Visite de Delphes

Pour nous rendre à Delphes, nous empruntons le bus depuis la gare routière d’Athènes.

Depuis le centre ville (station de Métro “Akropoli” par exemple) cela représente un assez long trajet en bus, car la gare routière est excentrée.

Nous prenons le temps de bien nous renseigner avant car il y a plusieurs gares routières différentes, éloignées les unes des autres, qui desservent des villes de Grèce différentes.

Le trajet qui dure deux heures trente est très agréable : il nous permet de découvrir de petits villages authentiques bien différents d’Athènes, au coeur de la campagne grecque.

Visite de Delphes photo

Delphes (en grec : Δελφοί, qui se prononce “Delfi” en grec moderne) est le site d’un sanctuaire panhellénique, situé au pied du Mont Parnasse, en Phocide, où parlait le dieu Apollon par le truchement de sa prophétesse, la Pythie.

Les Anciens considéraient en effet que chaque homme est soumis à un destin décidé par les dieux : la Pythie offrait un éclairage sur ce que les dieux avaient prévu pour nous.

Avant la consultation, on donnait un “misthos“, une somme d’argent, et on sacrifiait une chèvre pour s’assurer que les dieux consentaient à être interrogés sur notre cas. Si l’animal tremblait, cela signifiait l’accord divin. Sinon, on n’avait qu’à revenir plus tard. Une fois les dieux apaisés, on pouvait alors pénétrer dans le temple d’Apollon pour entendre la prédiction.

Bien évidemment, on ne rencontrait pas la Pythie directement : elle se trouvait dans l’adyton (littéralement: lieu où l’on ne pénètre pas), et c’est aux prêtres, chargés de faire l’intermédiaire entre la prêtresse et le consultant, que l’on adressait sa question. La Pythie répondait ensuite aux prêtres, qui transmettaient la réponse.

La question est alors de savoir comment la Pythie accédait aux pensées d’Apollon, le dieu de la mantique (l’art de prédire le destin en grec). Sur ce point, tous les témoignages s’accordent pour expliquer que la Pythie était assise sur un trépied et mâchait des feuilles de laurier, l’arbre d’Apollon, ce qui facilitait l’accès au monde du divin, matérialisait le lien avec Apollon et correspondait à ce que les Grecs appelaient “enthousiasmos” (littéralement, le fait d’avoir le dieu en soi).

Certains auteurs expliquent quant à eux que la Pythie était littéralement pénétrée par le souffle d’Apollon, recevant entre ses cuisses son souffle sacré qui émanait d’une crevasse dans le sol.

La prophétesse, entrant dans un état de transe, délivrait alors ses oracles aux prêtres qui se livraient à un véritable travail herméneutique et avaient toutes les chances de se tromper.

Comment expliquer une telle différence dans les témoignages ? De façon générale, les auteurs grecs contemporains de l’oracle d’Apollon restent assez discrets au sujet des détails précis de la consultation, sans doute car ils n’avaient pas à justifier, à expliquer de manière rationnelle ce en quoi ils croyaient, ou du moins, ce qui faisait partie de leur folklore religieux.

Il s’avère que les témoignages qui évoquent la dimension sexuelle voire immorale de la Pythie sont dus à des auteurs chrétiens plus tardifs, qui ont écrit au moment où la religion chrétienne commençait à se développer et dans le but de l’expliquer et de la répandre de façon la plus large possible.

On peut penser que c’est dans le but de porter en discrédit ces pratiques païennes que ces auteurs chrétiens ont insisté sur le caractère immoral et non crédible de l’oracle.

Le sanctuaire de Delphes abrite également l’Omphalos que les Grecs considéraient comme le « nombril du monde », pensant que Delphes marquait le centre de la terre. Investi d’une signification sacrée, Delphes fut du VIe au IVe siècle av. J.-C. le véritable centre et le symbole de l’unité du monde grec.

En effet, chaque année, chaque cité grecque participait au “trésor” en offrant à Delphes une importante somme d’argent et contribuait ainsi à renflouer les caisses de la ligue panhellénique.

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