Rentrée pédagogique 2006

La journée de rentrée pédagogique, c’est la rentrée des profs. Et lorsque l’on arrive dans un nouvel établissement, c’est lors de cette journée que l’on découvre ses collègues, l’équipe de direction, les salles de classes ou encore la cantine. Been there, done that… voici quelques unes de mes premières impressions.

Les collègues

D’emblée, j’ai été frappé par la bonne humeur et l’ambiance reignant dans les couloirs. Aucune tension perceptible entre les profs, pas de clans entre les différentes matières. Et pas mal de jeunes. Tout le monde est venu m’accueillir, discuter pour savoir d’où je venais… super sympa.

J’ai toutefois repéré un collègue qui risque de poser problème au cours de l’année. A surveiller.

La direction

L’équipe de direction est au top, ce qui va changer de celle de mon précédent collège qui ne fonctionnait que grâce aux efforts de la sous-directrice et de la CPE. Ici, le sous-directeur et le directeur sont deux warriors de l’éducation en milieu sensible. Il ne devrait y avoir aucun souci de ce côté-là. Et on a 3 CPE !

Salles de classes et matériel

Beyrouth. Je n’avais jamais vu de telles salles de classe avant aujourd’hui : le plafond s’est écroulé du côté fenêtres à cause du toît plat qui garde l’humidité et les infiltrations d’eau sont telles qu’il faut mettre des seaux pour récupérer l’eau qui tombe dans la pièce.

La peinture est évidemment toute craquelée et il ne faut pas toucher aux murs qui s’éffritent. Je suis le prof-volant avec 6 salles de classe différentes, merci la stabilité !

Au niveau matériel, il a fallu une bonne demi-heure à toute l’équipe pour retrouver les K7 professeurs : sur chaque set il en manque 2, soit le tiers. Un rétro-projecteur sans chariot pour tout l’étage.

Ni télévision, ni magnétoscope, ni DVD. Ah. Moi qui croyait que les ZEP avaient plus de moyens que les autres, apparemment ce n’est pas le cas pour la mienne…

Il ne me reste plus qu’à tester la cantine mais je reste un peu sceptique car selon les dires de mes collègues, cela ressemble fortement à la cantine d’une certaine IUFM. Dammit !

Recherche appartement en Seine St Denis

The Walker

Récapitulons : vous savez désormais que j’ai un poste fixe APV dans un établissement ZEP membre d’une REP en Seine St Denis.

Or le plan colocation avec Arthur vient de tomber à l’eau pour cause d’incompatibilités : lui dans les Yvelines, moi en Seine St Denis… cela est quasiment impossible.

Rien que pour rejoindre le collège il faudrait quasiment 1h30 en métro + RER + bus… autant dire impossible !

Je me suis donc rendu hier à Paris pour voir comment se présentait la situation : voiture, tram, train, métro, RER, bus… j’ai vraiment tout fait !

J’ai visité le collège et rencontré mes nouveaux collègues. Les locaux ont pris un sacré coup de vieux, on se croirait à Fort Alamo.

On ne peut entrer dans le collège qu’après avoir décliné son identité derrière la vitre de la tourelle de la dame d’accueil qui ressemble beaucoup à un mirador.

Et tout le monde m’a conseillé de bien me reposer et de prendre des forces. Jackpot baby !

J’ai visité quelques appartements et j’en ai un en vue qui conviendrait parfaitement. Stay tuned.

Bilan de l’année scolaire 2005-2006

Nous touchons la fin de l’année scolaire et c’est le moment idéal pour dresser un petit bilan de cette année PLC2.

Au-delà des 15 000 km parcourus pour me rendre au collège ou à l’IUFM, voici ce que nous avons subi fait cette année.

IUFM

C’est la partie qui nous semblait être la plus rébarbative sur le papier et cela a été très sympathique de retrouver d’autres collègues deux jours par semaine pour partager nos expériences, situations de classe, coups de gueule aussi… bref, c’étaient les 2 jours relax de la semaine.

Il faut dire qu’avoir un bon groupe cela aide également. Nous n’aurions peut-être pas pris autant de plaisir avec d’autres personnes (tss, tss… qui a mentionné les matheux ?!?).

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Derniers jours en Vendée…

Be cool

Le chapitre Vendée 2005-2006 touche à sa fin : environ 15 élèves en 4ème – qui ne sont présents que pour rendre leurs livres – et 6 élèves en 5ème… cela sera séance DVD pour tout ce petit monde. Au programme : Be Cool.

C’est assez drôle d’observer le changement d’attitude des élèves : au début il ne veulent pas regarder (“faut le mettre en français Msieur !”, “pourquoi c’est pas marqué en français ?!?”) mais une fois qu’ils voient deux ou trois gangsters qui écoutent du rap et une chanteuse R’n’B, c’est parti : tous scotché devant l’écran !

Les 5èmes ont d’ailleurs été plus attentifs que les 4èmes, remarquant d’emblée les stéréotypes et les manières de s’exprimer. Très intéressant !

C’est dommage : ils ne pourront peut-être pas voir la suite demain à cause du tournoi de foot. Comme les profs sont responsables de leurs classes, si nos élèves sont sur le terrain le professeur doit forcément y être aussi… il va y avoir du match profs-élèves je le sens !

J’ai fêté mon départ avec les collègues dans la salle des profs et ils ont profité de l’occasion pour m’offrir le livre qui va pour l’occasion : Entre les murs de François Bégaudeau.

Apparemment, cela est adapté à ma situation. A voir si je dois écrire la suite !

Apéro-dîner chez Isa. Super sympa – rentré à 4 pattes.

Des collégiens à la recherche de changement

Je ne sais pas ce qu’on mes élèves en ce moment mais ils sont vraiment insupportables.

Le point rassurant (mais l’est-il vraiment ?), c’est que tous les autres profs connaissent la même situation, le point inquiétant c’est qu’il reste encore un bon mois avant la sortie.

Et avec Roland Garros et la coupe du monde de football qui s’annonce, je pense que cela va être rock’n’roll de les maintenir en classe.

Et il faut bien avouer que la direction du collège ne fait rien pour arrondir les angles : l’arrêt des notes a été fixé au 1er juin, ce qui fait que le troisième trimestre aura duré en tout et pour tout environ un mois et demi. Et comment évalue-t-on ce qu’on va apprendre au mois de juin, hmmm ?

Devançant un peu cette situation peu favorable, j’ai officiellement lancé mon projet d’étude sur l’Australie, baptisé The Oz Project pour l’occasion.

Au menu : webquest sur l’Australie, recoupement des informations, édition d’un document OpenOffice, réalisation d’un panneau pour afficher en classe et présentation orale devant la classe.

J’ai de bons espoirs de les accrocher sur le projet : ils m’ont demandé s’ils pouvaient chercher chez eux et imprimer en couleur. Bon signe !

Finalement, je crois qu’ils ont besoin de changer, de casser la routine et de faire autre chose. J’en ai pour au moins 5 ou 6 séances en salle multimédia, cela devrait leur donner un bon bol d’air.

Stage au lycée : premières observations

J’arrive juste à temps pour respecter ma petite cadence de publication : voici un petit résumé des derniers jours.

Mercredi, j’ai découvert qu’enseigner au lycée est aux antipodes de l’enseignement au collège : les élèves ont l’air beaucoup plus concentrés, suivent le cours sans qu’on le leur demande, se souviennent de ce qu’ils ont appris les mois/années précédents, lèvent la main avant de prendre la parole…

Bref, je viens de découvrir un autre monde et je pense qu’il me conviendrait bien. En fait, il n’y plus le côté dressage que l’on est obligé de mettre en place au collège.

Du coup on peut vraiment se concentrer sur notre discipline et amener les élèves à réfléchir sur ce qu’ils font. J’ai donc pas mal observé et suis en train de préparer une séquence sur les gangsters.

Base vidéo : les premières minutes de The GodFather avec la demande de vengeance. Pas très compréhensible pour les élèves à mon avis donc il faudra sûrement trouver un autre passage, histoire d’assurer nos arrières.

Mes observations ont porté pour l’instant sur une classe de seconde en module dans une salle informatique et sur une classe de 1ère littéraire.

Les secondes sont assez représentatifs de ce que j’ai connu : assez mous dans l’ensemble même si quelques uns ont coeur à participer.

Les 1ères L m’ont beaucoup amusé – j’avais quelque peu oublié la variété des styles vestimentaires que l’on pouvait trouver dans cette section : filles aux saris chamarrés, quelques gothiques, les dandy, les gars aux cheveux longs filasses… pas de doute, on est bien en L ! ;-)

Par contre j’ai rarement vu une aussi bonne ambiance de classe : ils ont tous l’air content d’être là ensemble et je n’ai pas vraiment perçu d’esprit de compétition ou de malveillance scolaire comme c’était le cas à mon époque. Cela doit venir du type de lycée également.

Excitation incontrolée d’élèves pré-pubères

Raaaahhhh !!! Mais qu’est-ce qu’ils ont mes gosses en ce moment ?! Franchement, je n’y comprends rien : la semaine dernière j’ai eu un cours impeccable pendant lequel j’aurais quasiment pu entendre les mouches voler. Vendredi, les 5èmes étaient intenables et aujourd’hui c’était au tour des 4èmes de faire leur cirque. Marre de devoir recadrer sans cesse, je suis désormais obligé de faire le boulot de leurs parents ! Je sens que je vais ressortir mes petites punitions de 200 lignes, cela ne va pas faire un pli. Ce n’est pas trop le moment de venir me chercher vu la somme de travail que je dois fournir pendant les deux prochaines semaines – et plus encore lorsque j’aurais véritablement commencé le stage pratique. Pas vraiment le moment de me chercher donc…

J’ai remarqué qu’il devient quasiment impossible de travailler dans de bonnes conditions le lundi après-midi. En fait, il faut les avoir tôt le matin, juste après qu’ils aient émergé. C’est à ce moment-là qu’ils sont le plus productifs. Et les plus attentifs surtout.

Petit bonus au collège ce soir : réunion avec les parents des élèves qui partent in Irlande en mars. J’ai parcouru la salle des yeux et regardé certaines réactions pendant le speech ‘sécurité’ de ma collègue : il va y avoir du sport je le sens d’ici. J’ai intérêt à bien dormir avant… Finalement je n’ai pas des masses d’élèves qui partent mais je me demande si ce n’est pas un mal. Les autres m’ont l’air bien moins rebelles. But you can’t judge a book by its cover, right ?

Les clés de bagnole

Le post d’aujourd’hui n’a pas grand chose à voir avec la bouse éponyme de Baffie mais le thème reste similaire.

J’ai passé l’après-midi à chercher mon trousseau de clés, sur lequel se trouvent les clés de mes salles de classe, mes clés de voiture ainsi que les clés de mon appartement.

Autant dire que lorsque le fameux trousseau est introuvable, je suis dans de beaux draps, la perspective de devoir dormir à l’école ne me tentant que très moyennement…

Mais commençons l’histoire par le commencement : j’arrive à l’école, dépose mes affaires et mes clés sur une des tables de la salle des professeurs.

Je discute avec quelques collègues puis prend mon cartable pour aller discuter avec mon tuteur de mes préparations de cours et du fonctionnement du Conseil d’Administration (CA) de l’établissement.

Ayant les mains pleines, je décide alors de laisser mes clés sur la table des profs. Une fois la concertation terminée, je retourne alors dans la salle des profs où je trouve la table vide.

Moment d’incompréhension : n’avais-je point laissé mes clés sur cette table ?! Je regarde alors dans mon cartable puis dans mon blouson. L’incompréhension se transforme alors en panique : plus de clés ! Comment vais-je bien pouvoir retourner chez moi ?

Une idée me traverse comme une flèche : et si c’était un coup de Jean ? Il avait lorgné sur mes clés la semaine dernière lorsqu’elles traînaient (déjà) au même endroit. Je me mets alors à sa recherche et une fois trouvé il m’apprend qu’il n’a touché à aucun trousseau. God dammit ! Ma panique se transforme alors en colère noire. La cloche sonne, j’ai un cours à donner et je n’ai toujours pas mes clés.

Le cours passé, je me jette comme une furie dans la salle des professeurs, bien décidé à trouver le coupable kleptomane. Je fais une annonce publique, demandant à tous mes collègues de regarder qu’ils n’ont pas embraqué le maudit trousseau dans leurs affaires.

On me conseille alors d’aller dans la salle fumeur, l’un des profs de maths ayant des tendances klepto notoires. J’ouvre la porte et reconnaît instantanément les barrettes de métal m’assurant du retour au bercail tant attendu.

Je lève lentement les yeux vers le prof de maths qui me lance d’un ton décontracté, cigarette aux lèvres :

– “Tu sais à qui elles sont ces clés ?”
– “Un peu mon neveu, ça fait deux heures que je coure pour trouver le petit ?!#2& qui me les a chouravé !”
– “ah bon ? je les ai trouvées près de la photocopieuse.”

Cela m’aura appris une chose : il faut tout mucher quand tu rentres dans la salle des profs. Tout ce qui n’entre pas dans le casier doit rester dans le cartable. Surtout les clés.

Record de la semaine : 983 kilomètres avec un plein de gazole – et la petite loupiote rouge ne s’était même pas allumée. Je crois que c’est la première fois que je fais autant de kilomètres avec un plein. Les routes vendéennes seraient-elles plus adaptées à ma voiture ? ^_^