Publicité, société de consommation et libre-arbitre

J’aimerais aujourd’hui aborder le thème de la relation malsaine qu’entretiennent les média (publicitaires surtout) avec les enfants.

Cela fait déjà quelques années que la publicité parasite nos cinq sens afin de nous influencer à acheter tel produit ou à utiliser tel service.

La publicité s’est immiscée dans chaque interstice de notre vie et nous suit à la trace : vous vous réveillez sans doute avec la radio, subventionnée quasi-totalement par les recettes publicitaires.

Le concept même de radio en fait une plateforme de diffusion publicitaire continue : les chansons que l’on peut entendre ne sont qu’une accroche pour vous inciter à découvrir l’album.

Avez-vous remarqué comme le matraquage de certaines radios vous poussent littéralement à aimer, avec le temps, une chanson que vous ne supportiez pas la première fois que vous l’avez écoutée ?

Bienvenue dans le monde moderne, l’ère digitale qui prendra tellement soin de vous qu’elle décidera désormais à votre place !

Sortez de chez vous : panneaux publicitaires dans la rue, sur les façades des maisons, sur les bus, à l’intérieur des bus.

Publicité à images fixes, défilantes. Publicités sonores.

Allumez votre ordinateur. La publicité inonde alors votre écran : bannières publicitaires, animations intempestives… si vous ne faîtes rien, c’est un tiers de votre écran qui se laisse envahir par ce fléau.

Je ne mentionne même pas la télévision, support publicitaire par excellence, imposant ses images et slogans dans tous les foyers.

Nos parents et nous, on devrait s’en sortir. C’est un peu comme le langage SMS, on n’a pas été contaminés au départ. Les générations post-90 risquent par contre d’en baver.

“A force d’appeler ça ma vie je vais finir par y croire. C’est le principe de la publicité.” – Samuel Beckett

Est considérée comme publicité, toute communication ayant comme but direct ou indirect de promouvoir la vente de produits ou de services, y compris les biens immeubles, les droits et les obligations, quel que soit le lieu ou les moyens de communication mis en œuvre.

La publicité est une forme de communication, dont le but est de fixer l’attention du consommateur sur un objet, et de l’inciter à adopter un comportement déterminé vis-à-vis de ce dernier.

Pour atteindre ce but, elle a généralement très peu de temps et de moyens. Il lui faut donc presque simultanément capter l’attention, la retenir, et faire passer son message.

En ce sens, la publicité pourrait être classée dans la catégorie des techniques de manipulation de la conscience, n’était son caractère parfaitement explicite.

La déontologie publicitaire, et la règlementation, exigent donc que la publicité se présente comme telle, et non comme un spectacle ou comme une source d’information indépendante et fiable.

Des associations comme l’Anti Advertising Agency poussent même l’hacktivisme jusqu’à voiler les écrans publicitaires avec des messages qui appellent au bon sens des citoyens.

Je trouve que c’est une très bonne idée. A force de nous servir de la soupe constamment, il devient aujourd’hui difficile de faire la différence entre une publicité et un article de presse.

Je pense notamment à ces publicités que l’on trouve dans les magazines qui imitent la forme et la présentation de certains articles, cherchant à s’imposer de manière détournée comme une source d’information.

Quelle place est alors laissée à notre libre-arbitre, notre liberté de choisir en toute indépendance ?

Articles conseillés :

11 pensées sur “Publicité, société de consommation et libre-arbitre”

  1. à la fin de ton post, tu fais référence aux “publi-informations”… quel désastre, si tu savais la quantité de personne qui ne réalise tout simplement pas qu’il s’agit de publicité…
    cela se trouve dans la presse (journaux, magazines)… mais aussi à la radio :/ et là, ils se contentent d’un “ce communiqué vous est présenté/offert par Trucmuche” prononcé très rapidement… heureusement, le fond et la forme du message dénoncent aussitôt l’entourloupe, enfin… beaucoup s’y laissent prendre :/

    IMHO, le pire média concernant la publicité, c’est la radio…
    – proportion de publicité ahurissante, pire que la télé
    – les programmes eux-mêmes sont en quelque sorte des publicités, comme tu l’as mentionné
    – de par la nature-même de “simple fond sonore” de la radio, les gens ne “zappent” pas les pubs comme ils le fond avec les autres médias
    – n’ayant que le son pour canal, les pubs radio jouent entièrement sur l’aspect sonore, ce qui les rend particulièrement désagréables/horripilantes/stridentes… en un mot : marquantes, ce qui est le but recherché.
    – il semblerait que la radio revendique encore un certain côté “underground”, un côté “petit média artisanal”, ce qui est évidemment à côté de la plaque… mais cet aspect “uniquement du son, même pas d’image” associé à la pauvreté du contenu (enfin… de certaines radios ^^), rend l’auditeur moins méfiant, moins critique.

    enfin, évitez l’achat impulsif, irréfléchi, inutile… ne perdez pas de vue que la publicité vise à vous créer des besoins, que vous n’auriez pas eu sinon… nouveau téléphone, nouvelle voiture, crédit (à taux ahurissant) pour acheter tout ce bazar, yaourts pour nettoyer l’intestin, nouveau Windows avec les fenêtres qui tournent, pastilles pour le lave-vaisselle avec 4 couches de couleurs différentes et des p’tites billes translucides autour, etc.

    préférez l’évaluation, la comparaison, la… réflexion… ce sont des choses que l’école vise à faire appliquer :)

    Reply
  2. C’est vrai que la publicité à la radio… c’est une des raisons pour lesquelles je n’écoute la radio que dans la voiture désormais. Si je suis à la maison, j’écoute la radio digitale sans pub sur Internet.

    Vous avez remarqué qu’on a maintenant presqu’autant de pub qu’aux Etats-Unis à la télévision ? Surtout sur la TNT, je trouve ça vraiment effrayant. On n’en viendrait presque à acheter des DVD (but recherché peut-être sûrement ?

    La publicité est un marchand de rêve, ni plus ni moins.

    Reply
  3. “La publicité vise à vaporiser le sujet pour le transformer en fantôme obéissant du devenir”. Michel Houellebecq a raison.

    Reply
  4. @ Out

    “préférez l’évaluation, la comparaison, la… réflexion… ce sont des choses que l’école vise à faire appliquer :)”

    Le probleme c’est que les marques cherchent, et chercheront de plus en plus, à pénétrer l’école certes parfois avec de bons outils pédagogique, mais c’est une intrusion malsaine.
    Faudra voir ce que fera le ministre de l’éducation nationale fera car à mon avis le probleme va rapidement se poser avec plus d’ampleur que par le passé par exemple des universites à la recherche de capitaux privés et d’economies…

    +

    Reply
  5. C’est vrai que les marques tentent d’investir l’école… Quand Microsoft offre des machines aux écoles, on se doute bien qu’ils bosseront sous Windows et que lorsqu’ils achèteront un ordinateur à la maison, ce sera très certainement un PC avec Windows dessus….

    Reply
  6. la publicité de la cassette vidéo est trop net (lool)!!!!! sa démontre bien le l’envers de la publicité.

    Reply
  7. de même lorsque le volume de la télé augmente brusquement lorsque la pub démarre, phénomène surtout flagrant le soir lorsque vous somnolez devant la télé et que vous êtes réveillez en sursaut par les publicités…

    Reply
    • La publicité ne pousse-t-elle pas les gens à acheter et à consommer biens et services ? C’est l’un de ses objectifs premiers.

      Reply

Opinions