Camif. Je sens un bon délire en perspective – faut que je pense à enregistrer la conversation.

Vu l’ampleur du cas, je penche pour une solution un peu plus radicale : le formatage pur et simple – retour à la case départ. Un peu expéditif, certes mais je n’avais pas vu un tel brin depuis Windows ME, c’est pour dire !

Epreuve de didactique et adieux douloureux

Samedi 2 juillet – 7h. Douche rapide. Habits casual : je déjeûne avec Betty et Noémie à 8h30 à l’hôtel donc pas question de tâcher nos vêtements avant la dernière épreuve.

Cela me laisse un peu de temps pour relire les Instructions Officielles de 3ème, histoire de boucler la boucle. Petit déj’ décontracté : bonnes blaques, ambiance détendue, sourires complices :-)

9h45 : tous dans le hall. Caroline me demande si elle peut laisser ses valises dans ma chambre, vu qu’elle part vers 22h et qu’elle doit libérer sa chambre. Pas de problèmes tchote, je lui file même le digicode au cas où.

Betty et Noémie décident quant à elles de prendre leur (lourdes mais lourdes !) valises avec elle pour les déposer à la consigne SNCF. 5 paires de chaussures pour 3 jours dans le sac de Noémie, cela me fait sourire :-).

On saute dans le métro, quelque peu retardés par Caroline qui n’a pas acheté ses billets en avance. Pas bien ! Coup de bol, le bus 64 arrive au moment où l’on sort. Impeccable, nous sommes dans les temps.

11h15 – 14h45 : épreuve de didactique. Sujet épais 11 pages qui rappelle furieusement celui de l’année dernière (12 pages) qui était dix fois trop long à lire pour pouvoir en rendre compte. J’ai par contre amélioré ma performance – enfin je pense.

J’ai utilisé l’heure qui m’était allouée dans les deux épreuves donc cela reste positif. Pas eu de mal non plus à trouver mes mots, il y a des jours où cela coule de source, naturellement.

En sortant de l’épreuve je vois Clémence, de la fac de Nantes, qui se précipite vers moi en courant. Elle arrive juste et attend sa réunion d’information. Elle a l’air en pleine forme et elle fait partie des rares personnes – avec son copain Arnaud – que j’aurais plaisir à revoir une fois que tout cela sera terminé. Je lui souhaite bon courage et tente de rattraper Betty et Noémie, qui se sont dirigées vers l’arrêt de bus.

Arrivé là, coup d’oeil circulaire : elles ne sont pas là. Je commençais à désespérer de les avoir perdues lorsque j’entends un éclat de rire cristallin. Je me retourne alors : elles sont là, assises sur le trottoir opposé, dans le seul coin d’ombre aux alentours. C’est là que je me suis aperçu que mon coeur battait plus vite.

15h30 – Quick. On mange ensemble sur le pouce, on récupère les valises à la consignes et l’on se dirige vers le quai 4. Vu le poids de la valise de Noémie, je lui offre de la lui porter – ce qu’elle finit par accepter.

Moins de 10 minutes pour composter son billet et sauter dans le train, Betty commence à flipper. Nous voici devant le train et personne ne sait quoi dire. C’est encore Noémie qui brise la glace, s’approchant pour me faire la bise. Puis Betty.

Je les regarde monter dans leur voiture. Betty est déjà hors de vue mais Noémie reste quelques instants devant moi, me sourit et me lance un petit geste de la main dont elle seule a le secret. Je crois que je n’ai jamais eu autant envie de prendre ce train. Son regard en disait long – trop presque. J’ai senti mon cœur se serrer et me suis détourné, empruntant les escaliers menant vers la sortie. J’ai rarement eu aussi mal au cœur dans une gare.

Après-midi. Retour à l’hôtel, changements de vêtements. Descente en ville pour aller au cinéma histoire de tuer le temps.

Je voulais voir Star Wars mais me suis finalement rabattu sur le seul film disponible à cette heure-là : L’amour aux trousses, film qui ne vaut pas tripettes mais qui a eu le mérite de me faire rigoler à plusieurs reprises dans un moment où j’en avais besoin.

Fin de soirée. Morose. C’est comme si je venais d’être plongé dans l’obscurité. Je suis allé au resto et j’ai enchaîné sur la soirée boxe sur Canal+, à laquelle je n’ai pris qu’une part très passive, mon esprit vagabondant parmi les souvenirs épars de ces deux derniers jours.

O rage ! Ô désespoir ! ô distance ennemie !
N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie?

Quand je pense que j’habitais à quelques dix kilomètres de chez elle et que 800 kilomètres nous séparent désormais… la vie est vraiment cruelle, isn’t it ? Je suis amoureux ^__^

Epreuve de synthèse et socialisation active

Vendredi 1er juillet – 4h 45.

Saleté de portable : l’heure n’étant pas à l’heure, il m’a réveillé 15 minutes trop tôt. J’en profite pour avaler mes deux chaussons aux pommes, sauter à pieds joints dans la douche, enfiler mon pantalon et ajuster ma jolie cravate bleue.

Un dernier coup d’oeil dans la glace avant de partir, un petit recoiffage de dernière minute et un regard complice dans le miroir. Je suis prêt. J’attrape mon sac et descends dans le hall de l’hôtel.

Apparemment je suis le premier. Les filles ne tardent pas à descendre et je fais alors la connaissance de Caroline, la parisienne. Echange courtois mais sans plus : c’est son premier Capes et elle est visiblement très tendue, contrairement à nous.

Dix minutes plus tard, le taxi arrive et me demande si nous sommes bien la chambre 710. Je réponds oui, interloqué que ce soit mon numéro de chambre qui ait été retenu. On s’entasse donc tous dans le taxi, discutant d’abord avec le chauffeur avant d’écouter Noémie pipeletter (dérivé du nom pipelette) durant tout le trajet.

Je crois que je n’ai jamais été aussi détendu avant un concours. Elle aura vraiment réussi à mettre tout le monde à l’aise, à l’exception peut-être de Caroline qui est restée silencieuse durant tout le trajet… J’ai eu l’impression de sourire intérieurement, quelque chose qui ne m’était pas arrivé depuis longtemps.

6h15. Appel. Correction de mon nom qui n’a pas encore été prononcé correctement, ce qui fait rire tout le monde à chaque fois. Je crois que c’est pour cela que les gens se souviennent de moi ^_^.

On nous amène en loge (salle de préparation) : 3 heures pour préparer une dissertation de 20-25 minutes et 3 faits de langue (5-10 minutes). J’ai trouvé ces derniers très longs, rien à voir avec ceux que l’on a l’habitude de fréquenter.

9h45. Passage dans une des chambres de l’internat : faits de langue, synthèse, entretien, restitution orale.

10h46. Sortie. Retrouvailles avec Betty et Noémie. Echanges d’impressions. Caroline sort en dernier, vient vers nous puis nous abandonne. On rentre donc à trois, délirant sur des sujets aussi divers et variés que possible, poussant les trips à l’extrême : Noémie et moi nous lançant dans une sorte de jeu où chacun entraînait la blague de l’autre et la développait dans un effet boule de neige

Comme il n’y a que 3 bus par heure, nous avons eu le temps de nous amuser puis d’aller grignoter chez Quick à la gare Matabiau où j’en ai appris beaucoup sur mes deux nouvelles copines : où elles vivaient, ce qu’elles faisaient, leurs parcours scolaires… bref, enfin une véritable conversation partagée par des gens qui ont les mêmes valeurs de référence. Et cela fait du bien.

13h – 15h. Sieste. Se lever à 5h du matin laisse des séquelles.

15h – 19h. Révisions de didactique : relecture de tous les cours de l’année.

19h – 20h30. Resto avec Betty, Noémie et Caroline qui a finalement décidé de nous rejoindre. Cela a encore été animé grâce à la présence de Noémie et de Betty. Il n’y a pas à dire : on a vraiment formé une belle équipe.

Dommage que Caroline soit restée en retrait et n’ait pas plus participé aux échanges. On a appris d’elle qu’elle faisait un DEA, qu’elle partait comme assistante en Californie – rien que ça ! – et qu’elle avait 28 ans – quelques années de plus que nous donc. Je n’ai pas résisté à raconter ma fameuse aventure de cascadeur…

Lors de mon assistanat en Angleterre, le collège est resté ouvert une journée pendant les vacances de Pâques et comme je m’entraînais au tennis ce jour-là, j’en ai profité pour allez voir mes mails dans la bibliothèque. Un prof est passé et m’a dit que le collège fermait 20 minutes plus tard. Aucun problème, cela me laisse largement le temps.

15 minutes plus tard, j’empoigne mon sac, pousse la porte et… déclenche l’alarme. Cela me fait sourire jusqu’à ce que je découvre que toutes les portes du collège sont fermées et que je ne peux donc pas sortir. Enfer et damnation. J’étais en train d’évaluer mes chances de me sortir de ce pétrin lorsque l’alarme a progressivement augmenté en volume, interdisant toute réflexion.

Ce genre d’alarme a certainement été testée sur des rats : après 2 minutes, vous n’avez qu’une idée en tête – sortir et vite. Je remonte donc dans la bibliothèque et inspecte les fenêtres : d’un côté, 2 gros étages, de l’autre un étage à pic. Les fenêtres étaient des vasistas qui s’ouvraient de l’intérieur, impossible de voir où je m’apprêtais à sauter.

J’ai donc ouvert un vasistas, lancé mon sac en essayant d’évaluer le temps qu’il mettait à toucher le sol puis me suspendit à la fenêtre, les mains prenant appui sur la fine couche de métal séparant le verre de la vitre de mes mains. Une grande inspiration.

Boum. Réception sur les deux jambes fléchies, accompagnée d’une roulade arrière. Sac. Voiture. Honte. Silence. Autant dire que j’ai mis peu de monde au courant de cette mésaventure. L’alarme sonnait encore 45 minutes après mon saut…

J’ai eu du mal à finir mon histoire tellement Betty et Noémie étaient écroulées de rire : j’ai eu le droit à un fou rire non-stop pendant au moins 3 minutes avant d’être affublé de petits surnoms comme “le cascadeur”, “le roi de la roulade arrière” ou encore “l’agence tous risques” – ROFL. Quand je pense qu’on était là pour passer un concours national… ;o).

Vraiment une très bonne soirée. J’ai surpris quelques regards de Noémie qui m’ont agréablement plu.

21h – 23h : relecture des Instructions Officielles du collège. Couché 23h mais impossibilité de trouver le sommeil. Pourquoi ?