Au carrefour de l’histoire littéraire, se dresse la figure emblématique de Jules Verne, auteur visionnaire dont les “Voyages extraordinaires” ont défié les frontières de l’imaginaire et de la réalité. Cette exploration débute neuf siècles après Sindbad, lorsque Verne rédige “Voyage au Centre de la Terre” en 1864.
Notre périple à travers cet article nous amène à nous interroger : que s’est-il passé entre le IXème siècle de Sindbad le Marin et le XIXème siècle de Jules Verne ? Comment les avancées en exploration géographique, les évolutions socioculturelles, et les bouleversements scientifiques ont-ils façonné l’univers de Verne ?
En nous plongeant dans le labyrinthe des mondes inventés par Verne, nous découvrirons comment son génie littéraire a su capter l’esprit de son temps, tout en anticipant les rêves et les cauchemars de l’avenir. Nous explorerons également le concept d’utopie et sa manifestation dans les récits de Verne, en le reliant à la tradition littéraire du voyage imaginaire et aux réflexions philosophiques qu’elle suscite.
L’exploration du monde
Beaucoup de choses et en particulier l’exploration du monde. Les connaissances et le manque de connaissances chez Sindbad font que l’inconnu laisse beaucoup de place à l’imaginaire. Avec le voyage imaginaire, nous avons la dialectique du connu et de l’inconnu. La propension du connu est de plus en plus forte à mesure que l’on approche du monde actuel.
Le monde, encore “ouvert” jusqu’à la fin du Moyen-Âge, va se refermer au début du XXème siècle. La première césure apparaît à la Renaissance et les grandes navigations, avec l’exploration de l’Ouest du monde, qui reste une énigme jusqu’en 1492.
Le monde moderne naît en 1492. Le voyage de Christophe Colomb est un voyage réel, qui marque l’inauguration du monde et de la civilisation (ainsi que la destruction des Incas et des Aztèques). L’imaginaire européen au XVIème siècle est déjà corrompu par l’argent et l’appât du gain.
Magellan, qui tourne autour du monde, et Vasco de Gamma nous donnent une meilleure connaissance du monde après le XVIème siècle, avec l’amélioration des bateaux et de la navigation, ainsi que l’exploration de l’Afrique (the Dark Continent). N’oublions pas non plus les grands mythes énigmatiques : les mers australes.
Au XIXème siècle, l’expansionnisme laisse sa place à la colonisation. Quelques pays se partagent le monde, dont la France et la Grande Bretagne. Les taches blanches (blancs) sur la carte sont de moins en moins nombreuses. À l’époque de Jules Verne, il restait encore un quart du monde qui restait inconnu, ce qui laissait libre cours à l’imagination.