Douze jours en Croatie : arrivée à Split photo 4

La Croatie : arrivée à Split

Un départ épique

Il est 3h30 du matin lorsque notre réveil sonne. L’œil hagard, nous partons à 4h15 avec notre voiture pour rejoindre l’aéroport. Arrivés sur le périphérique, nous nous rendons compte que le pont de Cheviré est fermé et que nous devons donc faire demi-tour pour prendre le périphérique dans l’autre sens.

Un coup de stress, mais tout va bien, nous avons encore du temps jusqu’à l’embarquement pour notre vol de 6 heures.

Matt a réservé quelques jours plus tôt une place de parking chez NGPark, que le GPS a bien du mal à trouver. Il est 5 heures 10, et nous errons en pleine campagne, sur un chemin gravillonné sans savoir où aller.

Le stress commence à monter car l’heure tourne. Nous appelons le parking qui nous indique la route. En quelques minutes, nous y sommes, garons notre voiture et embarquons dans la petite navette qui nous conduit à l’aéroport.

Il est 5h30 quand nous y arrivons. Nous passons les contrôles, mais surprise, un nouveau contrôle d’identité aux frontières nous attend et la file d’attente est démente.

À 5h50, une employée appelle les derniers retardataires et nous enjoint de doubler la queue pour embarquer. Nous arrivons à nos places dans l’avion et il décolle aussitôt.

Arrivée à Split

Deux heures plus tard, nous arrivons à Split. Il est 8h15 du matin et il fait 28 degrés. On retire des kunas (la monnaie croate) et on prend notre premier bus, direction Split.

En arrivant au port, nous sommes assoiffés et affamés car à 3h30, nous n’avions pas déjeuné. Nous nous enfilons un croissant et de l’eau et sommes prêts à démarrer la journée.

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Visite du théâtre d'Épidaure et du temple d'Asclépios photo 1

Visite du théâtre d’Épidaure et du sanctuaire d’Asclépios

Aujourd’hui, c’est notre dernier jour avant le grand départ. Nous projetons de l’occuper par la visite du site d’Épidaure, situé à environ 150 kilomètres d’Athènes. Un bus permet de rallier la capitale à Epidaure, en faisant un changement à Nauplie.

La veille, nous sommes couchés vers 3 heures du matin du fait de notre retour épique du Pirée et nous nous levons, un peu difficilement il faut l’avouer, à 8 heures, le temps de prendre un bus urbain qui nous mènera à l’une des deux gares routières d’Athènes.

Une fois arrivés, nous prenons nos billets de bus et demandons à la vendeuse où s’arrêter exactement et à quelle heure est le bus du retour. Elle est bien en peine de nous répondre: il faudra demander au chauffeur.

Lui-même ne sait pas trop, et nous conseille de demander à la gare routière de Nauplie, là où nous ferons un changement de bus pour nous rendre à Epidaure. Nous partons et profitons de ces quelques heures de route pour nous reposer.

Nous arrivons à Nauplie, très différente d’Athènes : la ville est très moderne, très européenne, nous avons l’impression de nous trouver dans une ville du sud de la France ou de l’Espagne. Nous demandons les horaires de bus retour à partir d’Épidaure à la dame de la gare routière qui nous donne un prospectus offrant les horaires.

Nous sommes rassurés car un bus part du site d’Épidaure dans quelques heures, ce sera le dernier de la journée : ce laps de temps nous permettra de mener notre visite à bien, tranquillement. Nous déjeunons dans un petit bouge en attendant notre prochain bus qui nous conduira sur le site.

Dès qu’il arrive, nous demandons au chauffeur si le bus retour part bien du site à l’heure indiquée sur le prospectus, ce qu’il nous confirme. Notre visite peut donc commencer sereinement.

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Une semaine en Sicile : la villa romaine du Casale à Piazza Armerina photo 6

Une semaine en Sicile : la villa romaine du Casale à Piazza Armerina

Voici la sixième journée de notre voyage en Sicile.

Aujourd’hui, nous devons partir d’Agrigente et prendre la direction du nord de la Sicile, pour remonter vers Palerme car notre vol de retour est dans deux jours.

Deux solutions s’offrent à nous : soit nous reprenons le chemin que nous avons déjà pris (retour via Mazara del Vallo), soit nous passons par le centre de la Sicile (via Enna).

C’est la seconde solution que nous choisissons, d’autant que nous avons repéré sur la carte une étape intéressante : les vestiges d’une villa romaine découverte il y a peu, mais déjà réputée pour ses mosaïques.

La villa romaine du Casale

La villa romaine du Casale est une villa située près de la ville de Piazza Armerina, au sud de la Sicile, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Sa construction a débuté à la fin du IIIème siècle. Elle compte une trentaine de pièces décorées de mosaïques. Elle fut occupée jusqu’en 1160 lorsqu’elle fut ravagée par un incendie et disparut sous un glissement de terrain. C’est ce qui a permis de la retrouver quasi intacte quelques siècles plus tard.

Le site fut découvert en 1812 mais il fallut attendre 1929 pour débuter les fouilles et mettre au jour la première mosaïque (Travaux d’Hercule). La fin des restaurations date de 1954.

La villa fut longtemps attribuée à Maximien Herculeus, associé de Dioclétien dans la Tétrarchie. Il est aujourd’hui admis que son commanditaire devait être un riche romain dont le nom reste inconnu.

On reconnaît l’aisance financière du propriétaire de la villa aux mosaïques qui ornent les sols : les services d’un artiste étaient très onéreux dans l’Antiquité. De plus, il s’était même fait construire des thermes privés. Ils constituent la première étape de notre visite.

Les thermes étaient alimentés en eau par un aqueduc et constitués de salles différentes : un frigidarium, qui, comme son nom l’indique, contenait de l’eau froide. Son plan est circulaire et il est orné d’une mosaïque représentant une scène marine. Une autre salle appelée tepidarium contenait un bain dont l’eau était tiède.

Deux salles étaient réservées aux bains chauds: c’est le système très élaboré de l’hypocauste qui permettait de chauffer l’eau. Il est encore visible aujourd’hui, et reconnaissable aux petits monticules de briquettes, permettant de faire circuler la chaleur de façon uniforme sous la cuve contenant l’eau du bain.

Les thermes de ce riche romain étaient aussi constitués d’une salle de repos. La mosaïque qui l’orne indique la fonction de cette salle : sur le sol, est en effet représenté un strigile. Il s’agit d’un outil que les romains utilisaient avec de l’huile de façon à ôter les peaux mortes et se gommer le corps. C’est en quelque sorte l’ancêtre de nos gels douche exfoliants.

Nous entrons ensuite dans la villa. Puisque les mosaïques ornent les sols, ont été aménagées des coursives placées en hauteur qui définissent un parcours pour les visiteurs. L’ensemble, recouvert d’un toit, permet de surplomber les oeuvres d’art sans les abîmer et protège en plus du soleil.

3 500 m² de mosaïques s’étendent devant nous au fil du parcours. Elles sont toutes superbement bien conservées et sont absolument saisissantes par la vivacité de leurs couleurs. Il est difficile de croire qu’elles ont été créées dix-sept siècles plus tôt !

La technique des artistes nous impressionne: les personnages qui défilent devant nous sont tous très expressifs par leurs gestes ainsi que leurs regards et ils semblent de fait investis d’un souffle de vie.

Nous apprécions particulièrement les scènes de la vie quotidienne telles que les jeunes filles en bikini. Elles sont toutes légèrement vêtues et sont engagées dans diverses représentations sportives : disques, haltères, balles et course.

Rien ou presque ne diffère de notre époque, au point qu’on se croirait un instant sur une plage d’aujourd’hui…

Une semaine en Sicile : la villa romaine du Casale à Piazza Armerina photo

Les scènes de chasse sont aussi passionnantes et nous sommes sidérés par l’exactitude de la représentation des animaux. Des centaines d’espèces différentes sont mises en scènes, et chacune très fidèlement.

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Une semaine en Sicile : Agrigente et la Vallée des Temples photo 2

Une semaine en Sicile : Eraclea Minoa, Agrigente et la Vallée des Temples

Voici le cinquième jour de notre voyage en Sicile.

Après une nuit paisible, nous sommes d’abord réveillés par le chant du coq puis par le raffut des autres locataires qui claquent la porte qui mène vers la salle du petit déjeuner. Au moins, on se lève tôt !

Le petit déj’ est tout simplement royal : toasts, croissants, jus de fruits, un vrai café avec du liquide dedans, des fruits… Cécile est ravie, tout est frais et cela va nous caler pour bien démarrer la journée.

Nous quittons Sélinonte et reprenons la voiture pour rejoindre Agrigente. En théorie, cela prend deux heures mais sur les routes siciliennes, tout est plus long.

Les limitations de vitesse ne sont pas toujours indiquées et il existe toujours deux limitations différentes, selon que l’on possède une grosse cylindrée ou une petite voiturette. Pas facile de s’y retrouver.

Les ruines d’Eraclea Minoa

Sur la route, nous nous arrêtons à mi-chemin pour admirer les ruines d’Eraclea Minoa. Il s’agit d’une ancienne colonie de la cité de Sélinonte, qui périt tragiquement au premier siècle avant Jésus-Christ du fait d’un glissement de terrain. On voit encore la cavea de l’amphithéâtre, situé en haut d’une crête qui donne une vue plongeante sur la mer.

L’édifice est bien conservé, mais malheureusement recouvert d’un hideux toit de plastique blanc, qui ôte sa poésie à une oeuvre millénaire. En contrebas, apparaissent aussi les vestiges des habitations romaines dont on voit encore les fondations.

Il pleut à verse et nous nous réfugions dans le petit musée archéologique qui contient plusieurs vitrines exposant les objets retrouvés sur le site : pièces de monnaies, statuettes et moulages de phallus. Nous revenons à la voiture en courant, nous abritant en vain sous nos doudounes.

Nous poursuivons notre route et décidons d’aller voir la plage et passons donc par la ville d’Eraclea Minoa : lorsque nous la rejoignons, nous sommes saucés. Il pleut tellement que les égouts débordent et les rues sont totalement inondées.

Nous prenons la rue qui descend vers la mer et l’eau de pluie arrive sur la plage avant nous. La plupart des maisons sont fermées et sont très certainement des résidences secondaires.

On se sèche comme on peut dans la voiture et reprenons le chemin d’Agrigente. Nous arrivons côté port et commençons l’ascension de la ville avec la voiture. Agrigente est encaissée sur le flanc d’une colline et le centre de la ville se trouve dans les hauteurs. On monte donc en lacet, comme en montagne et les rues sont très étroites.

Nous essayons de monter le plus haut possible pour garer notre véhicule et éviter d’avoir à faire l’essentiel du chemin qui mène au centre historique à pieds. Les virages en épingle sont impressionnants et nous nous accrochons vigoureusement au siège.

Nous nous garons dans le parking face à l’hôtel de ville et flânons en quête d’un restaurant pour nous sustenter. Nous suivons les conseils du Routard et allons manger dans un petit restaurant bondé de touristes (Routard oblige). Nous choisissons tous deux un plat de pâtes en papillotes, assez bon.

Agrigente et la Vallée des Temples

L’essentiel à voir à Agrigente est la Vallée des Temples. Il s’agit d’un site classé au patrimoine mondial de l’Unesco et composé de plusieurs temples qui s’alignent sur une crête qui offre ses flancs au soleil.

Mais aujourd’hui, la météo est incertaine : on ne sait pas vraiment s’il va pleuvoir ou non et on se demande s’il ne vaut pas mieux reporter notre visite de la vallée des temples au lendemain. Matt donne l’impulsion : on y va!

Pour nous y rendre, nous reprenons notre véhicule et redescendons la montagne en sens inverse ! Pour nous consoler de cette descente à pic vertigineuse, dès la sortie de la ville, on aperçoit les temples en contrebas.

Pour se garer, trois parkings payants sont proposés. Nous les passons un à un mais près du n°3, nous dégottons un parking gratuit, proche d’un restaurant. Comme il est fermé, nous ne risquons pas de gêner la clientèle et profitons de cette opportunité.

Nous marchons un peu sur une route aménagée pour les piétons et bordée d’amandiers en fleurs, et pénétrons dans le site.

Une semaine en Sicile : Agrigente et la Vallée des Temples photo 7

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Sélinonte photo 2

Une semaine en Sicile : Mazara del Vallo et Sélinonte

Quatrième jour de notre voyage en Sicile.

Ce matin, au moment où j’ouvre les yeux, la place de Matt dans le lit est encore chaude, mais vide. Matt est déjà lavé et dans la cuisine, en grande conversation en italien avec notre hôtesse Antonella. Résultat indéniable, il a fait de fulgurants progrès en italien au cours de ce voyage, et on comprend bien pourquoi !

Nous quittons Trapani et les adieux avec Antonella sont déchirants. Elle escalade même à la fenêtre de notre chambre avant de partir pour nous embrasser (Matt, surtout!). Nous garderons un excellent souvenir de notre visite de la ville.

Il fait beau, et nous prenons la route pour Mazara del Vallo qui se situe à environ trois heures de route. Le trajet se déroule sereinement, sur des petites routes de campagne.

Nous n’avons pas de carte vraiment très précise, mais trouvons notre chemin sans difficulté, sauf lorsque deux panneaux opposés indiquent la même direction. Nous prenons l’une des deux routes et arrivons finalement à bon port!

Nous décidons de déjeuner dans la ville avant de la visiter. Lectrice assidue du Routard, je nous dégote une adresse très réputée de la ville, avec un excellent rapport qualité-prix.

Nous nous garons dans une petite rue, et optons pour faire le reste du chemin à pieds. Un moment d’absence et nous nous retrouvons à longer la voie de chemin de fer pendant un certain temps, sans croiser l’ombre d’un restaurant, ni même d’une âme qui vive d’ailleurs.

Matt commence à s’impatienter (il a faim !) et moi, hésitante, je commence à comprendre qu’il faudrait faire demi-tour. Nous nous exécutons et 20 bonnes minutes plus tard, nous arrivons quasiment exsangues au restaurant.

Au moment de la commande, le chef qui vient lui-même nous présenter sa carte à bien du mal à comprendre la fraîcheur de l’atmosphère. Un bon verre de vin plus tard et une excellente pasta avalée, nous reprenons des couleurs et de la chaleur.

La ville de Mazara del Vallo se révèle être un dédale de rue, témoin de l’influence des nombreuses cultures qui ont marqué l’histoire de la ville. Nous croisons de très belles et très nombreuses églises et lorsque nous nous engageons dans les ruelles, on se croirait dans la médina. C’est très bien fleuri et le soleil éclatant révèle la blancheur des murs.

Notre programme de la journée est chargé et nous reprenons ensuite la route pour nous rendre sur le site antique de Sélinonte.

Le site antique de Sélinonte

Il est difficile de décrire ce que je ressens à ce moment précis. Sélinonte évoque en moi les cours suivis à l’Université de Lettres Classiques de Nantes et autant dire que j’attendais cette visite avec beaucoup d’excitation et d’impatience.

La visite se révèle bien au-delà de ce que j’avais imaginé.

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Cécile, heureuse qui comme Ulysse a fait un beau voyage…

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Une semaine en Sicile : la cité antique de Ségeste et la ville médiévale d'Erice photo 1

Une semaine en Sicile : la cité antique de Ségeste et la ville médiévale d’Erice

Deuxième jour de notre voyage en Sicile.

Notre nuit fut agitée car la circulation est dense à toute heure de la nuit et les murs et fenêtres de notre chambre mal isolés !

Nous prenons un petit déjeuner délicieux. Si le café est ristretto, les croissants frais et encore chauds sont absolument divins.

De plus, le choix de gâteaux, de fruits et de biscuits offerts par notre hôte est impressionnant et nous met l’eau à la bouche. Et, cerise sur le gâteau, tout est à volonté !

Nous reprenons notre route. Notre première escale est l’ancienne cité de Ségeste. Cécile est ravie à l’idée de visiter cette cité millénaire. Nous sortons de l’autoroute et bifurquons sur une petite route de campagne un peu chaotique.

La cité antique de Ségeste

Les paysages sont magnifiques, car les champs et les collines qui s’étendent à l’horizon forment un patchwork de couleurs lin et lavande.

Une semaine en Sicile : la cité antique de Ségeste et la ville médiévale d'Erice photo

Nous nous garons puis empruntons un petit chemin qui serpente entre les genêts en fleurs jusqu’à un temple grec, qui date du Vème siècle avant J.-C.

Si vous faites partie de l’Éducation Nationale ou si vous êtes étudiant ou scolaire, vous pouvez obtenir l’entrée à moitié prix, comme dans la plupart des sites en Sicile.

Ce jour-là, le théâtre situé à 2 km du temple est fermé pour restauration. Le temple est situé sur une crête qui domine une vallée verdoyante, clairsemée par les fleurs printanières. La vue est absolument splendide.

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La torture et la persécution des Chrétiens dans la Rome Antique

“Je crois que la torture est très efficace et qu’il faut s’en servir” déclare Auguste, premier empereur de Rome

Mode d’emploi : construisez un taureau de bronze grandeur nature, allumez un feu en dessous, et enfin, jetez dans le creux de son ventre la personne dont vous souhaitez obtenir un aveu. Et hop, simple et efficace !

Tel est le fonctionnement du “taureau de Phalaris”, ingénieusement inventé dans l’Antiquité.

Le taureau de Phalaris, Pierre Woeiriot, XVIè s.
Le taureau de Phalaris, Pierre Woeiriot, XVIè s.
La torture et la persécution des Chrétiens dans la Rome Antique
La torture et la persécution des Chrétiens dans la Rome Antique

Si le sujet vous intéresse, ou tout simplement, si vous avez un moment devant vous en métro, en voiture, ou ailleurs, vous serez surpris par cette émission sur la torture dans l’Antiquité. Elle est captivante, bien construite et explique de manière pertinente les modalités et utilisations de la torture dans le passé…

“Un sujet dépassé !” pourriez-vous rétorquer. Si seulement ! Le sujet est brillant de modernité et, dans un contexte où Amnesty International vient de montrer que la torture est aujourd’hui encore en plein essor, voici une émission qui a de quoi faire se dresser nos cheveux sur nos têtes…

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Qui veut enterrer les langues mortes ?, latin, grec, Périclès

Qui veut enterrer les langues mortes ?

Ki veu antéré lé langue morthes ?

« Je ne suis pas très optimiste, ni pour mes chères langues anciennes, ni pour la française d’ailleurs, ni pour les humanités en général et, pis, guère plus pour l’avenir de notre civilisation. S’il n’y a pas un sursaut, nous allons vers une catastrophe et nous entrons dans une ère de barbarie. Il y a un désintérêt et même un dédain pour la Raison et les Lumières. »

Jacqueline de Romilly

Le constat est sans appel : « On » enferme la langue de Platon et plus largement la culture qui s’y rattache dans une sombre caverne, lui laissant entrevoir un funeste destin.

La civilisation et la langue de Cicéron doivent elles aussi s’apprêter à passer une nouvelle fois sous les Fourches Caudines et tomber sous les coups d’impitoyables ennemis : le désintérêt, le dédain et l’oubli. Dans les esprits, ces langues et cultures sont mortes et enterrées depuis longtemps.

Mortes dites-vous ? NON ! Il semble que, irréductibles, elles parviennent malgré tout à résister encore et toujours aux affres du temps.

Les civilisations grecque et latine nous sont parvenues, plus vivantes et loquaces que jamais, à travers l’épopée homérique, les pensées socratiques, les traités de rhétorique, et la politique.

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La naissance d'un projet encyclopédique à Rome !

La naissance d’un projet encyclopédique à Rome !

A l’évocation de la notion d’« Encyclopédie », c’est vers Diderot et son œuvre magistrale que se dirige d’emblée notre pensée. Seulement, cet encyclopédisme que l’on attribue à Diderot n’est pas né au XVIII è siècle.

Ce concept est le fruit d’un très ancien héritage : l’« εγκυκλιος παιδεια » qui définit un système d’éducation grec embrassant toutes formes de savoir.

Ce concept encyclopédique, associé au IVe siècle à l’éducation du jeune grec, est ainsi véritablement ancré dans la pensée antique. Il évolue cependant sous l’influence des écoles philosophiques, notamment de celle d’Aristote dont la tradition d’enseignement marque la naissance d’une forme de courant encyclopédique.

En effet, la philosophie péripatéticienne comprend trois grands domaines d’investigation qui comprennent l’éthique, la logique et la physique. D’emblée, l’association de ces différents domaines de recherche dénote d’un appétit de savoir grandissant, d’un véritable mouvement d’intellectualisation dans le domaine de la connaissance.

Dans la continuité de ce cheminement engendré par la philosophie, la période hellénistique témoigne d’un intense bouillonnement intellectuel et culturel. C’est ainsi que dans les villes de Pergame, de Rhodes ou encore d’Alexandrie dont l’immense bibliothèque illustre cet intérêt pour la connaissance, le foisonnement scientifique est remarquable.

Les travaux des érudits venus de tout le monde hellénistique se multiplient et donnent ainsi lieu à des publications de grands textes de savoir qui marquent une étape dans l’évolution de ce courant encyclopédiste.

Quant à Rome, c’est à partir du premier siècle de notre ère que la littérature scientifique se développe, fruit de l’héritage de Caton l’Ancien ou de Varron, célèbres pour leurs compilations de faits pratiques : le De Agricultura de Caton constitue une encyclopédie pratique destinée à son fils qui recense tous les éléments importants concernant l’agriculture tandis que le De Lingua Latina constitue la première grammaire latine connue. La publication de ces ouvrages représente les fondements de cette tradition encyclopédique à Rome.

Elle évolue une nouvelle fois avec Lucrèce qui au premier siècle avant notre ère est le premier à écrire un traité scientifique sous forme poétique en latin : De Natura Rerum.

A partir du premier siècle, l’écriture de textes scientifiques en prose se fait beaucoup plus importante et jouit d’une plus large diffusion. Dans de nombreux domaines, ces écrits scientifiques apparaissent : Vitruve écrit son De Architectura, traité d’architecture, Celse publie le De Medicina et Sénèque compose les Naturales Quaestiones.

Aussi, l’ouvrage de Pline l’Ancien intitulé Naturalis Historiae reste le plus représentatif de cette tradition encyclopédiste. Au regard de tous ces textes qui présentent, malgré leur caractère scientifique commun, de grandes différences, on pourrait s’interroger sur les caractéristiques qui définissent l’encyclopédisme à Rome.

Pour envisager cette question, nous déclinerons cette étude en trois mouvements : le premier sera consacré à la méthode de composition utilisée par les encyclopédistes. Puis, nous considèrerons l’écriture à deux niveaux de ces traités scientifiques : érudition et accessibilité. Enfin, nous nous interrogerons sur la valeur scientifique de ces écrits.

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rome

Rome saisons 1 et 2

Rome est une série co-produite par HBO et la BBC qui relate les événements ayant entraîné la chute de la République romaine et la naissance de l’Empire romain.

La première saison débute lorsque Jules César revient de Gaule à la fin de son mandat de proconsul, refuse de libérer ses légions selon l’ordre du Sénat, et s’apprête à franchir le Rubicon à la tête de ses légions et à marcher sur Rome.

Dès lors, on suit les luttes de pouvoir entre Pompée et César, jusqu’à l’assassinat de ce dernier aux ides de mars 44 avant Jésus Christ.

La seconde saison se termine sur le suicide de Marc Antoine et de Cléopâtre en Égypte.

Les deux personnages principaux de l’histoire, le centurion Lucius Vorenus et le légionnaire Titus Pullo, de retour à Rome en ces temps agités, croisent et mêlent sans cesse leur destin avec les grands personnages de la Rome antique : Pompée, César, le jeune Octave — futur empereur Auguste — et sa mère, Atia Julii (Atia Balba Caesonia de son vrai nom), la vénéneuse nièce de César, Cicéron, Marc Antoine, Brutus, Caton le Jeune, Cléopâtre, etc.

Les deux légionnaires, Lucius Vorenus et Titus Pullo sont deux personnages anecdotiques cités dans les commentaires sur la Guerre des Gaules par Jules César (cinquième livre : voir chapitre 44). Ils y sont deux centurions rivaux qui se sauvent la vie à tour de rôle au combat.

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Ikariam : aventures à l'époque antique photo 1

Ikariam : aventures à l’époque antique

Ikariam, une consonance grecque voulue par les créateurs de ce jeu de gestion gratuit en ligne qui va vous mettre aux commandes d’une cité antique grecque.

L’inscription se fait de manière classique : après vous être rendus sur le site français du jeu, vous choisissez un pseudonyme qui vous servira d’identifiant, un mot de passe et, chose importante, le serveur sur lequel vous voulez jouer.

Le principe est simple : il vous faut évoluer en construisant des bâtiments, en développant la recherche scientifique, en bâtissant une armée capable de vous défendre ou d’attaque d’autres joueurs, et en communiquant avec la communauté des joueurs.

On pourrait croire ce genre de jeu chronophage, mais il n’en est rien. En effet, les constructions à la différence d’un Sim City, d’un Caesar ou d’un Pharaon ne sont pas effectuées immédiatement.

En plus des ressources nécessaires à l’élévation du bâtiment, il vous faudra compter un capital temps avant de pouvoir envisager de bâtir autre chose.

Au départ les constructions se font rapidement, mais au fur et à mesure, le temps de construction deviendra beaucoup plus long.

Deux avantages à ce système : premièrement, vous lancez une construction le matin, par exemple, et au retour de votre dure journée de labeur, vous n’aurez plus qu’à en entamer une autre; enfin, cela promet un jeu de longue haleine…

Quatre grandes caractéristiques sont présentes.

La partie construction que j’ai évoquées ci-dessus. Qui vous permet de gérer vos ressources, l’évolution de vos bâtiments ainsi que le type de bâtiment que vous souhaitez installer. Certains, indispensables, vous permettent d’acheter des navires pour commercer, de lever des armées pour vous défendre, des cachettes pour espionner vos voisins et empêcher d’être espionné. D’autres, sont à choisir selon ses goûts car les terrains disponibles sont restreints.

La partie armée. Celle-ci vous permet de gérer le déplacement de vos navires commerciaux ou de guerre. Ainsi que de voir les attaques dont vous avez été victimes ou que vous avez déclenchées.

La partie recherche vous donne un aperçu des découvertes à effectuer pour profiter de telle ou telle amélioration de vos villes.

La partie diplomatie vous permet d’entrer en contact avec d’autres membres afin de régler des conflits de manières diplomatique ou de communiquer  avec une alliance.

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