L’économie mondialisée

I – Les caractéristiques du Commerce International

A – Une puissante vague de libéralisme

Depuis 1945, les entraves à la circulation de marchandises ont été réduites (GATT).

L’OMC a développé encore plus le multilatéralisme : ce vaste mouvement est dû à la Grande Bretagne et aux USA (déréglementations, privatisations).

Les stratégies de développement des pays reposent aujourd’hui sur l’insertion dans les marchés internationaux.

B – Importance des services

La part des marchandises baisse alors que la part des services est en augmentation (20% des échanges mondiaux). C’est l’un des phénomènes marquant de la mondialisation.

Lors de l’Uruguay Round, un accord sur le commerce des services a été signé : le GATS.

Des accords de libéralisation des services ont été conclus sous la pression des PI :

  • technologies de l’information (décembre 1996)
  • télécommunications (février 1997)
  • services financiers (décembre 1997)

Ces accords n’ont cependant pas été signés par tous les pays. Les pays essaient de regagner dans le domaine des services les parts de marché perdues dans le commerce international des marchandises au profit des NPI.

Les plus grands exportateurs de services sont les USA, la France, l’Italie et l’Allemagne.

C – La tripolarisation des échanges mondiaux

La tripolarisation des échanges mondiaux peut aussi s’appeler la triade : les USA, l’Europe et le Japon représentent 70% du commerce international et 2/3 des échanges commerciaux entre eux. Chacun d’eux polarise une zone d’influence privilégiée :

  • USA : Canada et Mexique
  • Japon :
    • 1ère génération de NPI avec les 4 dragons : Singapour, Corée du Sud, Hong Kong, Taïwan.
    • 2ème génération de NPI avec les bébés tigres : Thaïlande, Malaisie, Indonésie, Philippines.
    • Chine – Taïwan
  • Europe : candidats.

D – Les zones de libre-échange ou les accords commerciaux régionaux

Cette intégration est souvent officialisée par la création de zones de libre-échange. Une zone de libre-échange est un accord commercial régional. Elle prévoit un abaissement progressif des barrières douanières entre les membres mais chaque pays est libre d’appliquer les tarifs de son choix vis-à-vis des pays tiers.

L’union douanière est l’abaissement progressif des barrières douanières entre les membres mais avec un Tarif Extérieur Commun (TEC) vis-à-vis des pays tiers

Le marché commun est l’intégration complète (politique monétaire, fiscale…). C’est l’adoption de politiques communes.

II – La Décomposition Internationale des Processus Productifs (DIPP)

La Décomposition Internationale des Processus Productifs (DIPP) est la décomposition des différents stades de la fabrication d’un pays entre plusieurs pays afin d’en réduire le coût.

Le produit final sera recomposé lors de l’assemblage pour être vendu ensuite. Ce phénomène donne lieu à un commerce international de pièces détachées ou de produits semi-finis d’une part et à des réexportations d’autre part.

Le perfectionnement passif consiste à exporter de leurs pays d’origine les produits en pièces détachées, de les faire monter à l’étranger là où la main d’oeuvre est abondante et peu onéreuse et de les réimporter lorsqu’ils seront finis.

Le commerce intra-firmes sont les relations entre firmes comme une maison-mère et ses filiales. Le but est de réduire les coûts : produits de haute technologie, automobiles, électronique…

III – Les firmes multinationales (FMN)

A – Définition

Les firmes multinationales (FMN) sont des entreprises qui ont implanté des unités de production hors de leur territoire national.

Les firmes transnationales (FTN) sont des firmes dont le réseau ignore les frontières et traverse les nations. L’adjectif qualificatif “transnational” marque le caractère mondial de leur stratégie. Elles sont en mesure de planifier leur développement à l’échelle mondiale. Ce qualificatif explique mieux le mobilité du capital au niveau mondial.

Pour développer leur stratégie à l’échelle mondiale, les FMN réalisent des Investissements Directs à l’Etranger (IDE). Les IDE sont des engagements de capital effectués en vue d’acquérir un intérêt durable dans une entreprise exerçant ses activités à l’étranger. Un IDE peut servir à :

  • créer une entreprise par un investisseur étranger
  • acquérir au moins 10% du capital social d’une société étrangère déjà existante
  • réinvestir des bénéfices par la filiale
  • faire les opérations entre maison-mère et filiales (prêts, augmentation de capital…)

Une firme multinationale est différente d’une entreprise exportatrice.

B – Les conséquences de la multinationalisation

Conséquences positives

Remarque : les conséquences ne sont pas les mêmes selon que le pays soit indépendant ou en développement.

  • les firmes peuvent créer des emplois grâce à l’implantation et aux petites entreprises sous-traitantes
  • elles introduisent de nouvelles technologies
  • elle stimulent la concurrence et obligent les entreprises nationales à être plus dynamiques
  • elles se maintiennent à la pointe du progrès en matière de salaire, d’avantages sociaux, de formations…
  • il y a un plus grand choix pour le consommateur parce que la production est diversifiée

Limites

Le but poursuivi par une FMN est toujours dans la logique d’une politique de firme : le profit. Ce n’est jamais de résoudre les problèmes : ce qui est nécessaire aux pays n’est pas conciliable avec les intérêts des firmes.

  • elles suppriment les emplois du pays d’origine et créent le malheur des PME locales
  • elles abusent de leur pouvoir : instruments de l’impérialisme des PI
  • elles peuvent bousculer les politiques économiques du pays d’accueil car elles ont une double nature : nationale et internationale

Certaines firmes ont un CA supérieur au PIB du pays d’accueil. Les Etats ne maîtrisent plus ces firmes qui échappent à la législation en faisant des profits là où la fiscalité est la plus intéressante.

  • elles peuvent faire pression sur les gouvernements (subventions)
  • pour les emplois qualifiés, elles font appel à la main d’oeuvre du pays d’origine

Conclusion

On constate que l’activité croissante des firmes multinationales à l’étranger ainsi que la multiplication de ces implantations entraînent le développement des échanges intra-firmes.

IV – L’insertion des PED dans les échanges internationaux

A – Une double marginalisation

Marginalisation quantitative : la part des PED dans le commerce international reste faible par rapport aux PI. Mais, il existe des différences selon les PED : les NPI.

Marginalisation qualitative : les produits exportés par les PED sont des produits primaires à faible VA (produits dont la demande est faible et dont la valeur régresse) :

  • prix fixés par les PI
  • lois d’Engel

Mais les NPI exportent des produits à haute VA.

B – Le libre-échange favorise-t-il la croissance dans les PED ?

1 – Le libre-échange est favorable à certains PED et permet leur croissance et leur développement

C’est l’illustration de la théorie de Ricardo.

L’ouverture s’impose aujourd’hui parce que l’idéologie libérale domine : le monde est devenu un village planétaire.

L’insertion des PED dans les échanges internationaux résulte de stratégies de développement extraverti (recherche dans le reste du monde des débouchés nécessaires pour entamer la croissance et le développement).

La réussite de certains PED à s’intégrer dans le commerce international a fait du libre-échange une condition importante pour favoriser croissance et développement.

Les NPIA (Nouveaux Pays Industrialisés Asiatiques) ont montré les vertus de l’ouverture sur l’extérieur. La conquête des marchés extérieurs s’est montré efficace. Ils se sont imposés sur les marchés industriels et ont remis en cause la DIT traditionnelle.

Ces pays avaient un marché intérieur étroit (pas assez de consommateurs), une main d’oeuvre peu chère et disciplinée d’où l’avantage comparatif en matière de coûts salariaux. Ces pays ont exporté des biens manufacturés de plus en plus sophistiqués.

Ils ont d’abord exporté des produits à faible VA puis des produits à haute VA : stratégie de substitution d’exportation et stratégie d’extraversion avec remontée des filières (production de bien de consommation courante en aval et ensuite production de biens d’équipements en amont).

La remontée des filières n’a pu se faire qu’avec une main d’oeuvre de plus en plus qualifiée et le développement s’est fait sans endettement excessif.

  • les recettes d’exportations apportent des devises qui permettent le financement des importations.
  • commerce international = hausse du PIB/habitant = hausse du niveau de vie
  • beaucoup de PED adhèrent à l’OMC
  • zones de libre-échange (PED + PI ) entraînent le progrès technique
  • la participation au commerce international élargit la spécialisation des PED
  • certains PED se sont rapprochés des PI (niveau de vie, qualité de la main d’oeuvre, technologie, nature des produits exportés…). “L’ouverture d’un pays vers l’extérieur tire la croissance”.
  • la montée de certains PED remet en cause les avantages acquis par les anciens PI : les clients sont devenus des concurrents.
  • années 1970 : avec la NOEI, l’organisation future du monde revenait aux grands de ce monde (dialogues Nord/Sud : CNUCED). Aujourd’hui, le NOEI se constitue tout seul. La planète est-elle redistribuée ? Rien n’est prévisible.

2 – Les limites de l’insertion dans le commerce international

Les PED forment un groupe hétérogène : certains ont réussi mais l’échec de nombreux PED relativise les vertus de l’insertion dans le commerce international.

Certains sont restés prisonniers de la spécialisation primaire (les PMA par exemple) : avec leurs produits à faible VA ils sont les victimes de la détérioration des termes de l’échange, sans amélioration de leur niveau de vie.

Ces pays sont incapables de “percer” sur les marchés industriels et de modifier la nature de leurs exportations. Ils sont dépendants de l’extérieur pour les biens d’équipements et sont peu concurrentiels : leur commerce extérieur est structurellement déficitaire.

Importance de l’endettement : le FMI leur impose des Plans d’Ajustement Structurel (PAS).

Certains pays n’ont trouvé aucun avantage de leur insertion dans le commerce international, entraînant ainsi une aggravation de leur état de dépendance.

Leur mauvaise spécialisation explique en partie leur échec : par exemple le développement de l’agriculture d’exportation au lieu d’une agriculture vivrière aggrave les problèmes de pénuries.

Les succès des NPI sont lourdement payés parce que la croissance des NPI au départ s’est faite avec des salaires bas et des mauvaises conditions de travail.

La seconde génération de NPI recommence le même scénario. Le pays ne pouvait pas compter sur la demande interne au départ à cause des salaires faibles.

Le succès de ces pays est fragile à cause de l’arrivée de nouveaux concurrents qui remettent en cause les avantages acquis.

C’est aussi l’insertion dans le commerce international qui est à l’origine de la crise monétaire et financière.

L’ouverture internationale marque la domination de la périphérie par le centre (Samir Amin – François Perroux)

La domination est aussi culturelle : l’insertion économique est un facteur d’acculturation.

Conclusion

L’économie mondiale apparaît aujourd’hui plus que jamais hiérarchisée. Certains pays se sont parfaitement insérés dans les marchés mondiaux et ont pu bénéficier d’une croissance forte. D’autres pays, au contraire, payent leurs faiblesses car mal protégés de la concurrence (les PMA).

Les anciens PI vont-ils se laisser concurrencer par tous ces NPI ? Les campagnes pour les produits “éthiquement corrects” poussent les entreprises à respecter les règles d’un commerce équitable avec les PED (travail des enfants).

Le modèle de développement durable, l’éco-développement, est un développement qui tient compte de l’éco-système qui a pour objectif de préserver les ressources du milieu terrestre pour la génération suivante. Cette stratégie consiste à combiner économie, société et environnement et vise à :

  • satisfaire les besoins fondamentaux de l’homme
  • s’appuyer sur les forces propres des populations et leur permettre de réaliser leur propre projet
  • maintenir à long terme les grands équilibres écologiques

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Matt

Enseignant-chercheur passionné, Matt Biscay se spécialise dans la littérature et la civilisation anglo-américaine, ainsi que la didactique de l'anglais. Titulaire d'un diplôme de l'Université de Cambridge, il met son expertise au service des étudiants en LLCER anglais. Ses recherches et son enseignement visent à approfondir la compréhension des cultures anglophones et à développer des approches pédagogiques innovantes. Alliant rigueur académique et ouverture d'esprit, il s'efforce de transmettre non seulement des connaissances, mais aussi une passion pour l'exploration intellectuelle et culturelle du monde anglophone.

7 pensées sur “L’économie mondialisée”

  1. j’ai fait des heures de cours pour apprendre ça et je n’ai rien compris.
    et je lis cet article et paf! je comprend tout, oui bon, presque tout mais en tout cas l’essentiel est là.
    les articles me parlent vraiment.
    merci

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