Ecrire l’histoire à Rome : l’influence de la littérature grecque

There is no time and no place in which the Romans were free from Greek influence [1]

A. Momigliano, Settimo contributo alla storia degli studi classici e del mondo antico

Étudier le thème de l’influence grecque chez les premiers historiographes latins revient à s’intéresser au domaine de l’historiographie latine, genre littéraire qui, ainsi que son étymologie l’indique, consiste à écrire l’histoire. Le genre historiographique est mis en œuvre en premier lieu dans la littérature grecque et s’épanouit pleinement au Vème siècle avant notre ère par le biais des œuvres d’historiens grecs tels qu’Hérodote ou Thucydide, pour ne citer qu’eux.

L’historiographie apparaît donc comme un genre littéraire relativement ancien et qui répond à des codes, des techniques littéraires, une méthode d’écriture mis en place et développés en premier lieu par les historiens grecs. L’historiographie romaine, qui éclôt très tôt dans l’histoire de la littérature latine, jouit donc d’un profond héritage grec, ainsi que le montre E. Cizek: « on ne saurait envisager la formation et l’épanouissement de l’historiographie latine, en dehors de l’influence grecque [2] ».

Quand la littérature latine naît-elle ?

C’est en 240 avant notre ère que naît la littérature latine. Les premières œuvres littéraires sont composées par Livius Andronicus, esclave originaire de Tarente [3] : apparaissent ainsi des pièces théâtrales calquées sur le modèle grec, tant sur le plan scénique que narratif. Autour des années 230, l’auteur compose également l‘Odissia, épopée en latin et inspirée de l’Odyssée homérique. Telles sont les premières œuvres littéraires qui marquent le début de la littérature latine.

Par la suite, la plupart des œuvres qui succèdent à celles de Livius Andronicus présentent une particularité importante, dans la mesure où elles ont pour sujet l’histoire de Rome. Les œuvres historiographiques constituent donc une part capitale des premières œuvres de la littérature latine. La prégnance du genre historiographique dans les premiers moments de la littérature latine s’explique aisément par le contexte historique dans lequel elle naît.

Pourquoi est-ce précisément à cette époque que naît le genre historiographique ?

La naissance de la littérature latine, et du genre historiographique en particulier, répond à un véritable besoin de la part de Rome. D’une part, la cité nécessite de disposer de poètes et de personnes lettrées, qui soient capables d’exciter la conscience nationale grâce à leurs œuvres : au moment de son expansion, Rome doit fédérer les cités nouvellement conquises autour du noyau commun qu’elle constitue. Affirmer, grâce au développement de l’histoire de Rome, des origines prestigieuses et communes constitue par conséquent une façon de répondre à ce besoin d’unification de Rome avec les territoires conquis.

Par ailleurs, la naissance de la littérature latine concorde avec le début de la période des guerres puniques. En particulier au moment où Rome est mise en difficulté par les troupes d’Hannibal, la cité a besoin de faire de la Méditerranée, et de la Grèce en particulier, ses alliées.

Rome entend par conséquent, dans ce contexte, offrir une image de son passé à l’image de celui de la Grèce, qui se présente comme la référence culturelle de l’époque. Cette défense de l’image de Rome à l’extérieur a pour corollaire l’éloge de la cité: Rome entreprend, par le biais des œuvres historiographiques, affirmer ses origines prestigieuses et sa grandeur. Ces textes, destinés à la fois aux Romains et à la fois au monde grec revêtent un fort enjeu idéologique.

Quel est l’enjeu politique des premiers textes historiographiques ?

C’est dans ce contexte historique que fleurissent les premières œuvres latines à caractère historiographique. Une fois l’expansion romaine affirmée et mise en place, l’historiographie répond de façon générale à une idéologie nationaliste et « romanocentriste [4] », qui vise à mettre en valeur la gloire et le prestige de Rome.

D’autre part, écrire l’histoire de Rome répond au besoin d’une nation en quête d’identité, qui cherche à se forger des origines. Cette préoccupation s’explique par le fait que les Romains ne disposent d’aucun texte ni d’aucune source qui puisse constituer un éclairage sur le passé de leur cité. Dans la mesure où l’écriture n’apparaît à Rome qu’en 240, aucune source n’offre de témoignage sur le déroulement et les événements des siècles précédents.

À l’aube de la naissance de l’historiographie, l’histoire de Rome doit être inventée de toutes pièces : telle est l’entreprise à laquelle se livrent les premiers historiographes qui entendent offrir une prestigieuse histoire à leur cité. Il semble donc que les œuvres composées par les premiers historiographes latins interfèrent nettement avec le domaine politique.

Ce lien très intime qu’entretiennent l’écriture historiographique et l’action politique apparaît de façon prégnante à l’échelle des historiographes eux-mêmes, dans la mesure où la plupart d’entre eux sont issus des classes les plus hautes de la société et assument un rôle important dans la vie politique et militaire romaine.

Ainsi, la majorité des premiers historiographes latins appartient au milieu sénatorial et défend de fait dans les œuvres les idées inhérentes à ce milieu. Les préoccupations politiques des premiers historiographes latins apparaissent par conséquent de façon manifeste dans leurs œuvres, qui sont empreintes d’un nationalisme aigu et sont très orientées politiquement. Écrire l’histoire répond donc à de véritables nécessités, qui s’expliquent par le contexte culturel et politique de la naissance des premières œuvres historiographiques latines.

Qui sont les premiers historiographes romains ?

Étudier le contexte de la naissance de l’historiographie à Rome amène à s’interroger à propos des œuvres historiographiques et de leurs auteurs. L’historiographie littéraire ne débute qu’à la fin du IIIème siècle avant notre ère. C’est la période durant laquelle Fabius Pictor, premier historiographe latin, compose ses « Romaion Praxeis », œuvre composée en grec qui retrace l’histoire de Rome depuis ses origines jusqu’à la période contemporaine de l’auteur.

L’œuvre de Fabius Pictor marque le début de l’annalistique littéraire romaine, méthode historiographique qui, comme son nom l’indique, consiste à écrire l’histoire année par année. Il s’agit du genre le plus représentatif des œuvres composées par les premiers historiographes latins. Selon le découpage traditionnel[7], trois générations d’annalistes se succèdent: l’«annalistique ancienne » comprend les premiers annalistes, auteurs d’ouvrages en grec : Fabius Pictor, Cincius Alimentus, A. Postumius Albinus et Acilius appartiennent à cette première génération.

L’ « annalistique moyenne » ou « de transition » regroupe les annalistes de langue latine qui composent leurs œuvres entre 150 et le premier quart du premier siècle avant notre ère. Cassius Hémina, Quintus Maximus Servilianus, L. Calpurnius Piso Frugi, C. Sempronius Tuditanus, C. Fannius, Cn. Gellius et Vennonius appartiennent à cette période.

L’« annalistique récente » est représentée par des auteurs de langue latine, Claudius Quadrigarius, Valérius Antias, C. Licinius Macer et Aelius Tubero, qui composent leurs œuvres autour des années 80-75 avant notre ère.

Si l’annalistique est un genre historiographique très répandu aux débuts de l’historiographie latine, l’histoire de Rome est aussi racontée par le biais d’autres genres littéraires. Les premiers historiographes latins ont également recours au genre épique. Certains poètes composent en vers des épopées historiographiques: c’est le cas de Naevius, auteur du Bellum Punicum, et d’Ennius, auteur des Annales. Ainsi, l’histoire de Rome est également mise en œuvre sous la forme d’épopées à caractère historiographique: ces deux œuvres nous le montrent.

Aussi, certains historiographes écrivent l’histoire sous la forme de monographies: c’est le cas de Caton l’Ancien, auteur des Origines. Tels sont les textes qui constituent les premières œuvres à caractère historiographique de la littérature latine. Il apparaît par conséquent que l’historiographie peut prendre différentes formes, qu’il s’agisse du genre annalistique, poétique ou monographique.

Selon quelles méthodes ces premiers historiens écrivent-ils l’histoire de Rome ?

Les premiers historiographes latins mentionnés mettent en œuvre différents genres et différentes techniques littéraires de façon à composer un récit suivi et cohérent à propos de l’histoire de Rome. Comme nous l’avons évoqué, ces auteurs sont confrontés à l’absence presque totale de sources sur le sujet qu’ils entendent développer : la littérature ne naît à Rome qu’en 240, ce qui suppose l’absence de récit écrit concernant les siècles qui précèdent cette date. Certains spécialistes font l’hypothèse de l’existence de sources non littéraires, qui ont pu servir à la construction des récits historiographiques romains.

Les annales pontificales

D’une part, les annales des pontifes consignent tous les événements marquants de la cité et pourraient à ce titre comporter des informations précieuses sur le passé de Rome. L’apparition des annales pontificales est fixée, selon les différentes écoles, entre le Vème siècle et le début de l’époque républicaine[8].

L’existence de ces écrits est donc assurée, mais leur impact sur les textes des premiers historiographes latins, en particulier sur ceux qui sont relatifs aux origines et à la période royale de Rome, est difficile à déterminer en raison du petit nombre de fragments dont nous disposons.

Les Carmina convivalia

D’autre part, certains spécialistes se basent sur un témoignage de Caton pour faire état de banquets, au cours desquels étaient récités les carmina conuiualia, mettant en scène certains épisodes historiques: « un auteur de grand poids, Caton, dit dans ses Origines que chez nos ancêtres il était d’usage dans les festins que les convives chantassent à tour de rôle, avec accompagnement de la flûte, les mérites et les vertus des hommes célèbres [9] ».

Toutefois, J. Poucet et bien d’autres remettent en cause le rôle important qu’a voulu prêter B.G. Niebuhr[10] aux conuiualia dans la construction de l’historiographie romaine : « Quant aux carmina conuiualia, on a manifestement exagéré leur rôle[11] ». Aucune certitude ne peut donc être émise quant au recours aux carmina conuiualia par les premiers historiographes latins.

Les récits oraux

Certains spécialistes supposent également l’existence de quelques récits historiques sous forme orale, bien avant leur mise par écrit. Si ces récits oraux ont réellement existé, leur impact sur les textes des premiers historiographes latins n’est absolument pas mesurable.

Les archives privées

Les spécialistes supposent que les premiers historiographes latins, pour construire un récit cohérent, se basent sur les documents et les ressources dont ils disposent : tout d’abord, les archives des grandes familles, qui, bien que sans doute inexistantes pour la période royale[12], recèlent des éloges funèbres ou des actions mémorables de membres illustres de la famille.

L’expérience personnelle de l’historien

Les premiers historiographes latins se basent aussi sur leur expérience personnelle, pour composer les récits de batailles par exemple: bon nombre d’auteurs entretiennent un lien avec les domaines politique et militaire, et ont pu de fait participer à ce type d’événements. Une fois encore, le recours à l’expérience personnelle des premiers historiographes s’applique davantage aux récits de l’époque républicaine puisque de façon générale, les auteurs insèrent dans les récits de l’époque contemporaine des événements qu’ils ont eux-mêmes vécus.

L’historiographie étrusque

Les spécialistes évoquent également la possibilité de l’influence de l’historiographie étrusque sur les premiers textes historiographiques latins « pour ce qui est du début de la République et même éventuellement de la domination étrusque à la période royale, il n’est pas interdit de penser à une source étrusque[13] ». Une trace de l’historiographie étrusque est conservée par un fragment en latin attribué à Promathion[14] et par l’allusion aux scriptores Tusci sur la Table Claudienne de Lyon[15]. D’autres sources locales de Sabine, de Cumes ou de Lavinium ont aussi été évoquées[16].

Il apparaît donc que les premiers historiographes latins disposent de très peu de sources sur le passé de Rome. Les sources qui viennent d’être abordées sont, le plus souvent, mises au service de la construction historiographique de l’histoire de l’époque républicaine. Pour la période royale, qui débute aux origines de Rome et qui se termine à la fin de la royauté romaine[17], les premiers historiographes latins sont confrontés à des lacunes très importantes.

De quelles sources s’inspirer pour construire un récit suivi et cohérent ? Cette question pose le problème de la fabrication même des récits historiographiques, dans la mesure où leurs auteurs, pour la période royale, ne retracent pas mais construisent l’histoire de Rome : on peut donc se poser la question des sources à partir desquelles ces récits sont créés.

Pourquoi les historiographes latins ont-ils recours à la littérature grecque pour construire leurs récits ?

M. Chassignet, dans son ouvrage consacré à l’annalistique, mentionne l’importance des sources grecques pour la construction des récits de la période royale : « les données sont un peu plus sûres pour les sources grecques qui sont généralement admises, voire parfois estimées comme les seules à prendre en considération[18] ».

Il s’avère donc que les premiers historiographes latins, face à l’absence de sources et ce, notamment pour la période royale, ont recours à la culture grecque dans la construction de leurs récits. Ces emprunts caractérisent particulièrement les récits relatifs à la période royale, du fait du manque de sources. Tous les récits de l’histoire romaine sont à construire et c’est dans ce cadre que les emprunts à l’hellénisme ont lieu.

Pourquoi emprunter en particulier à la littérature grecque ?

De la naissance de Rome à Alexandre le Grand: une hellénisation progressive de Rome

La pénétration de l’hellénisme dans les récits historiographiques latins se déroule dans le contexte culturel et politique évoqué plus haut, mais également de façon naturelle, du fait de la présence de la culture grecque à Rome depuis les origines de la cité.

C’est en effet dès les années 770 à 730 avant notre ère, que les fouilles archéologiques décèlent une présence grecque sur le Latium. Il semble donc qu’avant l’existence de Rome à proprement parler, les rapports commerciaux favorisent les échanges culturels entre la Grèce et « Rome avant Rome». P. Grimal montre ainsi qu’ « à aucun moment de son histoire, avant même le début de celle-ci, Rome ne pouvait ignorer l’hellénisme[19] ».

Les rapports intimes entre ces deux mondes sont par conséquent mis en place très tôt et n’ont de cesse de s’accroître: la Grèce, qui depuis le partage du territoire d’Alexandre le Grand par les Diadoques, exerce un rayonnement culturel sur la Méditerranée, colonise peu à peu le sud de l’Italie pour donner le jour à la Magna Graecia. Le sud de l’Italie et la Sicile s’hellénisent donc progressivement jusqu’à devenir des “poleis” (cités) à part entière, établies sur le mode grec.

Ces contacts entre Rome et ses cités voisines s’intensifient et la cité s’hellénise peu à peu : il s’agit d’une période d’assimilation culturelle durant laquelle de nombreux emprunts ont lieu, sur le plan culturel, artistique, iconographique, linguistique ou institutionnel.

La période des guerres puniques: une nécessité pour Rome de s’identifier à la Grèce

Vient ensuite la période des conquêtes romaines, qui marque une nouvelle ère dans le mouvement d’hellénisation de Rome. La cité, en conquérant des cités hellénisées, assimile la culture grecque, tout en affirmant une identité qui lui est propre.

Les guerres puniques, qui opposent Rome à Carthage, s’avèrent déterminantes puisqu’elles contribuent à instaurer ce nouveau mouvement d’hellénisation : au début du conflit, Rome manifeste une forte volonté d’être assimilée et intégrée à la Grèce. La fin de la troisième guerre punique, en 146, s’achève par l’affirmation de la puissance de Rome dans le monde méditerranéen.

La cité s’affiche alors en tant que puissance jusqu’à annexer la Grèce et l’assimiler totalement. Rome, tout en s’inspirant de cette culture, développe alors la sienne propre: on assiste à la formation d’une véritable synthèse culturelle entre les deux univers.

Rome puise alors dans les ressources qu’offre la Grèce de façon à se construire, se développer et s’affirmer en tant que puissance : la cité est, à toute époque, nourrie d’hellénisme. Le recours à la culture grecque des premiers historiographes latins se produit ainsi de façon naturelle et répond de la même façon à des enjeux politiques.

L’hellénisme, omniprésent dans  la culture grecque, apparaît de façon manifeste dans les récits historiographiques, en particulier relatifs à la période royale. Cette influence grecque sur l’historiographie se présente sous différents visages, dans la mesure où la culture grecque pénètre à Rome de différentes façons, qui influent de fait sur les premières œuvres historiographiques.

L’iconographie, l’art, l’architecture, les institutions politiques et la littérature helléniques constituent de nombreux aspects qui exercent une influence importante sur les premières œuvres historiographiques latines.

En conclusion

En somme, les premiers historiographes latins ont fabriqué l’histoire de Rome pour ses origines et pour la période royale en s’inspirant de modèles issus de la littérature grecque. Pour offrir un passé à Rome, les premiers historiens latins prennent pour modèle les ressources de la littérature grecque, auxquelles ils ont recours dans la fabrication de leurs textes.

Ces modèles sont ainsi mis en œuvre dans la composition d’une histoire romaine, encore inexistante par écrit et en cours de formation. Ainsi, la construction des récits historiographiques répond à des enjeux à la fois politiques et littéraires : l’histoire devient alors un véritable outil mis à profit par Rome pour défendre des idées nationalistes, à l’intérieur comme à l’extérieur de la cité.

Pour répondre à ces objectifs, les récits sont fabriqués à partir de la littérature grecque et cousus entre eux afin de former une trame cohérente et en harmonie avec la culture latine. Nous montrerons donc que, si les historiographes latins s’inspirent de la littérature grecque, ils ne se livrent, non pas à un travail de pâle imitation, mais à une entreprise inventive et créative, mise au service de Rome.


[1] A. Momigliano, Settimo contributo alla storia degli studi classici e del mondo antico, Edizioni di storia e letteratura, 1984, p. 438.
[2] E. Cizek, Histoire et historiens à Rome dans l’Antiquité, Presses Universitaires de Lyon, 1995, p. 27.
[3] Il est important de mentionner que c’est en 272 avant notre ère que Tarente, cité de Magna Graecia  est annexée à Rome.
[4] Terme employé par E. Cizek, op. cit., p. 23.
[5] M. Chassignet, L’annalistique romaine, t. 1, Les annales des Pontifes et l’annalistique ancienne, éd. Budé, Paris, 1996.
[6] Caton, Origines, IV, Frg 1 Chassignet, ap. Aulu-Gelle, Nuits Attiques, II, 28, 6: « Non lubet scribere quod in tabula apud pontificem maximum est, quotiens annona cara, quotiens lunae aut solis lumine caligo aut quid obstiterit » : « Il ne me plaît pas de rapporter ce qui figure sur le tableau du Grand Pontife, combien de fois le cours des denrées a monté, combien de fois un nuage ou quelque autre phénomène a fait écran à la lumière de la lune ou du soleil. » Trad. M. Chassignet, CUF.
[7] Découpage présenté par M. Chassignet, op. cit., p. XXI. L’auteur fait état des théories proposées par W. Soltau, Die Anfänge der römischen Geschichtsschreibung, Leipzig, 1909, p. 153, J.-M. André-A. Hus, L’histoire à Rome, Paris, 1974, p. 12-13 et B. W. Frier2,  Libri Annales Pontificum Maximorum: The origins of the Annalistic tradition, Papers and monographs of the American Academy in Rome, vol. XXVII, Rome, 1979, p. 206-215, par exemple./div>
[8] Voir à ce sujet l’ouvrage de M. Chassignet, L’annalistique Romaine, t.1, p. XXIX-XL.
[9] Cicéron, Tusculanes, IV, 2, 3 : »« grauissimus auctor in Originibus dixit Cato morem apud maiores hunc epularum fuisse, ut deinceps qui accubarent canerent ad tibiam clarorum uirorum laudes atque uirtutes ». trad. J. Humbert, CUF. B.G. Niebuhr voit dans ces chansons de banquets « une vaste épopée populaire [considérée comme] la principale source ultime de l’histoire primitive de Rome » (expression reprise à J. Poucet, Les origines de Rome, entre tradition et histoire, p. 62).
[10] Pour l’historique de cette théorie, voir A. Momigliano, « Perizonius, Niebuhr, and the Character of Early Roman Tradition », in JRS, t. 47, 1957, p. 104-114.
[11] J. Poucet, Les origines de Rome, tradition et histoire, Bruxelles, 1985, p. 62.
[12] « L’existence d’archives de grandes familles ne peut être mise en doute; mais les témoignages ne permettent pas de les faire remonter plus haut que la République »: ibid.
[13] M. Chassignet, op. cit., p. XLV- XLVI.
[14] Fragment transmis par Plutarque, Vie de Romulus, 2, 2-8. Voir à ce sujet J. Heurgon, Rome et la Méditerranée occidentale, PUF, 1980, p. 235-236.
[15] C.I.L. XIII, 1668 = I.L.S. 212.
[16] M. Chassignet, op. cit., p. XLVI.
[17] Cette période comprend les moments qui précèdent la naissance de Rome, la fondation de la cité par Romulus et Rémus ainsi que la période royale, qui met en scène les sept rois légendaires : Romulus, Numa Pompilius, Tullus Hostilius, Ancus Marcius, Tarquin l’Ancien, Servius Tullius et Tarquin le Superbe. La période royale se clôt par l’expulsion du dernier roi, à la date canonique de 509 avant notre ère. Cette date traditionnelle marque également l’instauration présumée de la République romaine.
[18] Ibid., p. XLVII.
[19] P. Grimal, Le siècle des Scipions, Rome et l’hellénisme au temps des guerres puniques, 2e éd., Paris, Aubier, 1975, p. 34

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