Une semaine à Rome : visite de Pompéi

Aujourd’hui, nous avons pour projet de visiter Pompéi : nous nous levons donc à l’aube et partons à Termini pour tenter de trouver un train.

Comme nous n’avons pas préparé notre départ en avance, nous ne sommes pas certains de réussir à trouver un horaire qui nous convienne, et décidons donc de nous placer sous les auspices d’Hermès.

Train Rome – Pompéi

En arrivant à Termini, nous nous renseignons : pour visiter Pompéi, il faut aller jusqu’à Naples en train et prendre ensuite une sorte de RER qui nous dépose jusqu’au site antique.

A Rome, plusieurs compagnies ferroviaires sont en concurrence, et pour un même trajet, il y a plusieurs tarifs, pouvant varier du simple au triple. Le guichetier nous propose deux allers pour Naples, l’un à 11 euros par personne, et l’autre à 43 euros par personne. Notre choix est instantané !

Quant aux billets Naples-Pompéi, puisque la compagnie ferroviaire n’est pas la même, impossible de les acheter ou de connaitre les horaires à Rome, nous verrons bien sur place…

Juste le temps de prendre un café avant le départ, et nous partons pour deux heures trente de trajet jusqu’à Naples. Le voyage en train est très agréable. Nous voyageons en face d’un groupe de bonnes sœurs italiennes, qui passent leur temps à rire et à bavarder : leur bonne humeur est communicative !

Nous arrivons à la gare de Naples vers 10h45 et achetons nos billets pour Pompéi. Le guichetier napolitain nous réserve un accueil plutôt froid : pour deux billets aller-retour, il nous demande 10,80 euros. Cécile lui tend un billet de 10 euros et Matt une pièce d’1 euro.

Entre temps, Cécile retrouve 80 centimes dans son porte-monnaie, et tend l’appoint au guichetier. Celui-ci refuse alors bec et ongles de lui rendre la pièce d’un euro de Matt, arguant que ça n’est pas la sienne !

Mais qu’importe ! Nous prenons le train-RER qui nous dépose au pied des “scavi archeologici di pompei” et déjeunons sur le pouce avant de nous lancer dans la visite du site antique.

Les ruines de Pompéi

Nous pénétrons alors dans cette ville fantôme, dont le destin est enfoui sous les cendres le 24 août 79 après J.-C., suite à l’éruption soudaine du Vésuve.

Il est extrêmement émouvant de fouler les rues pavées à la suite de cette riche aristocratie romaine, et de se rendre compte que depuis une vingtaine de siècles, presque rien n’a changé…

Les jarres intégrées dans les comptoirs des magasins semblent encore contenir de l’huile, du vin ou des olives ; les meules du boulanger tirées par des ânes semblent encore en mouvement devant nous ; et on a l’impression que la matrone qui rentre de ses courses en traversant la rue sur les pierres zébrées vient tout juste de disparaitre à l’angle de la rue…

Jarres intégrées au comptoir du marchand
Jarres intégrées au comptoir du marchand

Nous déambulons dans ces ruines chargées d’histoire et de vie et retraçons le parcours quotidien d’un habitant de Pompéi: nous commençons notre itinéraire par le forum, lieu de la vie publique, orné de temples, d’autels et de statues.

Nous passons ensuite devant les thermes, les bains publics de l’époque.

Un sacré camelot!
Un sacré camelot!

L’odéon (petit théâtre) et le théâtre sont les étapes suivantes de notre visite. Nous commençons par l’odéon: son état de conservation est exceptionnel et on parvient très bien à s’imaginer les spectacles de mimes comiques et les représentations de tragédies, tels qu’ils pouvaient avoir lieu au premier siècle.

Nous voyons encore très bien la cavea, (les gradins) qui s’élève majestueusement au-dessus de la scène; on aperçoit même en bas une inscription latine qui indique la place des hauts magistrats de la cité, ayant financé la construction du théâtre.

Théâtre de Pompéi
Théâtre de Pompéi
Théâtre, du bas.
Théâtre, du bas.
Théâtre, du haut
Théâtre, du haut

Notre visite se poursuit ensuite par le temple d’Isis qui nous montre à quel point les Romains étaient ouverts en matière de religion: ils ont intégré à leur culture un panthéon d’origines différentes comme la Grèce ou l’Egypte…

Puis, nous visitons plusieurs domus, qui arborent des fresques très bien conservées et dont les couleurs sont encore éclatantes. Les matériaux utilisés par les artistes de l’époque, composés à partir de matières végétales résistent de façon impressionnante à l’épreuve du temps.

Nous achevons ce parcours par la découverte de la villa des Mystères : elle est assez éloignée du centre de Pompéi, mais elle vaut la peine de marcher sous le soleil: si elle est impressionnante par ses proportions et témoigne de l’opulence de son propriétaire, la fresque principale qui orne la maison est véritablement époustouflante. Elle relate une scène d’initiation aux rites dionysiaques et en montre les différentes étapes.

Nous restons bouche bée devant la permanence des couleurs, devant la finesse des traits du peintre, et devant l’impression de vie que nous livrent ces corps, on les dirait presque en mouvement devant nos yeux.

Fresque de la Villa des Mystères (pan gauche)
Fresque de la Villa des Mystères (pan gauche)

Nous contemplons ces vestiges du passé si bien conservés durant un long moment. Cécile est particulièrement émue car c’est un monument qu’elle avait étudié longuement à l’université, mais qu’elle n’avait jamais pu voir de ses propres yeux. Ce moment est magique…

Fresque de la Villa des Mystères (pan droit)
Fresque de la Villa des Mystères (pan droit)

A la fin de notre visite, nous nous arrêtons  devant un entrepôt où sont stockées des centaines d’amphores d’époque retrouvées sous les décombres et exhumées lors des fouilles archéologiques.

Des corps sont aussi exposés, surpris par l’éruption soudaine du Vésuve: l’impression qu’ils laissent est saisissante car la position de leur corps suggère leur détresse face à un phénomène fatidique et une mort inéluctable.

Moulage d'un corps humain.
Moulage d’un corps humain.
Moulage d'un autre corps.
Moulage d’un autre corps.

On voit même un chien recroquevillé sur lui-même, saisi par les cendres. Lors des fouilles archéologiques, seule l’enveloppe de leur corps a été retrouvée: les archéologues de l’époque ont eu l’idée brillante de leur injecter du plâtre pour leur donner consistance et les conserver à tout jamais.

Moulage d'un chien
Moulage d’un chien

Notre visite s’achève, et nous reprenons le RER puis le train en sens inverse jusqu’à Rome.

Flûte-moi si tu peux…

Arrivés dans le centre-ville, nous n’avons qu’une seule envie: nous poser car nous avons marché des kilomètres sous un soleil de plomb et passé plus de 5 heures dans les transports-c’est une bonne journée de rando.

Nous trouvons un petit bar juste en face du Colisée illuminé, et commandons une pinte que nous vidons assez vite. Nous nous sentons bien dans ce bar gay romain, à l’ambiance détendue et branchée, et une pinte en appelle une autre.

Nous faisons le point de la journée et philosophons sur nos impressions et sur la longévité des édifices romains, comparée au caractère éphémère de nos constructions actuelles.

Nous nous inquiétons aussi de l’état de dégradation de Pompéi qui entraîne la fermeture de nombreuses domus du site. La plupart des murs, des fresques et des statues ne sont pas protégés, ni du vent, du soleil, de la pluie ni des mains des visiteurs.

Cela ne présage rien de bon pour la préservation du site dans les années à venir et il est hautement probable que les générations futures n’aient pas la chance d’admirer ces vestiges voués à une dégradation accélérée.

La faim nous tiraille (surtout Cécile). Nous nous dirigeons donc vers un petit bar à vins, à deux pas du bar où nous étions installés. Nous commençons par déguster une bruschetta en entrée, puis nous commandons une planche de charcuteries et de fromages italiens. Nous arrosons le tout d’une bouteille d’un petit “Araja” 2012 absolument divin.

La soirée s’écoule, nous apprécions beaucoup de discuter avec le gentil patron. Il nous offre même deux tournée d’un excellent limoncello.

Depuis le début de la semaine, les patrons des différents établissements que nous avons visités ont été nombreux à nous offrir un petit coup de limoncello. Or, ce soir, c’est bien la première fois que nous le dégustons sans faire la grimace. Le patron nous confie alors que l’on peut facilement trouver du limoncello à 1 euro le litre, mais que lui achète le sien 12 euros le litre! La différence est sans appel !

Nous sommes un peu grisés, et Cécile nonchalamment se tourne vers son voisin de comptoir, lui décoche un grand sourire et lui demande quel vin il boit. Il l’invite à goûter dans son verre.

Cécile liante, accepte volontiers et boit donc dans le verre de cet inconnu. Le patron, surpris, amusé, interrogateur, n’ayant jamais vu ça de sa vie, propose alors à Cécile un fond galopin. Cécile le trouve vraiment bon (mais le nom nous échappe).

Le patron nous en propose un verre, mais nous refusons : un verre de vin après du limoncello, on risque de pas être bien…

Nous rentrons en bus dans nos pénates, l’esprit léger.

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