Athènes : le musée archéologique et l’Acropole

Depuis hier, l’Acropole nous regarde depuis le haut de sa colline : il est temps de lui faire une petite visite. C’est donc l’objectif que nous nous fixons pour la journée.

Nous prenons notre temps pour petit déjeuner car nous sommes allés chercher du pain et des petits gâteaux à la boulangerie du coin.

Notre logement est situé à 10 minutes de marche de l’Acropole. Nous nous y rendons tranquillement, en visitant le quartier.

Plusieurs centaines de mètres avant l’entrée du site, nous sommes surpris par la foule, avant de nous rendre compte qu’il s’agit de la double file pour acheter des billets d’entrée.

Ni une, ni deux, nous changeons nos plans et optons pour la visite du musée archéologique d’Athènes. Cela tombe bien car il fait très chaud et l’idée de faire la queue deux heures au soleil ne nous réjouit guère.

Nous reprenons jusqu’à la station de métro Omonia et marchons jusqu’au musée. Le quartier n’est pas très sécurisant, on se croirait un peu dans Brooklyn.

Le musée est situé dans un grand jardin et l’édifice est composé de 3 ailes. Si l’on veut commencer par l’ordre chronologique, il faut commencer par l’aile qui se trouve devant l’entrée puis à gauche et enfin à droite.

Nous commençons la visite par la première aile dédiée à l’époque mycénienne. Le masque d’Agamemnon est la pièce maîtresse de la collection. Nous sommes également heureux de découvrir des tablettes gravées en linéaire B: il s’agit de caractères antérieurs à l’alphabet des phéniciens que les archéologues n’ont pas réussi à déchiffrer avant les années 1955.

Ce sont deux cryptologues de l’armée, n’ayant rien à voir avec l’archéologie, qui ont réussi à percer ce mystère grâce à leurs connaissances dans les chiffres et symboles pendant la seconde guerre mondiale.

Des bijoux toit en or sont aussi exposés ainsi que de nombreux objets de la vie quotidienne.

La seconde aile est consacrée à des statues sculptées en marbre et parfois en bronze. Nous admirons les kouroi et percevons l’évolution de leur représentation au fil des siècles: la connaissance de l’anatomie et l’acquisition de technicités rendent les sculptures de plus en plus précises.

Le clou de l’exposition est sans aucun doute la statue de Zeus porteur de foudre qui est très célèbre.

Nous apprécions aussi les statues de sphinx.

La troisième aile est consacrée à l’époque romaine. En effet, en -207 lors de la bataille de Zama les Romains conquirent la Grèce de manière définitive. Le pays tombe sous la règle romaine et les arts Grecs et Romains fusionnent: les Romains adoptent les techniques sculpturales grecques mais les statues gardent quelques traits typiquement Romains comme le réalisme des coiffures ou du regard qui semble percer l’âme des visiteurs.

Enfin, nous terminons la visite par l’étage supérieur, entièrement consacré à la céramique. Les images de la vie quotidienne, de la guerre, ou de figures sacrées défilent sous nos yeux. Là encore, la précision des traits nous impressionne.

Nous sortons du musée affamés et en rentrant vers la station de métro, nous trouvons un petit grec où nous nous attablons. On mange chacun une pita poulet délicieuse pour… 2€ 30 ! Évidemment, la Mythos et la salade grecque accompagnent notre repas.

Nous retournons à la station de métro et trouvons une pâtisserie qui ressemble à la caverne d’Ali Baba. Gâteaux, glaces, nougats, gressins, pains, chocolats, pizzas, quiches en tout genre… Nous restons bouche bée devant toute cette abondance, à croire que Dionysos lui-même bénit cet endroit !

Athènes : le musée archéologique et l'Acropole photo 11

Il y a même des Baklavas ! Matt se lèche déjà les babines. On en profite aussi pour goûter un autre dessert typique : Le halva, espèce de nougat aux amandes sous forme de mousse. Nous dégustons aussi un café grec. Sa particularité par rapport au café que l’on voit en France (ici appelé “Nescafé” ou “nes”), est qu’il contient encore son marc. Le moment est très agréable.

Nous n’avons pas perdu de vue notre objectif, celui de visiter l’Acropole. Nous reprenons donc le métro et là, miracle: sur le parvis, plus de file d’attente ! Il est 17 heures 30. Nous prenons donc notre ticket d’entrée. Il coûte 20 euros par personne.

On peut aussi bénéficier d’un ticket global à 30 euros qui comprend l’entrée à l’Acropole, à la bibliothèque, à l’Agora romaine, à l’ancienne agora et à l’Olympeion. Le prix nous semble prohibitif, d’autant que nous n’aurons pas le temps de visiter chacun de ces monuments. Nous optons donc pour l’entrée de l’Acropole, seule.

Nous entrons sur le site et commençons l’ascension. La visite débute par l’ancien théâtre, bien conservé. Nous passons ensuite devant le sanctuaire d’Asclépios dont quelques colonnes blanches resplendissent encore.

Puis, en contrebas, apparaît le théâtre d’Hérode Atticus. Il a été restauré et accueille encore bon nombre de représentations en été. Il est totalement inaccessible à la visite.

Théâtre d'Hérode Atticus
Théâtre d’Hérode Atticus

Petit à petit, nous nous rapprochons des monuments de l’Acropole qui nous surplombent. D’ailleurs, en grec ancien, le terme “Acropole” signifie “ville en hauteur”. Périclès, alors stratège de la cite, ordonna la construction de ce complexe au Vème siècle avant JC. C’est sans doute la pérennité de ces monuments qui fit traditionnellement appeler le Vème siècle “le siècle de Périclès”.

Périclès, alors stratège de la cite, ordonna la construction de ce complexe au Vème siècle avant JC. C’est sans doute la pérennité de ces monuments qui fit traditionnellement appeler le Vème siècle “le siècle de Périclès”.

Ce lieu était dans l’Antiquité le cœur religieux de la cité Athénienne. Chaque année, lors de la fête des Panathenées qui avait lieu au mois d’août, une procession de jeunes filles montait sur l’Acropole honorer les dieux, et en particulier Athéna, la déesse protectrice de la cité. Elles apportaient des offrandes dans des paniers et notamment du pain cuit en forme phallique !

Nous sommes accueillis par les propylées, étendue de colonnes d’ordre ionien. Entre elles, se trouvaient d’immenses statues de dieux, de personnages importants ou de héros. A notre droite, se dresse, presque intact, le temple d’Athéna Pronaios.

Nous poursuivons notre visite et apparaît alors le Parthénon. Il est le plus connu des monuments qui se trouvent sur l’Acropole car il est l’archétype du temple grec classique.

Ses plans furent établis par l’architecte Phidias : sa régularité et la finesse de sa conception inspirèrent de nombreux architectes ensuite. Son marbre très réputé dans l’Antiquité et encore brillant aujourd’hui vient de l’île de Paros.

Nous prenons quelques photos mais ça n’est pas simple ! Les touristes semblent n’être venus sur l’Acropole que pour faire des selfies devant le Parthénon et ne présentent apparemment aucun intérêt pour le reste.

Les fortifications nous permettent d’admirer la ville depuis les hauteurs. Le mont Hymette et le mont Lycabette entourent Athènes, encastrée comme dans une cuvette. Nous observons aussi l’Agora ancienne et l’Agora d’époque romaine, lieux de la vie publique par excellence.

La luminosité commence à baisser et la vue est superbe. D’ailleurs, le soleil déclinant joue à cache cache avec les colonnes érigées devant nous, ce qui produit un effet spectaculaire.

Athènes : le musée archéologique et l'Acropole photo 9
Selfie :)

L’Erechteion vient ensuite. Il tient son nom d’Erechtée, le second roi légendaire d’Athènes. Il est très bien conservé, notamment son entrée, dont nous pouvons encore admirer le plafond, ce qui est plutôt rare lorsqu’il s’agit de visites de monuments antiques.

Erechteion
Erechteion

Accolé à lui, apparaît le petit temple dédié au roi Cécrops, le roi serpent, fondateur de la cité. Il est extrêmement célèbre car il est orné par les statues de jeunes femmes, appelées Caryatides. Les œuvres présentes sur le temple sont des moulages, puisque les originales sont au musée.

A droite de L’Erechteion, se dresse l’olivier d’Athéna. Il rappelle l’origine de la cité: deux dieux, Poséidon et Athéna se disputaient la protection des habitants et de cette bourgade qui deviendrait bientôt Athènes. On décida de consulter l’avis des habitants et chacun des deux dieux dut les convaincre.

Poséidon fit donc apparaître son trident. Les gens furent réellement impressionnés. Athéna, ensuite, fit apparaître un olivier. Les habitants, d’abord perplexes devant le caractère rachitique de l’arbre, comprirent rapidement son utilité !

Ainsi, Athéna devint déesse tutélaire de la cité. C’est aussi pourquoi les salades grecques sont toujours assaisonnées à l’huile d’olive!

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Notre visite s’achève par la porte Beulé. Elle tient son nom de l’archéologue français qui la découvrit. Le site ferme et la lumière du coucher du soleil offre un nouveau visage aux monuments que nous venons de visiter.

Athènes : le musée archéologique et l'Acropole photo 19

Nous sortons du site et nous rendons sur la colline de l’Aréopage qui se trouve juste à côté. C’est la que se tenait le tribunal. Plus de monuments aujourd’hui, mais une vue superbe sur la ville.

Athènes : le musée archéologique et l'Acropole photo 18

Nous marchons dans les petites rues adjacentes à l’Acropole et avisons une ruelle dans laquelle se trouve un bistrot dont les chaises et tables sont disposées à même les marches, avec une vue plongeante sur les bas d’Athènes. Le soleil tombe sur la ville et nous en profitons pour boire un verre, savourant le moment et la fin de notre marche.

Le lieu est magique : le bar où nous nous installons se situe juste en contrebas de l’Acropole et les tables sont disposées dans des escaliers, ce qui laisse une vue imprenable sur le reste de la ville et les paysages alentours.

Cécile paie son coup puis désaltérés, nous repartons. Nous descendons tranquillement les escaliers puis bifurquons vers la droite pour rejoindre le bas de la ville.

Nous entendons au loin, quelqu’un crier. Nous continuons tranquillement à marcher. Les cris se rapprochent et nous distinguons un “Madame” qui nous alerte.

Nous nous retournons et quelle n’est pas notre surprise quand devant nous, se dresse le patron du bar, tout essoufflé de nous avoir coursés. Il n’a pas l’air content et nous explique qu’il s’est trompé dans la note, et que nous n’avons pas payé la totalité de notre dû.

Étonnés, nous retournons au bar, vérifions la carte et nous rendons à l’évidence : nous devons payer ce qui reste. Nous repartons et nous arrêtons dîner sous les tonnelles d’un repas délicieux.

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