Electre : tragédie et originalité du drame giralducien photo

Électre : tragédie et originalité du drame giralducien

Mythe de la vérité, la tragédie d’Électre est le récit d’une vengeance qui s’accomplit à ce titre. Le conflit qui structure la pièce lui donne unité et profondeur.

Electre : tragédie et originalité du drame giralducien photo

Mais quelles sont les origines et les règles de la tragédie grecque?

Quel mythe est à l’origine du drame d’Électre ?

Quelle est l’originalité de Giraudoux par rapport aux célèbres dramaturges que furent Eschyle, Sophocle ou Euripide?

I. Naissance de la tragédie

A. Origines religieuses du théâtre

La tragédie est née à Athènes au Vème siècle avant Jésus-Christ. Issues du culte de Dionysos, les représentations dramatiques ne cessent de revêtir un caractère sacré comme en témoignent les faits suivants:

L’autel, autour duquel le choeur évolue, est placé au centre de l’orchestra de forme circulaire.

Le célèbre théâtre grec d’Epidaure s’élevait dans l’enceinte sacrée d’Asclépios, où “aucun enfant ne devait naître et où l’on ne laissait mourir que des acteurs tragiques sur la scène”.

Sur les fauteuils du premier rang des gradins de ce même théâtre, on lit encore les inscriptions suivantes: Prêtre de Zeus Olympios – Prêtre d’Apollon Délios – Prêtre des douze dieux – Prêtre d’Asclépios…

Les représentations, qui ont lieu deux fois par an, coïncident avec les Fêtes lénéennes, en février, et les grandes Dionysies, à la fin mars.

A la fin de la représentation, le poète paraît, la tête couronnée, comme il était d’usage dans toute cérémonie religieuse.

Le costume des acteurs n’est autre que celui des prêtres de Dionysos.

Le masque dont ils se couvraient toujours le visage demeurait une survivance des anciens rites.

Le choeur, dont la participation au drame est incessante, avertit le spectateur que l’action se déroule sur un autre plan que le plan humain.

B. Des fêtes de Dionysos à la tragédie

C”est du nom “bouc”- en grec “tragos”- sacrifié aux dieux lors des grandes Dionysies, que provient le mot “tragédie”.

Entre les hymnes, que des choeurs chantaient en l’honneur de Dionysos, vient s’intercaler un récit, ou grave ou gai, emprunté à la vie d’un dieu, d’un demi-dieu ou d’un héros, mimé puis joué. Le drame est né.

C. Le théâtre grec

Les représentations ont toujours lieu en plein air.

Dans la structure du théâtre d’Epidaure, on distingue quatre parties:

  • l’hémicycle, avec ses gradins creusés au flanc de la colline
  • l’orchestra, circulaire, enclavé aux trois-quarts par les gradins
  • le proscenion, terrasse peu élevée située derrière l’orchestra
  • la scène, bâtiment où les acteurs se costument, situé derrière le proscenion, et dont les murs soutiennent les décors (Les décors d’abord massifs, en plein bois, ne sont peints que bien plus tard).

Les interprètes de la tragédie grecque -tous des hommes- se composaient de 15 choreutes et de 3 acteurs, jamais plus de trois, qui, grâce au masque, pouvaient chacun jouer plusieurs rôles.

Les uns et les autres, tirés au sort, pouvaient aussi bien être choisis parmi les métèques que les esclaves. Le chorège, citoyen riche, tiré lui aussi au sort, avait charge de nourrir et d’entretenir acteurs et choreutes.

Les acteurs étaient vêtus de costumes somptueux, ceux des prêtres de Dionysos: tunique aux longues manches, descendant jusqu’aux pieds. Ils remontaient leur ceinture pour se grandir et chaussaient de hauts cothurnes.

Les masques étaient faits d’un assemblage de chiffons stuqués, pressés dans un moule et recouverts d’un crépi de plâtre.

ous son manteau richissime, vert ou pourpre, rehaussé de broderies d’or, l’acteur ainsi vêtu, ainsi chaussé, ainsi masqué, produisait un effet bizarre et surhumain.

D. Structure de la tragédie grecque

La tragédie grecque a une structure immuable: elle se compose d’un prologue, de trois épisodes et d’un exode.

Il n’y a aucun entracte entre ces cinq actes. Seul intervient le choeur qui, par la voix de son chef, le coryphée, ou de toutes ses voix, dialogue avec l’acteur.

Aussitôt après le prologue, par cinq rangs de trois choreutes chacun, le choeur fait son entrée sur un pas gravement dansé. Cette danse consistait en une suite de mouvements appelés “marches” et de poses appelées “figures”.

La figure rendait l’expression de la personne; la marche l’action et la passion. Par exemple après le meurtre d’Égisthe dans l’Électre d’Euripide, le choeur se mettait à danser une danse plus vive.

La tragédie classique est régie par la règle des trois unités:

  • unité de temps
  • unité de lieu
  • unité d’action

L’action de la tragédie classique se déroule, en effet, en un jour, de l’aurore au coucher du soleil. C’est dans le temps qui sépare les différents actes que l’action évolue, chaque acte permettant de prendre en compte l’évolution qui vient d’avoir lieu.

Dans la mythologie grecque, le destin se déchaîne souvent contre un petit nombre de victimes désignées, coupables d’arrogance, de démesure: c’est le cas des Atrides qui expient le crime de leur aïeul.

II- Le mythe d’Électre dans la tragédie grecque

A. Une malédiction divine implacable

Le mythe d’Électre apparaît dans la littérature grecque dès le VIIIe siècle avant Jésus-Christ et se développe surtout dans trois grandes tragédies du Ve siècle avant Jésus-Christ.

L’histoire d’Électre, c’est d’abord une affaire de famille, celle des Atrides, qui doit son nom à Atrée, père d’Agamemnon, tragiquement célèbre parce que sa haine pour son frère Thyeste a fait basculer tous les membres de cette famille et leur descendance dans un univers particulièrement sombre, où se conjuguent cruauté, monstruosité et démesure.

C’est l’acte de Tantale, grand-père d’Atrée, qui est à l’origine de cette malédiction. Tantale, bien qu’admis à la table des dieux, s’était rendu coupable de plusieurs fautes graves à leur égard.

Il les avait offensés par son orgueil démesuré, leur aurait donné à manger son propre fils Pélops, qu’il avait immolé, et leur aurait dérobé leur boisson et leur nourriture, le nectar et l’ambroisie. Pour tout cela, il fut condamné à un supplice éternel dans les Enfers: dès qu’il voulait boire ou manger, eau et nourriture se dérobaient.

Pélops, ressuscité par les dieux, obtint par ruse la main d’Hippodamie, fille d’Oenomaos, réputé imbattable dans les courses de chars. Malheureusement, infidèle à sa promesse de donner la moitié de son royaume au cocher Myrtilos qu’il avait soudoyé, il fait jeter celui-ci à la mer, qui avant de mourir le maudit à son tour, lui et sa descendance.

Obéissant à cette fatalité, les deux fils de Pélops se haïssent et s’affrontent. Si Thyeste séduit la femme d’Atrée, Atrée tue les enfants de son frère, les lui fait manger et lui révèle l’horreur de ce festin ! A son tour, Thyeste lance la malédiction sur Atrée et toute sa descendance.

Un autre enfant, né de l’union incestueuse de Thyeste avec sa propre fille, va accomplir le destin de sa race. Il se nomme Égisthe et, non content d’avoir séduit la femme d’Agamemnon, il tue ce prestigieux cousin, roi de Mycènes et “roi des rois”.

Sept ans après la mort de son père, Oreste, fils d’Agamemnon, écarté d’Argos par sa mère y revient pour retrouver sa soeur Électre, qui le pousse à accomplir son inexorable destin. Aidé par Électre, Oreste venge la mort de son père en tuant Égisthe et Clytemnestre, et reprend le trône d’Argos.

La fortune dramatique du mythe d’Électre repose sur les possibilités qu’offre une telle histoire par la dramatisation de ses éléments constitutifs :

  • personnages hors du commun,
  • destin tragique,
  • interrogations sur la liberté et la responsabilité.

Un tel mythe favorise, par la richesse des thèmes qui s’entrecroisent, une large interprétation.

B. Électre et les dramaturges de l’Antiquité

Dès l’Antiquité grecque de nombreux poètes et dramaturges se sont intéressés au personnage d’Électre.

En 458 avant J.-C., Eschyle compose et fait jouer sa trilogie de l’Orestie (trois pièces traitant le même thème).

La première tragédie évoque le meurtre du roi (Agamemnon), la seconde la vengeance (Les Choéphores) et la troisième le châtiment du fils (Les Euménides). Le sens du sacré parcourt l’ensemble de l’oeuvre. C’est un ordre d’Apollon qui conduit le bras meurtrier d’Oreste.

Vers 415 avant J.-C., Sophocle reprend le sujet dans Électre, mais il le conçoit très différemment. C’est lui qui fait de la jeune fille l’âme de la vengeance. Être de passion et de démesure, elle clame sa haine en accompagnant les cris de l’agonie maternelle de sa propre joie.

A la même époque, Euripide propose une autre version d’Électre, donnant à la pièce des allures de “tragédie bourgeoise”. Si l’héroïne se déchaîne toujours contre sa mère, c’est pour des raisons humaines et mesquines.

Venge-t-elle un père ou assouvit-elle une haine de femme ? Incohérente, elle succombe brutalement au remords et aux larmes, sitôt le crime commis, comme purgée de sa haine.

C. Électre et la scène moderne

Le mythe d’Électre est ensuite abandonné et il faut attendre les XVIIème et XVIIIème siècles pour voir les dramaturges reprendre le mythe.

Crébillon fait représenter en 1708 une Électre qui ne manque ni de puissance, ni de violence.

Voltaire, qui donne un Oreste en 1750, ainsi qu’Alfieri avec ses deux pièces Agamemnon et Oreste (1783), créent un contexte et des personnages moins violents, plus loin de l’univers d’Eschyle.

Proposant une approche plus nouvelle de la tragédie d’Eschyle, Eugen O’Neil compose Le deuil sied à Électre en 1931.

Enfin Sartre, en 1943, propose sa propre démarche avec la représentation de sa première pièce, Les Mouches , où Oreste et Électre, dans un “théâtre de situations” y deviennent les conquérants pleinement responsables de leur liberté.

III. l’interprétation de Giraudoux

Dans l’interprétation d’Électre, en 1937, mise en scène par Louis Jouvet au théâtre, Giraudoux respecte la tradition antique, l’époussette et la modernise.

Le drame giralducien se déroule suivant la règle des trois unités conformément à la tradition grecque:

Unité de lieu: Giraudoux choisit de faire faire à Oreste une visite guidée mythologique du palais. (Lire:”La fenêtre au jasmin”.)

Unité de temps et d’action: l’acte I se déroule depuis la fin de l’après-midi jusqu’au milieu de la nuit, l’entracte occupe une partie de la nuit, et l’acte II commence peu avant le jour pour finir à l’aurore.

Giraudoux concentre volontairement sa pièce sur une durée très brève: l’action dure au total une douzaine d’heures. Mais on voit qu’ici Giraudoux a respecté la règle tout en le renversant de manière parodique: l’action commence en fin de journée pour s’achever le lendemain au lever du soleil!

De même que tout en respectant la règle de l’unité de temps, Giraudoux réserve le temps qui sépare les deux actes au sommeil des héros, c’est-à-dire à l’inaction!

Les éléments tragiques d’Électre se retrouvent aussi bien chez les dramaturges de l’Antiquité que chez les auteurs modernes:

La fatalité, le “fatum”, cette force supérieure qui détermine tout par avance est bien présente. Ainsi, Électre doit “se déclarer”, mais également Égisthe, Agathe et Clytemnestre. Chaque personnage agit en fonction d’un rôle déterminé par avance. Chaque événement est inéluctable, des révélations au meurtre final.

Le divin est représenté de trois façons différentes :

  • par les Euménides, déesses de la vengeance,
  • par le mendiant, dont l’identité est ambiguë: homme ou dieu ?
  • par l’oiseau qui plane au-dessus de la tête d’Égisthe.

L’état de crise sur lequel s’ouvre la pièce -réactions au mariage d’Électre- détermine les conflits entre familles et au sein des familles. Aux conflits familiaux s’ajoute la crise politique: menace d’invasion d’Argos par les Corinthiens.

De plus, pas de tragédie sans transgression : en évoquant l’abominable festin d’Atrée dans son exposition, en suggérant l’inceste latent, l’amour interdit d’Électre pour Oreste, en créant une Électre implacable de démesure et d’orgueil, Giraudoux respecte les fondements du tragique et demeure fidèle à ses modèles grecs.

Toutefois Giraudoux se démarque de ses prédécesseurs.

Dans son Électre en deux actes et en prose, Giraudoux supprime les choeurs. Le rôle de celui-ci est assuré par le Mendiant et les Euménides. Les Euménides, divinités de la vengeance, petites filles au début de la pièce, sont de la taille d’Électre à la fin. Elles représentent le destin en marche.

Le Mendiant, témoin, détective, accoucheur de vérité, joue le rôle de porte-parole du destin qu’il met en lumière. Il commente les paroles et les actions des personnages. Il est l’interlocuteur des protagonistes Égisthe et Électre qu’il guide et éclaire dans la voie qui les mène à la réalisation de leurs destins réciproques.

Dans l’entracte, le Lamento du Jardinier rompt l’illusion scénique pour rappeler aux spectateurs ce que la pièce ne montre pas, la devise de la vie qui, pour lui, est “Joie et Amour”.

Giraudoux conserve les personnages et la trame du mythe antique mais les vide de leur signification première en substituant à l’émotion sacrée la fantaisie railleuse, l’incongruité des anachronismes et le jeu parodique qui réduit la majesté divine à la trivialité humaine.

Les dieux, cruellement absents ne sont évoqués que par leur indifférence.

Enfin, Giraudoux diffère du ton tragique par le style de son écriture, qui se manifeste par la préciosité et le burlesque.

La préciosité

Le style dramatique de son écriture est qualifié de précieux par sa recherche du mot précis, par l’importance de la métaphore et de l’antithèse comme moyens stylistique pour suggérer une image digne et poétique de la vie en opposition aussi avec un aspect plus prosaïque de l’humanité.

Par exemple, Giraudoux aime déployer toutes les nuances de la langue, jongler avec les mots, jouer avec les synonymes, utiliser les divers registres de langue: par exemple le terme “se déclarer” expliqué par le mendiant pour éclairer le double sens du verbe: “dire” et “devenir ce que l’on est” :

"Quel jour devient-elle Électre ?" (I, 3).

En particulier, il aime les énumérations de termes concrets et abstraits mis sur le même plan, comme dans I,3 :

"Pourquoi les orages survolent-ils nos vignes, les hérésies, nos temples…" (I, 3)

Dans Électre, les animaux sont utilisé comme des symboles. En parlant de sa haine, Électre dit :

"Elle te lèche comme le chien la main qui va le décupler. Je sens que tu m'as donné l'odorat de la haine".

D’ailleurs la métaphore se poursuit en filant l’image du chien de chasse: “J’ai pris la piste”.

Le burlesque

Le burlesque consiste à parler des réalités élevées en style familier, il est omniprésent dans le théâtre giralducien.

Le comique résulte du jeu des disproportions, souligné par le jeu des anachronismes comme pour le mendiant qui parle de la “faute originelle” ou des “honoraires et (de) son pourcentage” dans la bouche d’Égisthe.

On trouve aussi des associations bouffonnes de l’abstrait et du concret du style :

"elle va (…) monter le prix du beurre et faire arriver la guerre".

La fréquence des coq-à-l’âne, des conversations décousues ou des alignements de séries d’antithèses fait penser à un jeu gratuit tels les “couplets” du mendiant sur les hérissons à l’acte I, scène 2.

Conclusion

En se démarquant des représentations tragiques d’Électre de ses prédécesseurs, Giraudoux recommande plutôt un art de vivre, qui consiste à faire front, s’il le faut, avec courtoisie aux forces qui nous détruisent et d’apposer à ces forces le sourire de l’acceptation et le sentiment très vif de la fraternité humaine.

Giraudoux préconise une sagesse à la mesure humaine en s’efforçant d’exorciser le tragique et de délivrer l’homme de la fatalité géographique, historique et culturelle.

En se réappropriant le mythe d’Électre, Giraudoux a su séduire le public moderne grâce au pouvoir magique de mots capables de représenter et d’ordonner l’univers à la dimension humaine.

Le jardinier explique dans son Lamento, en dehors de l’action de la pièce, le vrai sens de celle-ci :

"Joie et amour, oui.
Je viens vous dire que c"est préférable à aigreur et haine."
Extended introduction to "Death of a Salesman" photo

Death of a Salesman : an extended introduction

  1. Death of a Salesman : an extended introduction
  2. Family in Death of a Salesman
  3. Death of a Salesman: Tragedy versus Social Drama
  4. Death of a Salesman: the play’s structure, a memory play

Introduction: the structure of the play

In Miller’s mind, Death of a Salesman was not an abstract concept but the concrete image of an enormous head that would be on stage, opening up the play, so that spectators would be able to see inside. It was a very ambitious idea and the original title was The Inside of His Head.

In Death of a Salesman, the spectator is plunged into the main character’s head. There is no linear onward progression – it is a play with interruption and the striking characteristic of Death of a Salesman is its uninterrupted dramatic tension. Tragic density can be found from the beginning to the end.

Miller: ‘It is not a mounting line of tense, nor a gradually come of intensifying suspense but a block, a single chord presented as such at the outset, within which all the strains and melodies would already be contained’.

Hence, everything is in place at the beginning and the music takes a great deal of importance for it is used to set the mood. It is time now to make the difference between the different kinds of plots.

The external plot represents the succession of events perceived by Willy Loman (present-objective reality). The internal plot deals with Willy’s stream of consciousness -his memories and obsessions (subjective reality). The music points to the fact we move from the character’s present to his past.

I. The external plot

Death of a Salesman is made up of two acts without any scenes. The requiem is a burial scene. The play is about the last 24 hours of Willy Loman’s life; it starts in ‘media res’, i.e. in the middle of an action that has already begun.

Act I starts on Monday night and at the end of it, all characters go to bed.

Act II is about Tuesday’s events at 10 am. The action is no longer limited to the Lomans’ house -the two sons go to the restaurant… At 6 pm, they go out with two girls. Later, they found Willy sowing seeds. There is an argument, a showdown between Biff and Willy. Then, a car is heard roaring in the night. The curtain falls.

The requiem recounts the day of the funeral, which is not precisely set in time. Let us say out of time. It does not conclude convincingly the play. It is rather open.

The play also has a subheading, which is ‘Certain Private Conversations in Two Acts and a Requiem’. We can deduce a tension between the private sphere (son/father – husband/wife) and the requiem for it is public, attended by lots of people.

Willy Loman is a private character, nonetheless with a public dimension. Both public and private, he stands for the average American.

Lire la suite

Structure and Narration in "The Great Gatsby" photo

The ordering of events in The Great Gatsby

  1. Introduction to The Great Gatsby by Francis Scott Fitzgerald: from the Lost Prairies to the Realist Jungle
  2. The Great Gatsby: characters and characterization
  3. The Great Gatsby: the Romantic Quest
  4. Structure and Narration in The Great Gatsby
  5. The ordering of events in The Great Gatsby
  6. The Great Gatsby: an American novel

Introduction

In The Great Gatsby Fitzgerald condensed the story’s events. It appears that two important changes were introduced:

1. Fitzgerald suppressed a long episode of Gatsby’s childhood to heighten the sense of mystery surrounding his protagonist’s youth. This fragment was then turned into a short story Absolution that was published in a review by Mercury.

2. The second important change concerned the order of the events and the fact that in the original version, it was Gatsby who spoke.

In the final version, all the action unfolds during one summer – from mid-June to early September – and the geographical location is confined to New York, Long Island: East Egg and West Egg. The tragic dimension is also increased due to the fact that all the events have occurred before the curtain rises.

I. Scrambled chronology

The story’s events have been scrambled, but it is a sign of artistic order. Besides we get to know Gatsby much in the same way as in real life we become acquainted with a friend, namely progressively by fitting together fragments that are picked up as we read the novel.

First Gatsby appears to Nick as a pictorial vision, an emblematic figure that is almost unreal in the night: “Fifty feet away a figure had emerged from the shadow of my neighbour’s mansion…regarding the silver pepper of the stars” (p27). Then through Nick’s narrative, we move forward and backward over Gatsby’s past.

Lire la suite

Structure and Narration in "The Great Gatsby" photo

Structure and Narration in The Great Gatsby

  1. Introduction to The Great Gatsby by Francis Scott Fitzgerald: from the Lost Prairies to the Realist Jungle
  2. The Great Gatsby: characters and characterization
  3. The Great Gatsby: the Romantic Quest
  4. Structure and Narration in The Great Gatsby
  5. The ordering of events in The Great Gatsby
  6. The Great Gatsby: an American novel

The Great Gatsby is the third novel of Fitzgerald, published in 1925 after This Side of Paradise (1920) and The Beautiful and the Damned (1922).

Introduction

It was a turning point in Fitzgerald’s literary career because it was to improve on his previous works: he tested new techniques and insisted on the novelty of his enterprise: ‘I want to write something new, something extraordinary and beautiful and simple and ‘intricately patterned’ (letter to Perkins, agent at Scribner’s).

Indeed, Fitzgerald devoted a lot of care and attention to pruning unnecessary passages and tried to introduce editing methods (just like a filmmaker) to re-arrange his story in movie sequences.

In The Great Gatsby, Fitzgerald’s main innovation was to introduce a first-person narrator and protagonist whose consciousness filters the story’s events.

This device was not a total invention since a character through whose eyes and mind the central protagonist is discovered is to be found in two of Conrad’s books: Heart of Darkness and Lord Jim.

As usual with this device, the main protagonist remains strange and shady. This technique reinforces the mystery of the characters.

The second advantage is that the mediation of a character-witness permits a play between the real and the imaginary.

This indirect approach is inherited from Nathaniel Hawthorne. Hence, it is difficult to distinguish between true representation and fantasizing. For Emerson, the vision was more important than the real world.

Lire la suite

American Modernism in literature photo

American Modernism in literature

  1. Puritanism : a New World Vision
  2. An authentically American Literature
  3. American Literature: a Declaration of Literary Independence
  4. The American Renaissance
  5. American Modernism in literature

Defining the (literary) self and the nation: representative figures

As an aesthetic phenomenon, Modernism refers to a period that ended in the late 1930s to early 1940s.

The term “modernism” was first used in Germany in the 1890s, the period in which Modernism is said to have appeared.

Unlike such terms as Romanticism or Classicism, Modernism does not refer to the qualities of works of art in a particular period: it is based on the idea that works of art represent a rupture, a break with the past.

Historians say that Modernism is the result of the general transformation of society caused by industrialism and technology during the 19th century.

It was in the big urban centres of Europe that the industrial innovations, the social tensions, and the economic problems of modernity were most intensely manifested.

Therefore, it was also in those cities that the first manifestations of modern art appeared.

During the two decades before World War I, the legitimacy and authority of public institutions were decreasing. Those public institutions were no longer universally accepted after World War I and this vacuum was filled by the arts.

Many artists believed it was now the function of art to define and orient the expectations of both the individual and the collectivity. This vision of the function of art reflects an entire moment in the history of Western societies, especially European societies.

Marked by the revolutionary effects of industrialism, this moment in history also reflected the collective belief that conventions and institutions were not eternal: like any social formation in a capitalistic system, those institutions were subject to perpetual change.

At the level of artistic production, this collective consciousness of permanent change found its most radical expression in subversive aesthetic practices.

For instance, in Dada, the creation of Tristan Tzara, expression seems to be based on radical rupture. The “raison d’être” of artistic production was to negate all social and aesthetic conventions. Every artistic work was supposed to be a new and marginal form of expression.

Moreover, every artistic attempt was a form of engagement with social and historical change.

Lire la suite

The American Renaissance photo

The American Renaissance

  1. Puritanism : a New World Vision
  2. An authentically American Literature
  3. American Literature: a Declaration of Literary Independence
  4. The American Renaissance
  5. American Modernism in literature

Ralph Waldo Emerson

Emerson’s literary and philosophical importance in the American Renaissance and after it has always been associated with his lasting influence in two domains of American intellectual and social life:

  • The emergence of an American romantic sensibility.
  • The emergence of a characteristically American conception of individual consciousness and actions.

For the first time in America, Emerson gave full expression to a philosophy of romantic idealism.

He thought that the spiritual and intellectual ideals of the 18th century, the principles of the Age of Reason, had ended in sterility. Emerson’s ethic of self-reliance represents the necessity for the individual to question most of all forms of social conventions and to refuse his ideas by the accepted standards and values of society.

Also, it represents the necessity for the individual to think and act according to his standards.

But this self-reliance can also be interpreted as moral relativism and as a certain cult of individualistic power. Indeed, Emerson’s philosophy does reflect a certain fascination with power.

Very often, he seems to be too enthusiastic about all manifestations of energy, personal force and superior vitality: “Power first. In politics and trade, pirates are of better promise than talkers and clerks”: it’s a philosophy of action.

Such ambivalent affirmations show a great deal of the liberating potential of Emerson’s philosophy but evidently, they also hide a dangerously anarchistic potential that can not be denied.

Lire la suite

Declaration of Literary Independence photo

American Literature: a Declaration of Literary Independence

  1. Puritanism : a New World Vision
  2. An authentically American Literature
  3. American Literature: a Declaration of Literary Independence
  4. The American Renaissance
  5. American Modernism in literature

Washington Irving: evolution, nostalgia and imaginary compensation

Irving was not under the influence of sentimentalism or romanticism, the two big influences of that time. In a way, he was the perfect incarnation of the American early literary development. He was a figure of literary transition in a society where American literature was still a hybrid.

Irving’s artistic opinions and his style changed dramatically over time but we can detect certain opinions and thematic elements that dominate his early as well as his later works.

One of the most important things about Irving is the nostalgic consciousness of change and the evanescence of things and people. This melancholic sensibility is to be found in all his works.

Other distinctive aspects of Irving’s writings are:

  • The transformation of material reality through fantasy and imagination. Such a transformation allows the author to represent reality as a fable.
  • The use of humour: human enterprises as trivial and ridiculous (cynicism and bitterness).
  • The use of sentimentalism to describe scenes and characters.

On the whole, Irving emphasizes narration and description rather than analysis and criticism. This choice can be explained for he did not consider his prose as an expression of political or cultural positions (consciously).

Irving started his literary career writing satirical pieces of journalism about the New York cultural and social scene, especially about the Theater circles. We can see that his humour and his early satire were a collage of rational criticism, nonsense humour and irony.

In his satirical works, he turned all human beings into fools including the writer himself: that’s self-reference (makes funny comments about himself as a writer), a very modern way of writing.

He gave full expression to the sense of his satires and historiographies (history in a novel or historical books); it showed his sharp sense of satire.

Lire la suite

Puritanism : a New World Vision photo

Puritanism : a New World Vision

  1. Puritanism : a New World Vision
  2. An authentically American Literature
  3. American Literature: a Declaration of Literary Independence
  4. The American Renaissance
  5. American Modernism in literature

The Puritan New World vision in the longer schemes of things

English Puritans can be divided into several groups. Most of the Puritans remained in England. They accepted the principle of Oliver Cromwell’s Commonwealth, with the Separatists (no affiliation with authority and the English Protestant Church). They were persecuted and many of them had to run away and come to the New World.

To many Puritans, Christopher Columbus’s passage into America was one of the most important historical events as the sign of a bigger historical destiny, as well as Gutenberg’s printing press (1456) and the Protestant Reformation: 3 events, at the same time geographical, textual and religious, marking the beginning of a New World.

Gutenberg’s invention was particularly important for the New England Protestants for their frequent use of texts (a major means of communication). The Puritan society was a unique form of society in the sense that they defined their identity essentially through texts.

Throughout the 17th century, colonial identity was the product of two things:

  • Literature or texts
  • And concrete movement in social and geographical space.

This particular form of identity can be seen through different aspects of literary expression: the Puritans used these aspects as sermons, declarations, covenants, controversies and statements of purpose.

Therefore, the lasting effect of the printing press on colonial America is to be found in its contribution to the emergence of a national identity based first and foremost on language and writing.

It was first through publication that America declared to the world its identity as a nation and through an effect of discourse she defined proclaimed and projected its past, its present, and its future.

Lire la suite

An authentically American Literature photo

An authentically American Literature

  1. Puritanism : a New World Vision
  2. An authentically American Literature
  3. American Literature: a Declaration of Literary Independence
  4. The American Renaissance
  5. American Modernism in literature

Writing the territory: the literature of discovery and exploration

Started as a vision in Europe: it is a product of literary imagination. America existed only as a literary object that was represented in the writings of Europeans who first visited America. They brought back their visions, written in Spanish or French and not in English.

16th century: the English knew about America through outside texts, not from English texts.

The 1670s: English mariners started exploring the North American coast.

The creation of American literature goes hand in hand with the first permanent colonies at Jamestown, Plymouth, Boston, Charleston or Philadelphia.

In the language, American in temperament and tone, the literature of the colonists was different from the exotic narratives of the explorers (i.e. “land of miracles”, “eldorado”).

The literature of the colonists shows a contradictory mixture of terror and exaltation before the magnitude of the land.

However, more often than not, the literature of the first settlers shows that it was difficult to maintain a positive attitude toward America. George Percy’s Discourse on the Plantation (1607) shows that the writers saw America as a land of “meadows and goodly tall trees” and people as “miserable distressed”.

So they are full of ambivalence and contradictions. America is the land of new beginnings and opportunities but also a beautiful land of difficulties (sacrifices, isolation, and hard work). Ambivalence is an important factor in American literature.

This first contradictory experience will mark American literature with its most nasty and characteristic voice, created out of actions rather than imagery or contemplation.

The narratives of Captain Smith are big examples of the American new character: the narration of the internal life of the individuals goes hand in hand with the external description of the land.

There’s a constant dialogue between the mind of the individual and Nature. It’s always Nature that has a strong effect on the minds of individuals. Human minds only change with confrontations with Nature.

Lire la suite

American Literature

History of American Literature

Francis Scott Fitzgerald : The Great Gatsby

Arthur Miller : Death of a Salesman

Bilan de l’année scolaire 2006-2007

Et bien voilà que se termine ma première année en ZEP 93. Histoire de passer de bonnes vacances et d’envisager l’année prochaine avec plus de sérénité, je crois qu’il est l’heure de dresser un petit bilan.

Seine St Denis

L’une des plus grandes craintes lorsque l’on est affecté dans l’académie de Créteil, c’est de se retrouver en Seine St Denis, dans le fameux “neuf trois”.

Et bien pour y avoir vécu un an maintenant, ce n’est pas ce qu’on nous bassine à longueur de journée dans la presse ou dans les média.

Tout n’est pas rose (gris plutôt avec tout le béton environnant) mais ce n’est pas non plus le bagne. Le truc, c’est qu’il y a plus de monde qu’ailleurs : la densité de population nationale est de 105 habitants/km² – en Seine St Denis elle est de 5855 habitants/km².

Collège ZEP 93

Pas de moyens ! Oubliez tous vos référentiels antérieurs lorsque vous entrez au collège (du moins dans le mien) : pas de rétroprojecteur, des tableaux à craies, une télévision par étage, des tables mouillées parce qu’il a plu la veille, des tags et dégradations ponctuelles… ne comptez pas trop sur l’équipement.

Les manuels que j’ai utilisé cette année (New Apple Pie 5è) datent de 1992. J’ai moi-même appris sur ce même manuel…

C’est une étrange sensation de revoir les mêmes images et textes d’il y a 15 ans !

Les élèves

Qui dit collège ZEP-APV ex-PEPIV sous-entend implicitement qu’on ne va pas rigoler tous les jours avec les élèves. Ce n’est pas faux.

La majeure partie d’une classe ne connaît pas les règles élémentaires de politesse : lever la main, attendre qu’on leur donne la parole, ne pas jeter d’objets à travers la classe, ne pas insulter ses camarades, ne pas oublier le vouvoiement de rigueur… ils ne connaissent pas cela donc il faut les cadrer d’entrée de jeu.

Une fois que le dressage est accompli (comptez plusieurs semaines, jusqu’à la Toussaint voire après) vous pouvez avoir un semblant de cours correct. Ils vous le feront payer cher le cours d’après d’ailleurs. Déroutant.

Certains élèves sont ultra-scolaires (ils apprennent par coeur, sans grand discernement), d’autres sont là parce qu’il n’y avait rien d’intéressant à la télévision ce jour-là.

Le silence de cathédrale est devenue une légende urbaine et il faut apprendre à composer avec un léger bruit de fond. Déroutant au prime abord.

Il faut avoir un système de punition cohérent et juste : verbes à conjuguer, mots dans le carnet, colles… Les verbes à conjuguer sont très efficaces : une fois qu’ils ont fait quelques verbes aux 8 temps de l’indicatif, ils se tiennent déjà mieux.

Ne pas relâcher la bride avant Noël. Je l’ai appris à mes dépends cette année : il faut exiger et ne rien céder. La classe est un territoire à défendre.

A part cela, on a des élèves absolument attachants, du genre qu’on n’oubliera jamais. Ils sont plus éveillés que dans certaines zones rurales de province et assez dynamiques.

Par contre, le travail à la maison pêche beaucoup parce que très peu ont des parents qui surveillent ce qu’ils font. Beaucoup sont livrés à eux-mêmes donc le travail doit être effectué en classe et là leçon apprise lors du cours.

Solidarité entre collègues

On parle souvent de l’esprit d’équipe et de la solidarité qui existe entre les collègues. Sachez que c’est tout à fait justifié : vous trouverez toujours une oreille attentive pour partager votre frustration ou votre abattement et vous donner quelques conseils.

Bonne ambiance dans la salle des profs, de toute façon tout le monde est confronté aux mêmes situations à un moment ou un autre donc à force, on finit par voir tout l’éventail d’attitudes et de comportements.

Cela aide quand même pas mal d’avoir de bons collègues.